Qu’est ce qui a pris Tons à s’attaquer au vélo en ce mois de ramadan ?Allez donc savoir ! Il avait été mis au courant des biens faits du sport dans une conférence religieuse organisée par le CCI, le club cycliste Ibadou composé de vétérants qui dansleur jeunesse avant d’embrasser le chapelet s’amusaient à découper dans le journal Miroir, les photos de Louison Bobet , de Fausto Coppi et autres vedettes du tour de France des années 50 .
Tons avait ce jour-là appris que la petite reine améliorait la santé , augmentait les capacités respiratoires et faisait baisser la tension. Le velo allégeait les lourdeurs de jambes, diminuait le risque d’artérite, faisait reculer l’ostéoporose , diminuait le diabéte, le cholestérol, les graisses et autrre surcharge pondérale.
Tons avait dit Eussskkey ! Li kéman la. D’un pas alerte, Tons alla sortir du réduit le velo dame relique du trousseau de mariage de Tata et le poussa juqu’à l’atelier de Mor Khouma le mécano qui examina dérailleur avant et arrière, moyeu, redressa le guidon , tapota sur le tube de direction. La jante était encore solide. Mais coté rayons, la roue était plus qu’édentée. Mor Khouma promis de rembourer la selle et moyennant rallonge de passer une couche de peinture.
Quand Tons récupéra le velo, l’engin était redevenu presque neuf. Il retroussa son tiaya à mi cuisse, calla entre ses dents le pan de son caftan. Le démérage fut cahotique. C’est de justesse qu’il évita mère Thiaf, faillit renverser le marchand d’eau. La rue descendait raide, se présenta devant Tons un troupeau de bœuf. Catastrophe Mor Khouma avait oublié de resserer les freins. Quand on ranima Tons après le passage des bœuf. Il ne dit qu’un seul mot : Kuma Mbeuk !