En 2016, le Sénégal a lancé le premier Recensement général des entreprises (Rge) dans le Projet de rénovation des comptes nationaux. Il a permis de dénombrer 407 882 unités économiques. Comme il fallait s’y attendre, le secteur informel l’emporte sur le secteur formel. De plus, ces entreprises sont dominées par les Petites et moyennes entreprises.
Le Recensement général des entreprises a permis de dénombrer 407.882 unités économiques sur tout le territoire national. Le recensement a ciblé toutes les unités économiques des secteurs formel et informel disposant d’un local aménagé. Même des exploitations agricoles, de la pêche artisanale (pêcheurs immatriculés), les organisations professionnelles et patronales et les Groupements d’Intérêt économique. Les entreprises de transport (terrestre, par eau et aérien, auxiliaires de transport) sont aussi concernées par ce recensement.
Toutefois, pour l’agriculture, seules les exploitations agricoles situées à l’intérieur et au tour des zones d’habitation, en particulier les vergers ont été enquêtées. Un grand nombre d’entreprises des secteurs du transport et de la pêche a été laissé en rade. Elles seront prises en compte par deux recensements complémentaires. Il s’agit du recensement général des entreprises agricoles et celui du transport.
S’agissant de la répartition géographique, l’axe Dakar-Thiès-Diourbel concentre 60,4% des unités économiques répétoriées. Et comme il fallait s’y attendre, l’informel l’emporte sur le formel avec 97 % des unités économiques recensées.
Cette prédominance se manifeste dans presque toutes les branches sauf dans les services fournis aux entreprises (14,3%), le transport et les télécommunications (12,3%), les bâtiments et les travaux publics (5,6 %) et les industries alimentaires (41,4 %). Autre fait confirmée par le recensement, c’est la prédominance des Petites et moyennes entreprises. Elles représentent 99,8% avec des sous catégories. Et il est connu, l’autofinancement domine dans cette catégorie d’entreprises.
Des difficultés à surmonter
Dans le secteur formel, 17,2 % des responsables d’unités économiques ont déclaré que les taxes et les impôts sont trop élevés. Quant au secteur informel, il est confronté en général à des problèmes liés à l’écoulement de la production (30,5%) et au manque de local adapté (25,1%). L’insuffisance de la demande est la contrainte principale des entreprenants (32,1%). Le manque de local adapté est en général le problème des Très petites entreprises (26,3 %). Les taxes et impôts très élevés sont plus déclarés par les petites entreprises (21,8%), les moyennes (12,1%) et les grandes entreprises (10,1%) comme principale contrainte.
Pour les dispositifs d’appui, les mieux connus par les entreprises sont les services des chambres de commerce (17,5%) et de métiers (11,2%). Les unités économiques sont généralement satisfaites des services des chambres de métiers (63,5%) et de l’Adepeme (65,1%). Le guichet unique de l’Apix et les chambres de commerce sont les dispositifs les mieux appréciés.
Sur le niveau d’appréciation de la commande publique, de nombreuses unités économiques ignorent l’existence des marchés publics (88,2%). Toutefois, la commande publique est mieux connue dans le formel (47,5%) contre 11,3% dans l’informel. Selon la taille, les marchés publics sont mieux connus par les moyennes (67,1%) et les grandes entreprises (67,2%).
Pour le système de passation des marchés publics, un peu plus du tiers (34,1%) des unités économiques ayant connaissance de la commande publique jugent que le système de passation n’est pas transparent. 17,9 % des grandes entreprises jugent que le système de passation des marchés publics est non transparent.
844 268 personnes employées par les entreprises
Pour la répartition des entrepreneurs par branche d’activité selon le sexe, 31,3% des entrepreneurs sont des femmes. Les résultats révèlent qu’elles sont plus présentes dans les hôtels, bars et restaurants, soit 72,8 %.
Toutefois, pour tous les types d’entreprises, les unités économiques appartiennent en grande partie à des hommes et l’âge moyen des entrepreneurs individuels est de 46 ans. La moitié des hommes entrepreneurs ont moins de 38 ans. L’âge médian des femmes entrepreneures est de 40 ans. Concernant l’instruction, la majorité des entrepreneurs individuels sont alphabétisés en arabe (29,3%). Les chefs d’entreprise non instruits sont estimés à 28,8%.
Pour les caractéristiques démographiques des entreprises, le recensement montre que la quasi-totalité (93,2%) des entreprises est de créations initiales. L’achat d’un fonds existant et l’acquisition (héritage ou don) représentent respectivement 1,7 % et 1,6 %.
Pour ce qui est de l’activité, une proportion faible d’entreprises était en cessation temporaire d’activités (0,07%) au moment de la collecte. Dakar totalise le plus grand nombre (24,1 %), suivi de la région de Kaolack (13,2 %), de Tambacounda (12,5 %) et de Louga (10,5 %). Les entreprises localisées dans la région de Sédhiou sont moins touchées par l’arrêt momentané d’activité (0,3 %).
Les raisons d’ordres économiques sont : le manque de fonds (48,8%) et la baisse des ventes (16,9%). Les autres motifs sont : l’indisponibilité de l’entrepreneur ou du personnel (10,2%), les pannes, le manque de matériels ou de produits (8,5%) et le manque de local (5,8%). Des informations sont également données sur l’âge des entreprises. Sur ce point, les unités économiques dont l’âge est compris entre 5 et 10 ans sont relativement majoritaires (26,7%). Celles âgées de moins d’une année représentent 9,8 %. Mais quelle que soit la forme d’exploitation, les entreprises sont majoritairement âgées de 5 à 10 ans.
Source: Le Soleil