Quinze jeunes filles enlevées en fin de semaine dernière dans la région de Diffa, au Niger, huit morts dans l’attaque d’une société de forage quelques jours plus tôt et, de l’autre côté de la frontière, une centaine de militaires tués au Nigeria. Le bilan des récentes attaques de Boko Haram est très lourd et les militaires n’arrivent plus à faire face. Comment expliquer ce regain de violences ?
L’armée nigériane est dépassée par Boko Haram. La semaine dernière, les soldats ont abandonné l’une de leurs positions, près de la frontière avec le Niger, à Gashagar, après avoir subi quatre attaques de la part du groupe terroriste. A l’origine de ces violences, se trouve la branche affiliée au groupe Etat islamique qui s’était dissociée, il y a trois ans, du leader Abubakar Shekau.
Depuis, cette branche de Boko Haram n’a cessé de prendre de l’importance et elle représente, aujourd’hui, une véritable menace pour l’armée nigériane. Selon une source autorisée, les militaires ne contrôlent plus qu’une seule base près de la frontière nigérienne, à Damasak, mais ils ne sont pas en position de force et y vivent enterrés dans des tranchées.
C’est ainsi que cette branche de Boko Haram a pris de l’importance, en visant les sites de l’armée pour récupérer du matériel militaire. Selon un chercheur à l’International Crisis Group, le mouvement terroriste dispose aujourd’hui de chars d’assaut et de lance-missiles mobiles.
C’est aussi grâce à cet équipement que cette division de Boko Haram peut mener des attaques de grande ampleur et ce, des deux côtés de la frontière, comme on l’a vu ces dernières semaines.
Rfi