Que la justice fasse son travail jusqu’au bout et que les coupables soient châtiés. Ainsi se résume le point de vue de la Ligue sénégalaise des droits humains (Lsdh) et de la section sénégalaise d’Amnesty international sur l’affaire de la drogue dans la Police.
Le dossier de la drogue qui secoue la Police nationale ne laisse pas indifférentes les organisations de défense des droits humains. A la Ligue sénégalaise des droits humains (Lsdh), on reste d’avis que ce scandale «est une affaire regrettable». Aussi, Me Assane Dioma Ndiaye, président de la Lsdh, pense-t-il que ce dossier «jette le discrédit sur une institution (la Police) qui est au cœur de la République». «Un corps comme la police est éclaboussé. Quelles que soient les personnes incriminées, c’est inquiétant», fait comprendre la personne morale de la Lsdh.
Evoquant la même affaire, le directeur exécutif de la section sénégalaise d’Amnesty international décline sans hésiter la position de sa structure. Celle-ci s’articule ainsi : «Le procureur (de la République près le Tribunal régional hors classe de Dakar) doit s’autosaisir et mener une enquête pour faire la lumière. Nous ne croyons pas du tout à une enquête administrative.» Assez suffisant, aux yeux de Seydi Gassama, pour afficher ses inquiétudes face aux «informations distillées à travers la presse aujourd’hui (qui) vont finalement faire du commissaire Keïta l’agneau du sacrifice alors qu’il a vraiment tiré la sonnette d’alarme. Nous n’accepterons pas que quelqu’un soit sacrifié dans cette affaire. Il ne faut pas que celui qui dénonce des pratiques malsaines soit sacrifié. Il n’en est pas du tout question».
Me Ndiaye milite pour qu’un «traitement sérieux» soit réservé à cette affaire de drogue qui touche la police. «Un traitement qui ne (doit laisser) trace à aucune complaisance», insiste l’avocat défenseur des droits de l’Homme. Et l’avocat défenseur des droits humains de prôner : «La loi doit s’appliquer dans toute sa rigueur. Nous écartons toute idée de protection de qui que ce soit. Toute personne impliquée, quel que soit son statut, doit répondre devant la justice.» Comme pour lui montrer qu’ils jouent sur le même registre, Seydi Gassama martèle : «Il faut que toutes les personnes impliquées dans ce trafic de drogue soient démises de leurs fonctions et traduites devant la justice. Nous continuons à préconiser que le procureur mène l’enquête jusqu’au bout et établisse clairement si les personnes mises en cause sont impliquées. Si elles sont impliquées, qu’elles soient non seulement radiées de la police, mais qu’elles soient aussi traduites devant la justice et punies conformément à la loi.» Et pour cela, «nous allons rester extrêmement vigilants pour faire en sorte que dans cette affaire-là, la justice puisse faire son travail».
«Si nous étions dans un pays de démocratie avancée,…»
Invitant à dissocier l’enquête interne à la police de celle ouverte par le procureur de la République, le président de la Lsdh avertit : «Il peut y avoir une enquête interne. Le danger, c’est que cette enquête (menée au sein de la police) puisse faire obstacle à une enquête judiciaire.» Me Assane D. Ndiaye craint, cependant, que «la prééminence soit donnée à l’enquête (interne à la police) au détriment d’une procédure judiciaire». Celle-ci est, au regard du président de la Lsdh, «la seule habilitée à faire la lumière sur cette affaire (de drogue dans la police)». «Il ne faut pas qu’il y ait un mélange de genres», prévient Me Ndiaye. Le président de la Lsdh a aussi sa petite idée sur l’absence de démission ou de suspension de ses fonctions du directeur général de la Police nationale. Me Assane D. Ndiaye l’explique par «les failles de notre système démocratique, le retard dans notre culture gouvernante en Afrique». «Nous ne sommes pas au diapason. Si nous étions dans un pays de démocratie avancée, c’est la personne suspectée qui prend spontanément la décision de démissionner pour ne pas gêner l’enquête. Ou bien l’Etat demande aux personnes mises en cause de se mettre de côté, pour mettre à l’aise ceux qui mènent l’enquête», fait savoir le responsable moral de la Lsdh.
Me Ndiaye espère que les Sénégalais seront édifiés «sur les tenants et les aboutissants de cette affaire, à la suite de l’enquête» ordonnée par le procureur de la République.
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Imaginez si c’était un Latif Coulibaly qui avait menti en disant qu’il a reçu des menaces de mort. On aurait vu tout e la république mobilisée, tous les médias auraient arrêté toute émission pour ne parler que du seul mensonge, et tout un détachement de la garde républicaine aurait été mise à sa disposition. Mais un commissaire Keïta ? Non seulement il n’a financé aucune campagne électorale, mais ensuite il se permet d’écrire des lettres de dénonciation en Février, on ne lui répond et il s’entête pour sauver la morale de la police. Qui lui a demandé de sauver la morale de la police ? Il a oublié que nous avons maintenant un ministre de la bonne gouvernance. Cela suffit largement. On n’est plus obligé de combattre le trafic de drogue au sein de la Police. Nous avons une belle vitrine avec ce nouveau ministère de la bonne gouvernance. Désormais le Sénégal est propre même s’il est sale. On fait semblant. L’essentiel c’est ce que les autres voient à l’extérieur. Mais le fichu commissaire Keita, malgré toute son expérience n’a rien compris des règles de jeu de 2013. Quand il a des soupçons, il écrit à sa hiérarchie, on se dit que si on ne lui répond pas, il finira par comprendre et la boucler; il s’entête, l’idiot. Alors, on ne va pas s’emmerder avec des dessins pour lui expliquer que l’argent sale de la drogue, c’est pour les autres drogues de couleur rouge, bleue ou brune, pas le cocaïne qui est d’une blancheur immaculée. L’argent de cette drogue en est proprement blanche. On peut en financer des campagnes électorales. On peut acheter toute une administration avec, n’en parlons pas des journalistes (eux, on peut les acheter avec n’importe quoi).
On demande à l’administration, aux intellectuels, de ne parler que pour pour dire que tout est bien dans le meilleur des monde possible, sous l’Arc en Ciel, ou de la boucler. Le commissaire Keïta a été trop bavard pour se sauver et sauver la police. Et dans les républiques de l’apparence, ça ne pardonne pas.