La reconstitution du Fonds mondial de lutte contre le Sida, le paludisme et la tuberculose est une urgence particulièrement pour les pays Africains où les conditions climatiques ont tendance à favoriser le développement de ces fléaux. Ainsi, face à la menace de certains donateurs internationaux d’arrêter leur participation au Fonds, à cause de la crise mondiale, les partenaires africains sont en train de se mobiliser pour les dissuader. C’est l’objet de la rencontre organisée hier lundi à Dakar par Africaso et qui a permis aux sénateurs sénégalais sensibilisés sur la question à se décider d’élever la voix pour que les Etats africains s’investissent davantage dans la mobilisation des ressources destinées au fonds.
La menace de certains bailleurs à ne plus contribuer de manière significative aux ressources du Fonds mondial de lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose, constituent une source d’inquiétude pour tous ceux qui sont engagés dans la lutte contre ces trois fléaux qui font des ravages en Afrique. La machine financière est aujourd’hui si grippée qu’il a fallu organiser hier à Dakar une rencontre visant la reconstitution des ressources du Fonds mondial de lutte contre ces trois maladies. Initiée par le Conseil africain des Ong d’action contre le Sida (Africaso) pour sensibiliser le Sénat du Sénégal, la rencontre a permis aux différents acteurs de se pencher sur les difficultés de reconstituer le fonds à la hauteur des besoins en ressources pour combattre ces trois maladies. Des voix se sont ainsi élevées pour que les leaders politiques, la société civile, les pays du Sud, les Chefs d’Etat africains fassent des plaidoyers à la rencontre prévue en septembre prochain aux Nations Unies à New York, afin que la communauté internationale accepte de reconstituer les ressources du fonds.
Selon Demba Koné, représentant l’Onusida à cette journée, il est important que les ressources du fonds mondial soient reconstituées. Car, déjà les ressources dépensées durant ces dix dernières années ont permis de faire reculer certaines maladies telles que le Sida, le paludisme et la tuberculose en Afrique au Sud du Sahara. Le représentant de l’Onusida a toutefois averti que si certains pays donateurs se retirent les conséquences seront graves pour les six millions de personnes qui sont actuellement sous Anti rétroviraux dans le monde. Les risques sont beaucoup plus sérieux pour les bébés qui naissent avec le Vih. Les décès et la morbidité liée au paludisme et la tuberculose peuvent également connaître une grave recrudescence. Des raisons suffisantes pour ce fonctionnaire des Nations Unies de sonner l’alerte et de demander aux pays à s’investir pour faire changer la position aux donateurs.
D’autres intervenants sont allés dans le même sens que le représentant de l’Onusida en rappelant les risques qui pèsent sur le financement du 9ème round. Ils ont ainsi invité les pays africains à se mobiliser et à se déplacer en masse à New York pour que les programmes de santé ne soient pas remis en cause. Mais également pour soutenir la santé des populations menacée. Les partenaires ont appelé également les Etats à ne pas croiser les bras mais à faire des efforts pour contribuer à la reconstitution de ces fonds dont la plus importante part est destinée à l’Afrique.
ENGAGEMENT AU SENEGAL DE LA DEUXIEME CHAMBRE
Du côté des sénateurs, des engagements pour des actions sont pris afin d’appuyer les programmes de santé de lutte contre ces trois maladies. Selon le Vice-président du Sénat qui a présidé la rencontre d’hier, si on n’y prend pas garde on risque d’aller vers des difficultés réelles. D’où la nécessité pour leur Institution de soutenir le processus de la reconstitution des ressources du fonds mondial. Le sénateur de poursuivre que la première chambre comme le Conseil Economique et Social vont appuyer pour que le Sénégal et l’Afrique puissent retrouver des moyens pour la reconstitution des fonds.
La présidente de la Commission Santé, Populations, Affaires Sociales et Solidarité du Sénat, a rappelé à l’assistance les atouts de ce fonds qui pourrait permettre d’éliminer le paludisme, de prévenir des millions de nouvelles infections et de réduire la prévalence de la tuberculose et de la mortalité d’ici 2015. La Sénatrice a toutefois laissé entendre que l’issue de la rencontre va permettre d’instaurer et de pérenniser au niveau des deux chambres du parlement, les débats d’orientation budgétaire permettant d’inscrire la santé parmi les grandes priorités nationales et d’y allouer des ressources nécessaires notamment en concrétisant les engagements d’Abuja pour l’allocation des 15 % des budgets nationaux à la santé. La deuxième chambre va également inciter l’Etat à participer au Fonds Mondial pour garantir sa permanente éligibilité.
sudonline.sn