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Quand l’information foncière maquille les scandales: le cas de Ziguinchor. (Par Soumaïla Manga).

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À la faveur de la polémique soulevée après l’évocation du bradage du littoral et du tong-tong des terres de la capitale dakaroise, les interventions sont légion comme si ces scandales étaient une nouveauté sous nos cieux.

À y voir de plus près, on se rend à l’évidence que l’origine de ce « vampirisme foncier » dont il est question ces derniers jours est lointaine dans le temps. Seulement, l’information foncière était le véritable problème pour deux raisons.

La première est liée à l’inaccessibilité de celle-ci non seulement pour bon nombre de citoyens mais dans les collectivités territoriales au sein desquelles l’omerta est de mise sur  ces données fiables quant à l’accès, à la distribution et aux transferts de droits fonciers.

La seconde est liée à la sensibilité de cette information foncière qui révèle l’implication scandaleuse des sommités à tous les niveaux : autorités religieuses comme coutumières sans parler de celles politiques, judicaires et administratives.

Pour ces deux raisons que nous venons d’évoquer, une minorité se donne tous les droits sur nos ressources foncières qu’elle se partage sans gêne. Et gare à celui qui oserait élever la voix ! Car la justice reste suspendue telle une épée de Damoclès à la tête des voix discordantes.

Parce que notre justice, telle qu’elle fonctionne, ne va pas au-delà des renseignements que chacune des parties en litige fournit. Et bien qu’ayant raison, ces voix discordantes trouvent rarement l’information foncière nécessaire pour justifier la thèse du bradage.

Et pour le cas spécifique de Ziguinchor-commune, la population a l’obligation de s’inscrire dans une logique de changement aux prochaines élections territoriales rien que pour la transparence sur la question foncière. Ce changement ne doit nullement être du genre « changer la peste pour la diarrhée« .

Il faut un véritable changement ; qu’il y ait une nouvelle équipe municipale afin de pouvoir faire la lumière sur les nombreux scandales fonciers toujours dénoncés mais jamais élucidés à cause d’une opacité entretenue par l’actuelle équipe. Jamais, ceux qui sont à la tête de la mairie n’ont voulu que l’information foncière soit accessible aux Ziguinchorois.

À titre exemplatif, il y a eu séquestration au sein de la mairie d’un journaliste menant des investigations sur la délinquance foncière et l’arrêté « N° 069 du 18 avril 2017 » avait été pris par le préfet afin d’ordonner la suspension de toute opération foncière, morcellement, bornage, affectation, construction au nom du maintien de l’ordre public

Or, si l’information foncière était accessible, non seulement, il n’y aurait pas tous ces scandales fonciers à dénoncer mais également, beaucoup de Ziguinchorois seraient devenus propriétaires d’une parcelle dans la commune.

Ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui. A-t-on fait connaître aux Ziguinchorois que pour être attributaire d’une parcelle dans la commune, il fallait payer justement les frais de bornage qui étaient de 25.000 FCFA dans le passé et ramenés à 50.000 FCFA il y a quelques années ?

Ce sont mêmes parcelles acquises avec des sommes dérisoires, par je ne sais qui, auprès de la mairie qui sont ensuite revendues à des sommes faramineuses, à coup des millions de FCFA hors de portée du Ziguinchorois lambda. Or, cette situation pouvait ne pas avoir lieu si la question foncière était gérée dans la transparence et l’équité ; si la justice sociale qui nous tient à cœur était mise en avant.

De ce fait, de nombreux Ziguinchorois auraient été propriétaires et utiliseraient les sommes payées pour le loyer à bâtir leur propre toit. Du coup, ces propriétaires pourraient devenir promoteurs immobiliers à la longue.

Malheureusement, la boulimie foncière qui a cours dans la commune a fait qu’il y a plus de Ziguinchorois locataires que de Ziguinchorois propriétaires. C’est cette tendance que nous ambitionnons d’inverser une fois élus maire de la commune.

Et cela ne peut pas se concrétiser si les populations de la commune ne se décident pas dès maintenant à opérer une rupture totale avec des pratiques clientélistes qui ont cours sur place.

Soumaila Manga, président Debout Pour La Partie-DLP

Membre du Mouvement JUSCA

Candidat à la mairie de Ziguinchor

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