XALIMANEWS- L’installation effective du Pool judiciaire financier a permis de secouer plusieurs dossiers dans le cadre de la reddition des comptes. Pour le procureur financier, Elhadji Alioune Abdoulaye Sylla, lancer les enquêteurs de la Division des Investigations Criminelles (DIC) sur plusieurs affaires a été un premier acte salutaire dans ce contexte.
D’ailleurs, le cas de l’ancien directeur de la Loterie Nationale Sénégalaise (Lonase), Lat Diop, à la suite d’une plainte déposée par le directeur de 1XBet, Mohamed Dieng, est l’un des premiers dossiers et les plus en vue. Ayant pris ce dossier à bras le corps, il a permis le placement sous mandat de dépôt de Lat Diop par le juge d’instruction financier, pour des accusations de détournement de deniers publics, d’extorsion et de blanchiment de capitaux.
Par ailleurs, le parquet financier devrait s’intéresser à d’autres personnalités publiques. D’anciens ministres dont Moussa Bocar Thiam, Mame Mbaye Niang, ainsi que l’ancien directeur général du FERA, Pape Ibrahima Faye sont, notamment, sous le viseur.
L’Observateur rapporte, toutefois, que la reddition des comptes avance à des rythmes différents en fonction des personnes concernées. La source de préciser que ces personnalités citées n’ont, pour l’instant, fait l’objet que d’annonces, n’ayant pas encore été convoquées à la DIC pour les besoins de l’enquête préliminaire.
Pour le cas de Mame Mbaye Niang, l’enquête semble toutefois progresser. L’on parle d’ailleurs d’un mandat donné à la section de recherches de la gendarmerie de Colobane pour examiner des sociétés lui appartenant.
Cette lente progression du pool judiciaire financier s’explique, note t-on, par sa récente création. Il s’agit d’une juridiction spéciale compétente dans des domaines spécifiques tels que la corruption, les détournements, l’escroquerie, le blanchiment de capitaux, les infractions fiscales et douanières, ainsi que le trafic de stupéfiants et d’autres infractions économiques et financières.
En outre, les magistrats de cette nouvelle juridiction n’ont été installés que le 17 septembre dernier, soit il y a moins d’un mois. Le parquet financier, le collège des juges d’instruction financiers, la chambre de jugement financière, la chambre d’accusation financière et la chambre des appels financière viennent tout juste de recevoir leurs premiers membres, selon le journal qui cite un magistrat.
Ainsi, pour la reddition des comptes, la patience devrait être l’arme des sénégalais. L’existence du Pool judiciaire et financier rappelle, ainsi, que « les responsables de l’ancien régime ayant géré des fonds publics ne peuvent pas être arrêtés de manière précipitée ».
Il faut compter, par ailleurs, avec les rapports de l’Office National de Lutte contre la Fraude et la Corruption (OFNAC) et de la Cour des Comptes, qui peuvent déclencher des poursuites. « A ma connaissance, aucun de ces rapports n’a épinglé des dignitaires de l’ancien régime. En leur absence, les poursuites seront plus complexes. », explique un juge de la Cour d’appel.
Et d’ajouter : « Cela prendra du temps, mais à mesure que des rapports de contrôle arriveront et que d’autres affaires seront mises au jour, le pool judiciaire financier fonctionnera bientôt à plein régime à tous les niveaux ».