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Que sont nos reves devenus ? Par Demba Ndiaye

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19 Mars 2000, aux environs de 21 h, j’entends des clameurs. Information prise, Me Wade a gagné la présidentielle. La fin donc du régime socialiste. Nous étions nés avec, nous avons grandi avec. Nos Parents, socialistes de la première heure, ont même voté à notre place alors que nous étions étudiants en France.

Ce 19 mars-là, ma fille cadette sur les épaules, je me rends de Gibraltar au domicile du « Vieux » à Point E. Foule immense. Espoirs immenses enfin sur les rails (à grand écartement) de la réalisation. Sur le toit de sa maison, face à l’immense foule, un discours d’espoir.

Oh, on n’a jamais crû au kilo de riz à 100F encore moins régler la question casamançaise en 100 jours. On n’a jamais été dupes pour imaginer que le Sénégal changer de couleur : de vert au bleu. Mais le pays profond avait l’espoir et le rêve tenaces.

Le Sénégal qui « gagne » était en marche ; les voleurs d’hier seraient audités et mis entre les mains de lajustice ; un gouvernement d’union nationale a été mis en place ; Moustapha Niasse, sans qui Maîttre ne serait jamais au pouvoir en 2000 fut nommé Premier ministre. Le rêve continuait. Et les « Lions » du foot nous anesthésièrent en 2002 avec leur victoire contre la « Mère France » en match d’ouverture du mondial. Maître- président eut même cette phrase : « vous pouvez rentrer maintenant puisque vous avez vaincu les champions du monde de 98 ( ?). Ce rêve footballistique durera jusqu’aux quarts de finale où la Turquie nous renvoya au pays. La tête haute. Mais cette dégringolade en annonçait d’autres : le gouvernement d’union s’effrite ; Niasse et les autres sont poussés à la porte de service ; l’intermède Mame Madior Boye durera le temps des roses libérales ; Haguibou Soumaré itou. Entre temps, il y eut le drame du Diola avec sa gestion catastrophique, la libération et l’amnistie des supposés assassins de M e Sèye

Après ? Bah des réalisations et des casseroles. On bonifie les salaires des principaux corps de l’Etat : enseignants, magistrats, préfets et sous préfets, corps d’armée, députés et autres « élus » de la Nation. On remet en place le Sénat et le Conseil économique et social, on augmente le nombre des députés. L’ère des dérives commence. On traficote la Constitution, on embastille chaque semaine les journalistes et, la division des institutions criminelle devient tristement célèbre.

Les inondations deviennent la hantise de l’hivernation ; on invente le plan Jaxxay, on reporte des élections pour cela, plus tard on lancera la Goana et le plan Reva. Si on ne peut répondre à l’énorme demande sociale on a quand même chaque trimestre une idée. Le premier ministre et directeur de campagne de la présidentielle sera emporté par une demande « insolente » : vouloir entendre le président de l’Anoci sur sa gestion. Président qui se trouve être le fils du président et que ses affidés rêvent de le voir à la place du père.

Les audits annoncés en grandes pompes en 2000, servent de monnaie de singe, (d’échange) pour des migrations « transhumantaires ». L’affaire dite des chantiers de Thiès viennent plomber le pays : on jongle devant le peuple affamé des milliards supposés volatilisés. Comme se volatilisent aussi les paroles échangées sur la place publique comme « bandits de grands chemins qui se partagent le butin » et autres « spermatozoïdes » complètement déplacés. Les deux « bandits de grands chemins » se retrouveront pourtant à grands renforts de médiatisation. Celui qui a déclaré publiquement avoir pris les milliards se paiera même le luxe d’arriver en deuxième place à la présidentielle de 2007. Pays de Cocagne, va !

Evidemment tout n’est pas aussi noir durant ces dix ans d’alternance. Mais j’ai une philosophie : les trains qui arrivent à l’heure ne m’intéressent pas. Ils doivent arriver à l’heure. C’est quand ils arrivent en retard qu’on doit se poser des questions sur le pourquoi de leur retard. Notre dossier consacré aux dix ans de l’alternance tente de faire sien le fameux principe de Lionel Jospin : le devoir d’inventaire. Avec la parole donnée aux principaux acteurs de la vie nationale. Il reste deux ans pour que les sénégalaises disent si le positif a pris le pas sur le négatif. Et s’ils reconduisent ou envoient à la retraite le « Vieux »

africanglobalnews.com

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