Tata avait fait une surprise à Tons. Elle avait dressé la table du Ndogu et enroulé précautionneusement dans la serviette, une belle montre de Gousset pour homme en métal argenté avec couvercle transparent sur fond gris qui se renverse pouvant maintenir la montre droite comme un réveil.
La chaine bien ouvragée se terminait par une tête de lion. Tons avait admiré la montre et instinctivement collé un baisé sur le front de Tata. Il était plus qu’heureux.
Le lendemain, Tons qui avait rendez vous portait fièrement dans la poche de son caftan, sa montre de gousset qu’il sortait de temps à autre pour en admirait la ligne. Quelqu’un l’avait abordait en chemin, se réclamant d’une parenté. Tons avait beau fouillé dans sa mémoire, il ne se souvenait pas avoir vu cet homme qui s’excusait d’avoir eu à faire à un sosie. Quelques pas plus loin, Tons fouilla sa poche, la montre n’y était plus. Ahuri, il empoignant un passant. Certains, lui dit- il, ont l’air honnête, mais quand ils te serrent la main, tu as intérêt à recompter tes doigts.
Vers 15 heures, les épaules basses, la mine défaite, Tons demanda l’heure à un charretier allongé sous son chapeau de paille. Le charretier souleva la queue du cheval et lui dit 15 heures. Tons fut étonné : Fass wuy djoxé heure ? » Et le charretier de partir d’un gros rire : « Yekatil guenu fass wi » Et tons de voir que derrière le cheval, sur le gros immeuble, il y a une grosse horloge »
Baba Diop