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Qui sont les héritiers du prophète Mouhammad (SAW)

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Le musulman croit à Allah SWT qui a créé les cieux et la terre, connaît tout ce qui est visible et invisible. Il est Le Maître et le Souverain de toute chose, l’Unique et le Parfait. Allah, Maître des univers, nous dit : « C’est Lui Allah. Nulle divinité autre que Lui, le Connaisseur de l’Invisible tout comme du visible. C’est Lui, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux. [S59-V22] ». En effet, Il n’est pas un corps doté d’une image, Il n’est pas non plus un atome, Il ne ressemble aux corps, dans le sens où Il n’est pas limité, ou divisé. Il n’est pas une substance et Il n’a pas de substance, Il n’est pas un attribut des substances et n’existe pas dans un attribut des substances. Non, Il ne ressemble pas aux choses qui existent, rien de semblable à Lui n’existe. Il n’y a absolument rien de comparable à Lui. Il n’est ni limité ni circonscrit. Il n’est pas entouré par les directions, et Il n’est pas contenu par les terres et les cieux. [1]. Quand, Lui, l’Unique, a eu l’intention de créer toute chose qui existe sur le plan ésotérique et exotérique, il a puisé de sa lumière, la lumière du prophète Mouhammad SAW qui est le constituant de base de toute création visible ou invisible. Alors vous l’aurez compris, parler d’héritiers du prophète Mouhammad devient très rapidement un exercice périlleux et difficile. C’est pourquoi il est un devoir de chercher ou de se doter de tous les moyens pour connaître L’unique mais également Ses prophètes. Tout ceci pousse à aller à l’essentiel, mais également au fond des choses utiles afin d’atteindre les degrés de spiritualité les plus élevés.

Aujourd’hui, dans un monde moderne, à l’heure où le discernement du vrai du faux devient problématique, il est plus qu’important de revisiter le sens, l’universalité et l’unicité de la mission du prophète Mouhammad. Sa dimension n’est plus à démontrer, car c’est le modèle ultime comme nous le dit Allah : « En effet, vous avez dans le Messager d’Allah un excellent modèle [à suivre], pour quiconque espère en Allah et au Jour dernier et invoque Allah fréquemment. [S33- V21] ». Nous sommes quand même en train de parler d’une personne qui est suivie selon le Pew Research Center, basée sur une étude de décembre 2012 intitulée : « The Global Religious Landscape » par près de 1.6 milliard d’individus soit 23% de la population mondiale et ce chiffre dépassera les 2 milliards d’individus en 2050. Cela veut dire : « Qu’importe, qui vous êtes et quelles que soient vos convictions idéologiques ou politiques et vos traditions sociales, il n’y a aucun doute, vous avez entendu parler du prophète Mouhammad [2] ».

Dans la désignation des héritiers du prophète Mouhammad, le hadith rapporté par Abou Daoud [3], à savoir les savants sont les héritiers du prophète Mouhammad, est le plus souvent utilisé malgré les critiques sur sa véracité. Si nous nous basons sur ce hadith, il est important de définir la notion de savant ainsi que la notion de savoir, mais également la notion d’héritier. Aussi, qui devons- nous suivre et ensuite que devons-nous suivre? Une réponse à ces types de questions non exhaustives pourrait permettre d’apporter un début de solution à propos des héritiers du prophète Mouhammad.

Tout d’abord, nous rappelons que l’être humain a une prédisposition naturelle qui lui permet d’être un savant ou de se diriger vers le savoir. Ceci nous renvoie au concept de la Fitra que le

». Donc les gens qui savent discerner à la base l’Unicité d’Allah sont des gens « doués de science » car c’est une prédisposition incluse dans la Fitra. L’homme le plus simple, le plus humble, avec un bon sens, est doué de cette science basique qui est de plus en plus négligée dans nos sociétés modernes. Le bon sens est commun à tous les hommes, mais il faut le développer par la méditation en prenant le temps de réfléchir. En effet Allah, le Souverain nous dit : « Celui qui sait que ce qui t’est révélé de la part de ton Seigneur est la vérité, est-il semblable à l’aveugle (qui s’est écarté du chemin de la vérité)? Seuls les gens doués d’intelligence réfléchissent bien [S13-V19] ». Le mot intelligence signifie capacité à discerner le bien du mal, ce qui est juste et ce qui ne l’est pas. Et vous l’aurez compris, cette capacité se cultive à travers les erreurs, la recherche et l’effort de la compréhension. Réfléchir, c’est se mettre à distance de ce que l’on croit savoir, se le représenter et l’observer sous plusieurs angles. Cela suppose de cultiver l’ouverture d’esprit et la capacité de se remettre en cause. Allah, notre Seigneur, appelle les hommes à réfléchir, à cultiver leur discernement et à devenir savant au

vrai sens du terme.

Nous avons tous une prédisposition au savoir, mais cette prédisposition commune ne suffit pas, car il faut prendre du temps pour méditer et s’arrêter régulièrement pour réfléchir et approfondir ses recherches. Tout ceci demande un effort et un prix à payer. Mais malheureusement, comme le rappelle Ibn Rajeb Al Hanbali,

philosophe Taha Abderrahmane désigne

comme : « l’ensemble des sens moraux enracinés dans l’esprit de l’être humain ou

qui constituent son esprit

, c’est-à-dire à la fois une structure de la création et une

structure de la morale

« Nous avons été éprouvés par l’ignorance des gens, qui croient que celui

qui s’exprime énormément parmi les derniers est plus savant que les

prédécesseurs. Certains pensent même qu’un individu est plus savant que tous les

prédécesseurs parmi les compagnons et ceux qui vinrent après. Les nouvelles

générations croient que celui qui polémique énormément, épilogue et débat sur

des questions religieuses est plus savant que celui qui n’en fait pas autant. » Un

petit rappel sur le fait que le

savant tire son savoir qui est une lumière issue du prophète Mouhammad et donc d’Allah l’Omniscient. Malgré l’immensité de ton savoir, tu ne peux pas être plus savant qu’Allah car Il dit : « Nous élevons en rang qui Nous voulons. Mais, au-dessus de tout savant, il y a Celui dont la science n’a point de limite. [S12-V76] » Notons que selon ce verset tout savoir humain est limité, donc incomplet et imparfait. Ce simple constat de bon sens devrait nous inviter à voir le savoir humain comme une évolution, une progression, impliquant des remises en cause, car avec l’augmentation du savoir et des moyens de savoir la vision devient plus large et moins étroite. Il n’y a pas de savants qui aient le

dernier mot dans quelque domaine que ce soit.

Qu’en est-il du savoir? Dans la jurisprudence islamique, le savoir peut-être défini comme étant la connaissance catégorique d’une connaissance conforme. Le savoir de l’homme est diversifié, immense, mais limité dans le temps et dans l’espace. Imaginez tout ce que l’homme est capable de mettre en œuvre grâce à la science. Entre la préhistoire, l’antiquité, le moyen âge et le monde moderne, le savoir a eu son mot à dire.

Il y a 3 principaux types de personnes : les gens de la science bénéfique et des bonnes œuvres, les gens de science, mais qui ne pratiquent pas, les gens qui pratiquent sans aucune science. Ces 3 types de personnes peuvent être assimilés à ces trois catégories dont Allah évoque en ce sens : « Le chemin de ceux que Tu as comblés de faveurs, non pas de ceux qui ont encouru Ta colère, ni des égarés. [S1-V7] » Allah décrit alors la première catégorie comme étant comblée de Ses bienfaits, la deuxième comme ayant encourue la colère d’Allah et la troisième catégorie comme étant égarée. Les deux dernières catégories citées précédemment reflètent parfaitement les groupes égarés d’aujourd’hui, quand bien même ils s’apparenteraient à l’Islam.

Vu la place et l’importance capitale du savoir qui est la base dans la religion musulmane, il serait logique de dire que les savants sont les héritiers du prophète Mouhammad. Une société savante et éclairée ne marcherait pas sur la tête ou à l’envers comme c’est le cas malheureusement lorsque l’on voit ce qui se passe dans les réseaux sociaux par exemple. Également, dans une société musulmane savante,

le Coran et la tradition du prophète Mouhammad ne sauraient être relégués au second plan au détriment de futilités. En somme, aucune forme de savoir ne devrait être négligée.

Le problème est que tout le monde se veut être savant, un guide religieux, un modèle à suivre, bref un héritier du prophète Mouhammad. Il est alors important de reconnaître le vrai du faux par rapport aux enseignements des uns et des autres. Il faut prendre en considération leurs dires lorsqu’ils sont conformes aux enseignements du Coran et de la tradition tels qu’ils furent compris par nos prédécesseurs vertueux et rejeter leurs dires lorsqu’ils vont à leur encontre. C’est une obligation de fournir des efforts pour apprendre et connaître ce qui est licite et ce qui ne l’est pas. Ainsi Ali Ibn Abi Taleb disait : « Ce n’est pas en connaissant les gens que l’on peut juger la Vérité, mais c’est plutôt la connaissance de la Vérité qui permet de juger les gens [4] ». Également, tous les savants sont unanimes sur un point à savoir lorsqu’un texte authentique contredit leurs paroles, il faut les délaisser et suivre les textes authentiques à la place.

Il est important de préciser que si les savants ne sont pas à l’abri de l’erreur, il n’en reste pas moins que ce sont ceux qui craignent le plus Allah, et ceux qui conseillent le mieux la communauté et le fait qu’ils puissent revenir sur leurs propres propos est un signe d’honnêteté qui est tout à leur honneur. Ils sont ceux qui suivent les pas du prophète Mouhammad et donc ses héritiers.

GRIN : Groupe de Réflexion et d’Initiatives de la Hadara Ndieguene Cellule communication Hadara Ndieguene de Thiès

[1] Imam Al-Ghazâli « Ihyâ-ou ‘Ouloûmi d-Dîn » dans la partie des règles de la croyance, tome 1, page 108.

[2] https://www.islamreligion.com/
[3] Abou Daoud dans ses Sounan n°3641 et authentifié par Cheikh Albani dans

sa correction de Sounan Abi Daoud
[4] Ibn Al-Jawzi dans « Talbis Iblis » p.77

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