Filter et AKAS, le cabinet international de conseil en stratégie de communication, ont publié hier un nouveau rapport, intitulé le rapport narratif sur les affaires en Afrique. Ledit rapport met en évidence l’existence d’un certain nombre de récits problématiques sur les affaires en Afrique, à la suite d’une analyse complète des environnements médiatique, numérique et universitaire internationaux et africains.
Les récits faits sur les affaires en Afrique sont en défaveur du potentiel que regorge le continent sur le plan économique. Ceci ressort du nouveau rapport qui met en lumière les discours persistants sur les affaires en Afrique, alors que le potentiel du continent continue d’être négligé.
Le rapport qui restitue les conclusions d’une analyse de 750 millions de récits publiés entre 2017 et 2021, révèle que 70% des articles sur les affaires en Afrique font référence à des puissances étrangères, notamment la Chine, les États-Unis, la Russie, la France et le Royaume-Uni.
Aussi, note-t-on, la corruption est mentionnée dans près de 10% des articles sur les affaires en Afrique au moment où moins 1% de ces derniers font référence à la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf).
Les femmes ne représentent que 29% des acteurs des reportages sur les affaires en Afrique sujet et 12% des experts ou des sources utilisées.
La Zlecaf, un marché transformateur pour les entreprises du continent
Le rapport met en évidence le potentiel de l’Afrique à créer un marché transformateur pour les entreprises du continent, en soulignant la position de la Zlecaf qui, dit-il, est la plus grande zone de libre-échange du monde, vu le fait que l’Afrique abrite six des dix économies à la croissance la plus rapide du monde et compte le plus grand nombre de femmes dans les affaires.
Cependant, l’analyse révèle que ce potentiel est entravé par de « fausses interprétations dangereuses et par la sous-représentation des affaires sur le continent ». À travers ce rapport, Africa No Filter et AKAS remettent en question ces récits et tentent de créer un espace qui encourage les récits positifs, s’éloignent des clichés faciles et commencent à comprendre le véritable potentiel de l’écosystème économique africain.
« Nous voulions comprendre pourquoi l’Afrique est considérée comme une destination à haut risque pour les affaires et pourquoi le coût de l’argent est élevé. », commente la directrice exécutive de Africa No Filter, Moky Makura.
« Le rapport nous apporte un éclairage sur les raisons. », dit-elle dans la foulée. Car, elle souligne que le rapport montre que les opportunités d’affaires sur le continent sont à la fois sous-représentées et mal représentées. Maintenant que nous le savons, ajoute-t-elle, nous pouvons nous employer à sensibiliser les médias et à changer le discours sur les affaires en Afrique.
Pour Richard Addy, auteur du rapport et cofondateur du cabinet international de conseil en stratégie de communication AKAS : « Ce rapport novateur offre une analyse détaillée des données sur le récit des affaires en Afrique. »
Il ajoute que cette recherche rigoureuse est importante, car les récits, les représentations et les histoires sont les lentilles à travers lesquelles nous percevons et vivons l’Afrique.
Richard Addy fait savoir enfin que les récits informent sur les croyances, les comportements et finalement dictent les politiques.