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Quête étrennes (« ndeweneul »): les enfants exposés pour quelques sous

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La demande des étrennes (« ndeweneul ») pendant les fêtes religieuses est une vieille tradition sénégalaise, mais qui ne manque pas d’exposer les enfants. Alors que les modiques sommes amassées par certains ne font plus leur affaire, les risques sont réels : rapts, perdition et autres actes de pédophilie.
C’est dans une obscurité partielle, en ce jour de Korité, que les enfants de Thiès enjambent les flaques d’eaux laissées par la pluie du matin, pour demander des étrennes. Notre attention est attitrée par ces groupes de bambins encore dehors, à 20 heures passées. L’ambiance de fête est au summum. Et personne ne veut rater ces moments exceptionnels du « l’Aïd El-Fitr ».
Aller demander les étrennes chez les parents et amis de la famille est un must pour beaucoup d’enfants, en dépit des risques encourus.  Autrefois, les donateurs leur offraient des sommes intéressantes, mais avec la conjoncture difficile, ils ne reçoivent plus que des sommes modiques. « Je n’ai que 100 francs Cfa par devers moi. Je vais remettre cela à ma grand-mère», déclare Saïbe, âgé de 9 ans, entouré de quelques-uns de ses amis tout sourire.  Quant à Abdoulaye que nous avons trouvé à hauteur des Parcelles assainies de la Cité du Rail,  plus âgé que ces camarades, il confie : «nous étions sortis pour demander des étrennes. Effectivement, on est sensibilisé sur les risques de rapt ; c’est pourquoi nous sommes en train de rentrer sur Cité Lamy».
Les autres, moins matures, suivent les aînés comme du « bétail». La mise ne fait pas l’affaire. « On a que des miettes », poursuit une fillette.
Interrogé, imam Ndao de la Grande mosquée de Soprim Extension affirme au bout du fil : « l’Islam n’est pas contre le fait qu’on rende les relations parentales fluides comme ça, le jour de Korité ou Tabaski. Par contre, s’il y a risque, nous devons interdire à nos gamins de sortir de la maison».
Siaka Ndong, un jeune doctorant en sociologie et professeur de Philosophie à Thilogne, que nous avons trouvé à l’Ucad hier explique : « Dans les campagnes, ces derniers quittent un village pour un autre village pour visiter des parents. Toutefois, en ville, il y a des risques».  Ainsi, Siaka Ndong prône des garde-fous pour la protection de ces petits innocents.
Le communicateur traditionnel, Assane Ndiaye de la Radiotélévision sénégalaise (Rts), que nous avons joint au téléphone, dit quant à lui que  de nos jours, nos enfants sont menacés ».

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