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Recrudescence des accidents. Téléphoner au volant ou conduire, il faut choisir.

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BAu volant, raccrochez… sinon gare à l’accrochage ! Route de Ouakam à Dakar. A la sortie d’un virage à hauteur de Mermoz, le conducteur d’une petite voiture de luxe, perd brutalement le contrôle de sa voiture, qui se déporte vers la gauche avant de percuter de plein fouet une 4X4 venant en sens inverse. Sous la violence du choc, les trois occupants des voitures (les deux conducteurs et une passagère) meurent sur le coup…

A l’origine de cette terrible collision, survenue en ce début d’année : le téléphone portable ! D’après l’enquête de gendarmerie, en effet, le premier conducteur se servait d’un mobile au moment du drame. Les vérifications effectuées auprès de l’opérateur téléphonique auraient permis de confirmer cette hypothèse. Un accident mortel qui relance la polémique sur les dangers du portable au volant. Car, téléphoner tout en conduisant, est malheureusement de plus en plus fréquent chez les milliers de sénégalais abonnés « On gagne du temps, on organise ses rendez-vous en dehors du bureau, on papote entre amis… »

Selon une étude publiée par des chercheurs de l’Université de Toronto, téléphoner en conduisant, multiplie les risques d’accident par quatre, voire par six, durant les cinq premières minutes ! Un triste constat qui fait désormais du mobile un facteur « accidentogène », au même titre que la vitesse et l’alcool.

Les autorités ont bien essayé de dissuader les possesseurs de portables d’utiliser leur appareil en voiture. Elles décident de prendre des mesures draconiennes avec la police et la gendarmerie. De véritables opérations « coup de poing » sont organisées. Selon un Commandant du corps urbain, en 2008, 6 500 P.V ont ainsi été dressés. Les conducteurs verbalisés se voient infliger une contravention de 6 000 francs CFA. « Il faut que les gens qui utilisent leurs portables en voiture prennent véritablement conscience du danger », explique l’officier de police, il faut qu’ils soient d’avantage responsables ajoute t-il.

IL FAUT SANCTIONNER

La répression se durcit et les amendes pleuvent dans les commissariats et brigades de gendarmerie. Près de 4 500 PV dressés l’année dernière. Face à l’indiscipline toujours croissante des automobilistes, les forces de l’ordre n’hésitent pas à réprimer.

La prévention routière, de son côté, malgré les efforts consentis, devrait plus occuper le terrain en menant une campagne assidue en ayant pour slogan : « Quand l’oreille est au téléphone, l’œil n’est pas toujours à la route »

L’objectif est d’inciter les automobilistes détenteurs de portables à respecter les règles élémentaires de sécurité.

Mais toutes ces mesures ne semblent pas avoir eu beaucoup d’impact auprès des gens concernés. Ainsi, 70% des sénégalais détenteurs d’un mobile pensent que l’usage du téléphone en voiture représente un risque très important mais 30% d’entre eux avouent l’utiliser eux-mêmes lorsqu’ils conduisent ! Pour éviter d’être en infraction, mais surtout pour ne pas causer d’’accidents, certaines règles évidentes doivent être appliquées.

EN VOITURE, OUBLIEZ VOTRE PORTABLE

Le seul fait de composer un numéro ou de répondre au téléphone, peut être dangereux, car cela distrait l’attention du conducteur. Lorsque la sonnerie retentit, il n’est pas rare de devoir quitter la route des yeux pour prendre l’appareil au fond de son sac à main ou la poche de sa veste. Une Enquête récente de la police japonaise portant sur 129 accidents, révèle que 42% d’entre eux se sont produits pendant la prise de ligne.

Dès que l’on entre dans sa voiture, la première chose à faire est donc de décrocher son portable. Votre interlocuteur pourra toujours vous laisser un message. Attendez d’être à l’arrêt pour rappeler. Si vous avez des passagers, demandez à l’un d’eux de répondre et de prendre le message.

AU VOLAN, UN SEUL MOT D’ORDRE : LA CONCENTRATION

On a d’abord cru que le danger résidait dans l’acte de téléphone lui-même : composer un numéro, tenir le combiné, le ranger… Mais on s’est rapidement aperçu que c’est le fait de parler et d’écouter en restant concentré sur sa conduite qui posait problème. Il faut savoir qu’une conversation téléphonique distrait davantage qu’une écoute passive de l’autoradio ou qu’un échange avec un passager, qui peut vous alerter en cas de danger, ce que ne fait pas la personne « au bout du fil ».

En outre, à travers l’écouteur, la voix de votre interlocuteur est parfois inaudible, d’où un effort redoublé pour mieux comprendre, et donc une concentration moindre de ce qui se passe autour de vous.

LES KITS « MAINS LIBRES » LIBERENT LES MAINS CERTES, MAIS PAS L’ESPRIT

Les Kits « mains libres » qui ont ces derniers temps envahi le marché, permettent de parler avec quelqu’un au téléphone tout en gardant les deux mains sur le volant. Or, contrairement aux idées reçues, ils n’offrent pas de garantie en termes de sécurité. Ces Kits libèrent certes les mains, mais pas l’esprit !

Ce n’est pas la meilleure solution au problème, estime Jules Samb, Directeur d’auto-école : « Même avec ces équipements, l’attention du conducteur est portée sur la conversation, non sur ce qui se passe autour de lui ».

Certaines études menées sur la question publiées, dans le net, confirment notre propos. En effet, à l’aide de capteurs placés dans une voiture, un chercheur de l’INRETS (Institut National de Recherche sur les transports et leur Sécurité) en France, a étudié les réactions de conducteurs âgés de dix-huit à trente-cinq ans et de plus de quarante cinq ans qui répondaient à un appel. Les résultats sont flagrants : que les automobilistes soient habitués ou non à téléphoner en conduisant, leur temps de réaction en voiture est augmenté de 50%, l’attention baisse, la vigilance auditive et visuelle diminuent, ils ont un regard fixe et droit, comme s’ils regardaient un écran renvoyant une image réduite de la route et négligent les rétroviseurs. Ils se disent eux-mêmes plus distraits. La plupart font répéter leur correspondant, passent moins bien leurs vitesses, et positionnent moins facilement leur véhicule sur la chaussée, sans pour autant réduire leur vitesse. Tout cela démontre, comment le cerveau est perturbé lorsqu’on doit à la fois conduire et tenir une conversation de quelques minutes.

Selon les mêmes études, le temps de réaction augmente de 200 à 800 millisecondes. A 100 Km à l’heure, sur autoroute, cela représente 6 à 10 mètres de retard avant de commencer une manœuvre de freinage. Ces résultats sont d’autant plus alarmants qu’ils ne sont pas réalisés en conditions réelles. Sur la route, l’attention du conducteur est aussi perturbée par les bruits, les lumières, les techniques de conduite etc… les conséquences ne peuvent être que plus dramatiques. C’est pourquoi, certains spécialistes suggèrent que les portables, mains libres ou pas, soient équipées d’une touche d’urgence « je suis au volant » à actionner dès que l’on monte en voiture. Une touche différente de la messagerie traditionnelle qui permettrait de faire patienter le correspondant, le temps de se garer. L’idée devrait être creusée.

PORTABLES ET AUTRES INNOVATIONS

La nouvelle génération de portables intègre déjà les fonctions permettant l’accès à Internet. C’est le « WAP » (Wireless Application Protocol). Ainsi, confortablement assis dans leur voiture, les automobilistes ont désormais la possibilité d’envoyer des courriers électroniques, de consulter des sites web, de repérer un endroit sur une carte.

« Il faut prendre garde, tout de même », prévient Monsieur Ndiaye, de la Prévention routière. « Toutes ces avancées techniques ne doivent pas faire oublier une chose primordiale : conduire est une activité à part entière, qui ne permet pas la moindre erreur d’inattention ».

africanglobalnews.com

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