Nom de la chronique: LIGNES de NOTES
Périodicité: chaque vendredi
Sujet: politique, sport, culture, géopolitique
3 ans après la fin de ses chroniques »entrelignes », Nelson Samory revient sur xalima.com partager avec vous ses quelques » lignes de notes » sur l’actualité (Géopolitique, le sport, la culture ou économie) sénégalaise et africaine.
Quelle crédibilité faut-il accorder aux sondages diffusés de temps à autre sur les intentions de vote des sénégalais pour l’élection présidentielle de 2012 ? Aucune ou alors trop peu. En l’espace de quelques jours deux sondages complètement contradictoires ont été publiés. L’un plaçait Macky Sall en tête des intentions de vote et ne donnait aucune chance aux candidats indépendants par exemple. L’autre, plaçait Ibrahima Fall en pole position et le présentait comme le candidat qui monte.
Souvent publiés par les rédacteurs sous le sceau « secrets » ou « confidentiels » pour contourner une loi (Loi 86-16 du 14 Avril 1986) dite contraignante, ces sondages ouvrent la voie à toutes les dérives. La loi du 14 Avril 1986 soumet a deux exigences : premièrement l’organisme qui procède à l’enquête doit être agrée, par la commission nationale des sondages et deuxièmement pour chaque sondage à publier cet organisme agrée doit obtenir une autorisation préalable de la commission sur la foi d’un certain nombre d’éléments à présenter à la commission. S’il est vrai que les différents gouvernements ont failli à mettre sur pied cette commission depuis l’adoption de la loi de 1986, il faut savoir qu’aujourd’hui la « commission nationale des sondages » existe et est opérationnelle depuis le 5 Mai 2011 (Décret 2011-587 du 5 Mai 2011)
Le fait est donc que la loi du 14 avril 1986 dont l’ambition était au départ de « protéger l’opinion publique sénégalaise contre toute manipulation des politiques » est en train d’être ainsi pervertie. Or, si d’un cote la loi ne laisse pas libre court aux professionnels des sondages et enquêtes d’opinion pour la protection des droits des électeurs, d’un autre cote elle a mis sur pied un dispositif procédural préservant aussi les droits de ces professionnels du sondage
Il faut certes souhaiter que la loi évolue. Mais, en attendant, il faut enfin que soient clairement identifies les auteurs de ces différentes études, ce qui protégerait à coup sur les véritables professionnels du secteur. Les sondages plausibles sont toujours possibles.
Les sondages, loin d’être la panacée en matière de connaissance de l’opinion, sont utiles et donnent une idée plus ou moins claire de la situation politique. Toutefois, quand ils sont effectués comme c’est le cas aujourd’hui, les sondages rajoutent au méli-mélo ambiant qui pollue le pays dans tous les domaines.