« Quand on s’engage dans une lutte n’ayant d’autre motivation que le souci de servir son pays, on se met au service du Bien. Quand on a la responsabilité de dire la vérité et le devoir de dénoncer le mensonge, et que l’on décide par peur ou par calcul de faire autrement, on offense DIEU et trahit les Hommes » (Mamadou Dia, homme politique, homme d’Etat et ancien Président du Conseil du Gouvernement du Sénégal du 18 mai 1957 au 04 avril 1960, puis du 04 avril 1960 au 18 décembre 1962.)
Cette profonde réflexion de Mamadou Dia, grand « Maodo », homme d’Etat jusqu’à la moelle, muselle et cloue au pilori les dévergondés pourfendeurs de Thierno Alassane Sall. A la recherche d’une hypothétique virginité politique perdue ou en panne d’inspiration pour déconstruire l’argumentaire qui met à nu les gravissimes scandales dénoncés par TAS (preuves factuelles à l’appui), ces thuriféraires de Macky Sall convoquent le « Secret d’Etat » ou le « droit de réserve » dont ils ignorent totalement la substance, la quintessence et la portée dans une République. La posture de ces caisses de résonnance est un aveu dissimulé qu’ils n’ont pas pris connaissance du contenu du livre puisque Thierno, en homme d’Etat avisé, rassure à la page 397 de son ouvrage que : « Le respect à la République m’empêche, aujourd’hui encore, en dépit de sa responsabilité (le Président de la République) dans les torts irréparables causés au Peuple, de livrer le détail de notre entretien ». Aussi pour le convaincre à signer le contrat pétrolier en faveur de la multinationale Total, fait-il encore remarquer aux non-initiés qui tirent sur lui que le Président de la République « s’engagea dans des explications que mon respect vis-à-vis de l’Institution qu’il incarne me commande de taire ici » (page 424).
L’entourage complice de Macky Sall ignore que « les diplômes ne suffisent pas à donner les qualités humaines, car en Afrique il existe d’autres critères pour assurer des responsabilités : l’éducation reçue, le sens de la responsabilité, la connaissance de la société dans laquelle vous vivez et la façon dont les gens vous perçoivent » (Amadou Makhtar Mbow, ancien ministre de l’éducation nationale, ancien directeur général de l’UNESCO cité par le professeur, formateur à la Fastef, feu Abdoul Sow dans son ouvrage intitulé Ibrahima Seydou Ndaw 1890-1969, Essai d’histoire politique du Sénégal, Mémoires et biographies, p.30.)
Les réflexions de Dia et de Mbow se passent de commentaires et confortent davantage la posture et la démarche adoptées par Thierno dans son brûlot « Protocolaire » qui secoue la République à un niveau jusqu’ici insoupçonné et dévoile l’avidité, la cupidité et l’absence de Patriotisme d’une bonne frange des dirigeants de ce pays. C’est la Providence qui a été clémente à l’endroit de la Nation en ce sens qu’elle a voulu que Thierno Alassane occupa des stations à charges publiques aussi sensibles que l’ARTP, le ministère des Infrastructures et des Transports et celle de l’énergie dans un contexte de « Deals » organisés et de pillages ciblés et prémédités.
La patience de fourmi et l’attention mesurée avec laquelle Thierno a su, dans chacune des stations occupées, démêler les fils de l’écheveau du mensonge et rechercher les pièces manquantes du puzzle du pillage organisé des derniers publics, témoignent des valeurs et des principes moraux élevés qu’il porte. Suffisant pour faire de lui un monument et le montrer non pas pour évoquer un passé nostalgique, mais pour aider une jeunesse en quête perpétuelle de repères. Suffisant aussi pour mobiliser toutes les énergies de ce pays pour demander des comptes et réclamer justice. Suffisant enfin pour enclencher la machine judiciaire, situer les responsabilités et punir sans méchanceté inutile et sans faiblesse coupable ; n’en déplaisent aux flagorneurs, aux laquais et autres laudateurs doublés de fieffés menteurs. N’en déplaise également à une certaine catégorie de pseudo-journalistes intrus dans la profession, qui n’inspirent que dégoût de par leurs attitudes totalement aux antipodes de celle d’un intellectuel à la formation bien soignée.
Les prises de position de Thierno lors des Conseils des ministres et son attitude au cours des têtes à têtes avec le Président l’extirpent de facto de cette race de politiciens, grands enfants que les joujoux des honneurs amusent, prêts à s’aplatir devant le bonze du Parti ou de l’Exécutif (à l’image de quintuple boutons) quand les circonstances l’exigent.
La ligne directrice citoyenne et patriotique suivie par Thierno Alassane Sall rappelle, dans l’histoire récente du Sénégal naissant, les crédos déjà empruntés par Ibrahima Seydou Ndaw, « Jaraaf » et Mamadou Dia « Grand Maodo », tous, hommes de refus qui incarnent les qualités de « Ngor » ou honnêteté, « Fit » ou courage, « Diom » ou honneur, « Tabé » ou générosité. Ces hommes, très conscients de l’implacabilité et de l’impitoyabilité du tribunal de l’histoire, inspirent leur monde par l’exemple et non par des discours creux aux slogans insensés et anachroniques.
L’ignorance et la méconnaissance du parcours de ces hommes de valeurs de grande dimension réside, en partie, de l’enseignement de l’histoire récente souvent biaisé, parfois travesti pour complaire à ceux qui étaient ou qui sont encore au pouvoir.
Omar Thiongane Sarr, Responsable RV à Keur Massar.