Quand Aurons-nous De Véritables Leaders Politiques Au Sénégal ? – Par A. Aziz Mbacké Majalis

Le principal problème de notre régime actuel et des politiciens qui le dirigent, c’est qu’ils ont été élus par les sénégalais pour ne plus faire…de la politique.
Le peuple ayant espéré un moment, naïvement, avoir des dirigeants assez sérieux et assez sincères pour se préoccuper exclusivement des immenses problèmes de tous ordres auxquels il fait quotidiennement face. Alors que chez l’essentiel des hommes politiques sénégalais, quels que soient leurs bords et leurs discours lénifiants, la politique (compris comme la conquête et la conservation du pouvoir, par tous les moyens) semble faire partie intégrante de leur ADN, au point d’occulter ou de justifier tous leurs actes.
C’est cela l’immense et tragique malentendu auquel nous assistons depuis nos soit-disant «indépendances ».
Il ne s’agit donc nullement, à nos yeux, d’être pour ou contre Macky, Wade, Karim ou je ne sais qui. Il ne s’agit pas non plus de « sanni kheer » injustement ou de caresser lâchement tel ou tel camp dans le sens du poil pour nos intérêts égoïstes.
En réalité, la question dépasse le destin de quelques personnes ou groupes. Il s’agit du destin de notre Nation. Et ce peuple ne s’en sortira pas tant qu’il n’aura pas compris cela. Que, au-delà des différents camps politiques (qui sauront toujours se retrouver, d’une manière ou d’une autre, nous en sommes convaincus, si leurs intérêts le commandent), camps pour lesquels ce peuple sera toujours prêt à servir candidement de chair à canon, c’est son propre destin qu’il met en jeu. Et que le sort de 13.508.715 de sénégalais importe infiniment plus que celui de quelques centaines de prébendiers.
Notre problème : nous serons toujours obligés de choisir nos dirigeants dans le sac largement vicié de nos hommes politiques. On n’a pas le choix. Les «candidatures indépendantes » ? La « société civile » ? Les « intellectuels » ? Il faut dire que ces élites et d’autres n’ont jusqu’ici pas réussi à inverser la tendance ou à offrir une alternative assez crédible face aux partis politiques traditionnels.
Questions : quand aurons-nous des leaders assez sincères, assez droits, assez compétents, avec une mystique du progrès de leur patrie, un amour sacerdotal de leurs concitoyens, prêts au sacrifice suprême, avec un sens de l’honneur et du devoir accompli assez élevé, pour nous galvaniser, optimiser nos qualités et minimiser nos défauts ? Des leaders qui nous sortirons du peloton de queue des nations sous-développées ?
Devrons-nous éternellement accepter que notre pays reste ainsi à la traîne dans le progrès des nations ? Qu’ont précisément ces nations de plus que nous pour avoir définitivement réglé depuis longtemps leurs problèmes d’énergie, d’eau, de santé, d’emplois des jeunes etc. alors que le nôtre continue de végéter de la sorte ? Ne disposons-nous pas d’assez de génie, d’expertise, de personnes de qualité, pour sortir ce pays de l’ornière ? Jusqu’à quand le règne des beaux discours et des chamailleries politiciennes insipides et infantilisantes pour des broutilles sans nom ?
A moins qu’un accident historique vienne bouleverser la donne et nous oblige brutalement à reprendre notre destin en main, le cinéma risquera encore de continuer pour longtemps. Pauvre peuple !
Mais Yalla bakh na…