Véritable présidentielle anticipée avant celle de 2017, le prochain référendum devant porter révision constitutionnelle pourrait s’avérer un véritable piège pour Macky Sall. En cas de désaveu par les suffragants, le chef de l’Etat ne verrait-il pas sa carrière politique écourtée ? Comme Charles De Gaulle en 1969 ! En tout cas, interpellés sur les conséquences que pourrait avoir sur l’avenir politique de Macky Sall, un vote en faveur du «Non», Maël Thiam de l’Apr et Abdoulaye Seck de Bokk Gis Gis expriment des positions en total porte-à-faux. Si le premier établit qu’une victoire du «Non» n’aura aucune incidence sur la posture du chef de l’État à la tête du Sénégal, le second évoque la nécessaire démission de celui-ci. Au même titre que Babacar Gaye du Pds pour qui, en cas de victoire du NON, Macky Sall se doit de rendre le tablier.
MAEL THIAM, ADMINISTRATEUR GENERAL DE L’APR : «Aucune incidence sur la politique du chef de l’État à la tête du Sénégal»
Pour l’administrateur de l’Alliance pour la République (Apr), Maël Thiam, une victoire du «Non», lors du prochain référendum sur la réduction de la durée du mandat présidentiel n’aura en fait aucune incidence sur la politique du chef de l’État à la tête du Sénégal. Interpellé hier, jeudi 11 février, sur les conséquences que pourrait avoir un vote en faveur du «Non» sur l’avenir politique du Président Sall, Maël Thiam qui a estimé que «le peuple sénégalais sait bien circonscrire ses combats», a écarté ainsi tout risque sur le devenir politique du chef de l’État.
Par ailleurs, l’administrateur général de l’Apr a tenu à faire savoir que «ce serait un peu aventurier de vouloir établir une adéquation entre l’issue du résultat du référendum et la carrière politique de qui que ce soit d’ailleurs, au-delà du président de la République». Pour cause, Maël Thiam a assuré que «nous avons un peuple qui est suffisamment mature mais aussi suffisamment doté de ce que j’appelle l’intelligence situationnelle». Pour preuve, Maël Thiam a rappelé que «quand il s’est agi de lutter contre le quart bloquant que voulait introduire le président de la République sortant Abdoulaye Wade, tout le peuple était sorti dans la rue. Mais, lorsque la loi a été retirée, tout le monde est rentré chez soi».
Concluant son propos, Maël Thiam a déclaré que «l’avenir de Macky Sall à la tête du Sénégal dépend des résultats de ses réalisations. Et de ce point de vue-là, nous n’avons aucun doute sur sa réélection. Pour moi, ces réformes ont un caractère majeur en ce qui concerne aussi bien de la durée du mandat du président de la République qui n’en est qu’un point d’ailleurs. Mais surtout en ce qui concerne les autres points qui sont déterminants dans la consolidation de notre démocratie et le renforcement de nos institutions».
ABDOULAYE SECK, ADMINISTRATEUR DE BOKK GIS GIS : «La conséquence directe… serait une démission»
De son côté, Abdoulaye Seck, l’administrateur de la Convergence démocratique Bokk Gis Gis estime que la conséquence directe d’un vote en faveur du «Non» serait une démission du président de la République. Seulement, il a tenu à préciser que l’absence d’une position figée et très claire de la mouvance présidentielle ne facilitera pas une lisibilité des conséquences, quant à l’issue de ce référendum par rapport à l’avenir politique du chef l’État. Qi plus est, il a souligné que le camp présidentiel, du fait cette incertitude, pourrait interpréter dans un sens ou dans autre les résultats du vote, en ce sens que le projet dans sa formulation actuelle ne dit rien par rapport à la position du chef de l’État. Autrement dit, s’il est pour le Oui ou le Non, comme cela se fait dans des autres démocraties.
«Aujourd’hui, si les gens votent Oui, il va dire, je l’ai fait, je l’ai réussi, vous voyez que je ne suis pas quelqu’un qui veut s’accaparer du pouvoir. J’ai pris sur moi la responsabilité de diminuer mon mandat. Donc, j’ai gagné. Et, si le Non l’emporte, il va également dire : j’ai gagné parce que c’est le peuple qui tient à moi. Et si, par extraordinaire, le Conseil constitutionnel lui demande de respecter ses sept ans, il suit l’avis du Conseil comme lui demandent tous ses partisans. Et là, on n’arrivera même pas à un référendum. Dans tous les cas de figure, il y a toujours la possibilité de renverser ou d’interpréter les résultats du référendum de façon positive à sa faveur», a signalé Abdoulaye Seck.
BABACAR GAYE, PORTE-PAROLE DUPDS : «En cas de victoire du NON, Macky doit… démissionner»
Le référendum annoncé par Macky Sall sur la réduction de la durée du mandat présidentiel a-t-il un enjeu sur son avenir politique à la tête de l’Etat ?
Le référendum annoncé porterait sur deux sujets si l’on se réfère au projet qui circule dans la presse et sur les réseaux sociaux. Il s’agit de la réduction de la durée de son mandat et, subséquemment, de la fixation du mandat du futur président de la République à cinq ans ainsi qu’une panoplie de réformes des institutions. S’agissant du premier objet, M. Macky Sall voudrait respecter un engagement auquel il avait souscrit devant le peuple qui l’a élu sur cette base. Pour le second, il propose aux Sénégalais des réformes dans l’organisation des pouvoirs publics et le renforcement de la démocratie. C’est pourquoi le référendum a un double enjeu : le respect de la parole donnée et la mise à niveau de notre système politique dans un contexte de crise multidimensionnelle. Alors que tous les sondages le donnent perdant à la prochaine élection présidentielle, le Président cherche à gagner du temps pour se doter d’une nouvelle légitimité politique. Comme le Général De Gaulle en 1969, le Président Macky Sall prend le risque de jauger sa popularité alors que l’opposition reprend du poil de la bête, sa majorité est divisée sur la question et le chômage ainsi que la pauvreté gagnent du terrain. Lors de ce référendum, au-delà de la simple réduction de la durée du mandat en cours, il s’agira aussi d’un autre référendum pour écourter son règne.
En cas de la victoire du Non, quelles seront les conséquences auxquelles le chef de l’Etat s’expose ?
Tout dépend du degré d’engagement du Président Sall et du sens qu’il donne à l’éthique en politique. S’il fait campagne pour le OUI et que d’autres forces politiques et sociales appellent à voter NON autour de son départ, le référendum sera considéré comme une élection présidentielle anticipée. Sous ce rapport et en cas de victoire du NON, le Président de la République doit en tirer tous les enseignements et démissionner. Cependant, il faut être aussi grand que De Gaulle pour assujettir son départ au résultat du plébiscite et le faire en cas de vote négatif. En tout état de cause, les tenants du NON victorieux seraient fondés à créer les conditions de son départ si l’actuel locataire du Palais perdait sa légitimité. Ce qui est une aussi autre paire de manches. Par contre, si le OUI l’emporte, dans un an, il remettra en jeu son mandat alors que l’issue de ce scrutin est l’une des plus incertaines pour un Président sortant. Comme Bonaparte, il chevauche donc droit vers un Waterloo référendaire. Et comme le disait Victor Hugo, “D’un côté c’est l’Europe et de l’autre c’est la France”. En définitive, l’embarcation du Président vogue de Charybde en Scylla.
Sud Quotidien
SOYONS TRÈS CLAIRS. LE OUI L’EMPORTERA AU RÉFÉRENDUM SUR UN SCORE A LA SOVIÉTIQUE , C’EST À DIRE PLUS DE 95%.
IL NE FAUT SE FAIRE AUCUNE ILLUSION. SI NON IL YA CELA RELÈVE D’UNE FRAUDE.
IL N’Y A AUCUNE POSSIBILITÉ QUE LE NON OBTIENNE 10%. TOUT LE MONDE EST FORMEL LA DESSUS.
CE DÉBAT EST UN FAUX DÉBAT. LE VRAI PORTE SUR LA DATE DU RÉFÉRENDUM.
AU FAIT’ QU’ATTEND MACKY? IL A TELLEMENT REPOUSSÉ L’ÉCHÉANCE QU’IL EST DOS AU MUR.
IL NE POURRA PLUS DÉROBER LONGTEMPS.