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INTERSIGNES & SIGNES – La chronique de Abdoulaye Ndiaga SYLLA
Revivre février-mars 2012 en juin-juillet 2012 ? Autant tenter de décrocher la lune ! Coté météo, les signes annonciateurs de l’hivernage se précisant, le Sénégal s’installe progressivement dans un nouveau cours. Au plan politique, une nouvelle quête des suffrages pour choisir, non pas entre quatorze candidats, un chef d’Etat, figure symbolique, autorité suprême de la République, mais cent cinquante députés. Vingt – quatre listes sont en compétition

Un record. Morne campagne, si on en juge par la mobilisation, le ton de ces premiers jours. Ainsi, ce qui devait être un temps fort de la vie politique nationale, là où l’équilibre entre les pouvoirs institutionnels est instauré, est ramené à une ballade de candidats à la députation comme surpris d’être en quête de voix.

Confusion de genres. Il s’en trouve dans la galerie des hommes et des femmes -parité n’obligeant pas dans le cas d’espèce- qui manifestement ne comprennent pas la mission du parlementaire, la nature du pouvoir incarné par l’Assemblée nationale. Dans la posture sans doute rêvée de président de la République ou de Premier ministre, ils y vont de leurs promesses de résoudre les difficultés du quotidien. Une manière de s’attirer des gains électoraux en trompant le citoyen sur la marchandise.

Le repositionnement de l’Assemblée nationale dans l’architecture des institutions de la République fait rarement débat, tout comme les propositions et moyens en œuvre pour que l ’Assemblée nationale joue, sans tomber dans les travers du régime d’assemblée, un rôle plus valorisant dans la conduite des affaires du pays. Celui de voter ou de rejeter des lois et/ou projets de lois. Ce qui n’a rien à voir avec les taux de croissance ou l’industrialisation agités par des partis ou coalitions de partis.

Comment espérer un changement dans une Chambre qui consacre le pouvoir politique si le fait majoritaire, concordance des majorités législative et présidentielle, s’impose au sortir des urnes, le 1er juillet prochain ? Certes le mandat donné aux députés n’est pas impératif mais la volonté du président de la République, chef de la majorité est toujours prise en considération même si, pour faire bonne mesure, quelques tirs au flanc bien chapitrés émettront une musique différente. Pour abuser le citoyen, amuser la galerie, étaler des dispositions à tenir des rôles dans ce théâtre de toutes les extravagances, certains jours de plénière.

Il en fut ainsi au cours des mandatures de Me Abdoulaye Wade. Législature tranquille jusqu’au 23 juin, moment fondateur d’une vigilance citoyenne ayant permis de sauver la République d’une possible dévolution monarchique du pouvoir.

Rien, par contre ne garantit à Macky Sall, un appui conséquent de l’Assemblée nationale, sauf s’il dispose, au titre de l’Alliance pour la république (Apr), son parti, d’une majorité absolue. Autrement, tout devrait passer par la coalition Benno Bokk Yaakar, kyrielle de partis politiques ne constituant pas un bloc homogène car le «Tout sauf Me Wade» de la présidentielle ne fonctionnera plus. C’est d’ailleurs se méprendre de cette coalition Benno Bokk Yakaar qui n’épouse pas les contours d’une majorité plurielle. Celle-ci ne se décline pas en termes de partis opposés à un camp mais en un regroupement de forces politiques de la même famille de pensée. Libéraux, centristes, nationalistes, fédéralistes dans une majorité plurielle ? Allons donc !

Les coalitions de formations politiques et de regroupements de la société civile prospèrent difficilement. Points de convergence, elles sont aussi vectrices de division. Quand tout se négocie avec comme référents les intérêts d’une formation ou de ses dirigeants, l’intérêt national se délite, les corporatismes et les factions se consolident. Faudrait-il, pour autant, désespérer des législatives qui s’annoncent ? Sans doute pas, car ce serait l’échec de la deuxième alternance politique à la tête de l’Etat, une catastrophe pour un pays qui, dans des moments d’incertitude, parvient à maintenir le cap.

Dans l’attente de ce deuxième rendez-vous entre les hommes et les femmes aspirant à participer à la représentation nationale, vivement qu’une campagne pourrie à son lancement par l’affaire des audits, des véhicules réclamés par le Pds, des actes considérés comme des règlements de compte, se recentre. Loin des invectives et des convocations intempestives. Le président de la République, si tant est qu’il veut faire payer les dommages d’une rupture serait bien inspiré de comprendre (pour reprendre, en l’adaptant à la République, le mot de Louis VII, roi de France, ex duc d’Orléans) qu’un chef de l’Etat ne se venge pas des querelles faites à un président de l’Assemblée nationale.

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