S’il y a des employés qui ne savent plus à quel saint se vouer, c’est bien ceux de radio Sénégal. En assemblée générale dans les locaux de la Rts hier, l’intersyndicale a listé les cafards de la boîte. De la ségrégation dans les primes d’habillement et de présentation au fractionnement des indemnités de départ à la retraite, en passant par les 150 millions pour la réhabilitation de la radio que la Direction peine à débloquer…les maux ne manquent pas à la Rts. Sur ce, les syndicalistes, qui ne comptent ménager aucun effort afin de rétablir leur dignité, promettent de prendre le maquis si jamais cette situation ne trouve pas une solution rapide.
« Pour cette petite tasse de Kinkéliba (ndlr : l’émission Kinkéliba), on met les moyens qu’il faut et pour la radio, rien n’est débloqué », peste Demba Malick Mbodj, journaliste à radio Sénégal. Cette phrase résume largement la précarité qui règne actuellement à la radio Sénégal. Lucky Patrick Mendy, secrétaire général de la section Synpics de la télévision de lister les maux de la boîte : « nous avons constaté qu’il y a un parti-pris au niveau de la gestion de l’entreprise. Aujourd’hui, nous avons constaté que la Direction fait tout pour la télévision et rien pour la radio, alors que la Rts, c’est un ensemble ». Et de poursuivre : « on ne voit pas les raisons pour lesquelles on donne les moyens qu’il faut à la télévision et rien à la radiodiffusion nationale ».
Devant tout le personnel, Mendy demande à la direction générale de la Rts de créer les conditions pour que la radio puisse fonctionner normalement. En effet, les travailleurs ne réclament rien d’autre que le respect des engagements pris par la Direction au mois de janvier dernier. « Les travailleurs ont décidé d’aller en mouvement si jamais la direction générale ne respecte pas ses engagements du mois de Janvier » menace Lucky Patrick Mendy. Qui poursuit : « ce qui nous intéresse, c’est le point crucial qui n’a pas été respecté. Dans le budget de la Rts de cette année, il est prévu 150 millions pour la réhabilitation de la radio ; mais jusqu’au moment où je vous parle, rien n’a été fait », déplore-t-il. L’autre point de discorde au sein de la Rts, ce sont les primes d’habillement et de présentation. Les syndicalistes pensent qu’il y a une discrimination car tous les ayants droit n’en profitent pas. Prenant la balle au rebond, Demba Malick Mbodj de rouspéter :« ce que nous sommes en train de vivre à la rts-radio, c’est un drame psychologique ; les gens ne sont plus motivés à la radio. Ce que nous faisons n’est pas valorisé. Quand on rentre dans le studio, on est obligé de se mettre en sous-vêtements, car il y fait excessivement chaud ». Pour finir, Lucky Patrick Mendy tient un discours très clair aux autorités de la Rts : « vous avez constaté que la direction générale de la Rts aime les bras de fer. Si elle nous oblige à engager le bras de fer pour obtenir satisfaction, nous le ferons ».
Samba THIAM
lasquotidien.info