Il est presque contemporain de l’histoire politique récente du Sénégal, mais le nom d’Abdoulaye Bathily est de ceux qui sonnent creux au panthéon des grands leaders de ce pays. Omniprésent sur la sphère politique sénégalaise depuis des lustres, ce communiste de coeur, n’en continue pas moins de jouer les seconds couteaux dans les différentes coalitions de l’opposition. Aujourd’hui mis en retrait du combat de leadership qui se mène au sein de l’opposition dite significative, Bathily s’occupe à nourrir sa « haine » viscérale contre le chef de l’Etat, Me Abdoulaye Wade et sa famille. Le président de la République dont il ne cesse d’évoquer la « fin » dans ses délires macabres à répétition dans la presse.
C’est bien au delà de ce qu’un esprit imbu d’un minimum de décence peut admettre. Les dérives à répétition d’Abdoulaye Bathily heurtent la morale et l’intellect. C’est que le secrétaire général de la LD a déraillé depuis longtemps du chemin politique pour mener un combat personnel contre Me Abdoulaye Wade, nourri par une rancœur inique. Et les propos qu’il a tenus lundi dernier dans un quotidien de la place, font froid dans le dos ! Tant le discours de l’homme est terriblement « macabre ». Abdoulaye Bathily, loin d’un débat d’idées, basé sur l’argumentaire et les faits, évoque sans cesse la « fin » du chef de l’Etat. Parlant des prochaines élections présidentielles et accusant le régime en place de préparer une fraude, il lance de manière laconique : « Ils vont vite en besogne. On ne sait pas si Wade sera d’ailleurs là, on ne sait jamais…Wade n’est pas éternel ». Sapristi ! Comme si lui, Bathily l’était. Comme si lui, était sûr de vivre jusqu’en 2012, tout communiste qu’il est.
Poursuivant ses prédictions, macabres, le jallarbiste qui n’a jamais rien changé, évoque l’âge du président et lâche : « il peut s’écrouler à tout moment ». Un cynisme cruel qui trahit la platitude d’un homme tout à fait ordinaire. Un homme aigri qui n’a certainement pas pardonné à Me Wade son cours séjour dans le premier gouvernement de l’Alternance dans lequel il occupait le poste de ministre de l’Energie et l’Hydraulique. « Pouvoiriste » comme beaucoup d’autres, sa haine contre Wade n’a ainsi jamais faibli. Dieu soit loué, que son venin n’est pas létal ! Même s’il ne rate jamais l’occasion d’éructer sa bile contre le chef de l’Etat et sa famille.
Nihiliste comme un communiste, il promet le chaos au Sénégal et reproche presque à Wade sa longévité à la tête du Sénégal. Et pourtant, lui refuse de lâcher la Ligue démocratique à laquelle il s’agrippe depuis plus de 20 ans maintenant. Depuis 1984, quand il organisait l’éviction de Babacar Sané, alors secrétaire général par intérim de ce parti, pour s’accaparer des rênes de la Ligue démocratique. Un règne sans partage, qui a d’ailleurs exaspéré plusieurs de ses anciens compagnons dont l’actuel secrétaire général adjoint de la présidence, Mbaye Diack, qui a préféré le quitter pour cheminer avec Me Wade.
Mais s’il est encore un homme politique, Abdoulaye Bathily doit se convaincre que son terne personnage est suranné depuis belle lurette. Son faciès froid ne passe pas aux yeux des sénégalais. Il aurait d’ailleurs dû s’en apercevoir lors des dernières élections présidentielles de 2007 lorsqu’il récoltait le piètre score de 2,21% des voix de ses compatriotes. Abdoulaye Bathily doit aussi s’en convaincre, ses diatribes sardoniques contre le président de la République ne changeront pas l’ordre des choses. Son combat est ailleurs. Au sein de Bennoo où les derniers venus l’ont déjà écrasé. Il s’est même rangé derrière d’anciens disciples de Wade. Comme la dernière roue de la carrosse !
Bassirou Seck
