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Qualité de la fourniture d’électricité: le Sénégal est classé 125ème sur 139 pays

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L’appréciation sur la mauvaise qualité de la fourniture d’électricité du Sénégal est même partagée au niveau international. Le rapport 2010-2011 sur la compétitivité dans le monde avait classé le pays 125ème sur 139 pays. Ce qui contribue à plomber le niveau de compétitivité du Sénégal, malgré les efforts.

Le Sénégal est classé 125ème sur 139 pays dans le Rapport de compétitivité mondiale (Rcm 2010-2011) en termes de qualité de fourniture d’électricité. C’est ce qu’on peut noter dans le Rapport national sur la compétitivité du Sénégal (Rncs) qui a été présenté hier, mercredi 12 octobre à Dakar, en présence du Ministre d’Etat, Abdoulaye Diop. Le Rcn 2010-2011, souligne que « malgré l’augmentation de la production d’énergie électrique, le pays a enregistré une perte de 12 places par rapport au classement de l’année précédente ».

Sur le même secteur, le Rncs 2011 fait remarquer qu’au Sénégal, « le taux d’électrification urbaine qui est de 77%, est inférieur à la moyenne mondiale, mais supérieur à la moyenne des pays d’Afrique, alors que le taux d’électrification rurale, qui est de 16%, est inférieur à la moyenne des pays d’Afrique ».

Toutefois, ajoute la même source, « le coût et la disponibilité de l’électricité constituent des préoccupations majeures, notamment pour le secteur privé, du fait qu’ils limitent la productivité et la compétitivité des entreprises ». En 2007, rappelle le document, « par exemple, 58% des entreprises qualifiaient l’électricité de contrainte majeure ». Avant de faire remarquer que « les déficiences actuelles en matière de fourniture d’électricité sont liées aux pannes, aux délestages, et au coût élevé de l’électricité ».

Les techniciens ayant rédigé le rapport estiment que « le coût élevé de l’électricité est en partie dû au fait que près de 80% de l’électricité produite est générée à partir de combustible importé et plus de la moitié des centrales électriques ont plus de dix ans d’âge, ce qui entraîne des pannes récurrentes et accroît la consommation de combustible ». A leur avis, « la distribution d’électricité souffre également de l’insuffisance d’investissements dans les infrastructures ». En effet, poursuivent-ils, « le taux d’efficacité des centrales est estimé à seulement 30% et une proportion de 20% de l’électricité est perdue du fait d’un mauvais système de distribution, ce qui obère la capacité de la Senelec à satisfaire l’augmentation annuelle de 8% de la demande ».

Dans le document, les auteurs ont cité l’enquête 2007 de la Banque mondiale sur les entreprises, qui avait révélé que « le Sénégal enregistre 11,75 coupures de courant dans un mois ordinaire contre une moyenne régionale de 10,3 ». Toutefois, selon la même enquête, « la valeur perdue à cause des délestages équivaut à 4,98% des ventes, ce qui est légèrement plus faible que la moyenne régionale, qui est de 5,84% ».

Sur la même lancée, l’enquête réalisée par la Dpee(Direction de la prévision et des études économiques) en octobre 2010 auprès des dirigeants d’entreprises des secteurs formel et informel ainsi qu’auprès des ménages, révélait que les coupures de courant se produisent deux à trois fois par jour, durent en moyenne cinq heures par jour et affectent négativement le fonctionnement des entreprises en réduisant leur production, en détruisant l’équipement de production, tout en augmentant les problèmes de trésorerie et les retards dans le respect des commandes.

Pour parer à l’effet des délestages, relève la même source, « 76,6% des entreprises formelles et 15,1% des entreprises informelles ont recours à des groupes électrogènes ou des onduleurs ». Globalement, la Dpee avait estimé à 1,4 point de croissance du PIB en 2010 la perte occasionnée par les défaillances dans la fourniture d’électricité.

Le Rncs indique que le coût d’une connexion initiale à l’électricité, en pourcentage du revenu par habitant, est également un défi pour le pays. De plus, poursuit-il, « la durée moyenne d’obtention d’une connexion au réseau électrique (125 jours), bien que plus courte que dans la plupart des pays de la Cedeao, est encore deux fois plus longue que dans la majorité des pays d’Afrique subsaharienne à revenu moyen inférieur ».

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