Le dossier du présumé financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 pourrait connaître prochainement de nouveaux rebondissements, alors que son ancien proche collaborateur Claude Guéant était entendu lundi par les trois juges chargés de cette affaire. L’ancien secrétaire général de l’Elysée a déjà été mis en examen en mars 2015 pour faux, usage de faux et blanchiment de fraude fiscale en bande organisée dans un volet rattaché à ce dossier : des soupçons sur l’origine de plus de 500.000 euros, qu’il avait justifiés par la vente de deux tableaux d’un peintre flamand à un avocat malaisien.
Claude Guéant n’avait plus été entendu dans ce dossier depuis cette mise en examen. Mais les juges semblent désormais décidés à accélérer l’instruction. Selon une source familière de l’affaire, Claude Guéant pourrait ainsi être mis plus directement en cause et être l’objet d’une nouvelle mise en examen, par exemple pour financement illicite de campagne ou complicité de corruption.
Nicolas Sarkozy a pour sa part été mis en examen le 21 mars pour financement illicite de campagne électorale, corruption passive et recel de détournement de fonds publics libyens. Défait en mai 2012 par François Hollande et battu lors de primaire de la droite en 2016, il a toujours nié avoir bénéficié pour sa campagne victorieuse de 2007 d’argent du régime libyen de Mouammar Kadhafi, qu’il contribuera à renverser quatre ans plus tard.
Son avocat vient de saisir la chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Paris pour demander l’annulation de la procédure le visant. Selon le Journal du Dimanche, Me Thierry Herzog, estime notamment dans sa requête que les poursuites engagées contre Nicolas Sarkozy sont “entachées de nullité”. Un des plus fidèles lieutenants de Nicolas Sarkozy, Brice Hortefeux, pourrait aussi être de nouveau entendu prochainement, dit-on de source proche du dossier.
Reuters