xalimasn.com-Depuis hier matin, cinq vigiles ont été placés devant les portes du service de radiologie de l’hôpital Aristide le Dantec. Cet impressionnant dispositif a été mis en place pour empêcher le retour du professeur Niang tel que requis par la Cour Suprême. En effet, cette dernière avait cassé la décision du ministre de la Santé Modou Diagne Fada, affectant le chef de service à l’hôpital Dalal Djamm de Thiaroye.
La Cour Suprême de Dakar vient de débouter Modou Diagne Fada, ministre de la Santé et de la Prévention dans l’affaire qui l’opposait au professeur Niang, chef de service radiologie de l’hôpital le Dantec. « L’audience de l’instance Suprême de Dakar du 3 juin 2011 a annulé la décision n° 002656 du 19 mars du ministère de la Santé », lit-on dans la décision de justice. Le ministre de la Santé avait pris la décision d’affecter le Pr Niang à l’hôpital Dalal Djamm de Thiaroye qui est toujours en construction. C’est à la suite à des sorties médiatiques du chef de service qui se plaignait de la passivité de sa tutelle face à l’état de déliquescence de sa structure. Ce que Modou Diagne Fada n’avait pas apprécié à l’époque.
Quelques six mois après, le Pr Niang a retrouvé ses fonctions et devait démarrer son travail vendredi passé mais à sa grande surprise, hier, « Modou Diagne Fada et ses acolytes ont pris la décision de s’opposer à l’application de la loi en m’interdisant l’accès à l’hôpital », dénonce-t-il. Cinq vigiles ont été placés devant les portes du service pour interdire l’accès du service au Pr.
Toutefois, M. Niang ne compte pas en rester là. « Je ne me laisserai pas faire. Je vais me soumettre à la loi et me faire assister par la puissance publique », a-t-il affirmé. Et pour commencer à faire face à son ministre qui ne s’avère pas vaincu, le chef de service a dépêché les attaches d’un huissier pour constater ce qu’il appelle une forfaiture de la part de sa tutelle. A l’en croire, cette lecture du droit par la plus grande juridiction fait honneur à la justice. Selon lui, elle sera consignée dans la jurisprudence de notre pays et évitera à l’avenir l’arbitraire et les vices de forme dans l’administration.
Cette décision fait suite au recours contentieux effectué par le Professeur Niang au niveau de la Chambre administrative de la dite Cour pour abus de pouvoir contre le ministre de la Santé Modou Diagne Fada. Au préalable, toutes les voies de recours gracieux auprès du ministre avaient été demandés pour qu’il reconsidère sa position tout en tenant compte des règlements qui régissent le personnel enseignant. En effet, la nomination ou l’affectation des chefs de service universitaire relève du ministère de la Santé mais cela se fait sur proposition de la faculté de médecine après avis du conseil de faculté du comité hospitalo-universitaire et du comité médical d’établissement.
Il faut aussi rappeler que l’affectation du Pr Niang avait des conséquences sur le fonctionnement du service de radiologie. Après voir fermé pendant quelques temps au grand dam des patients et des étudiants de l’Ucad notamment pour leur formation, le ministère avait « réquisitionné » un médecin militaire qui assurait le travail dans ce service.
Ngoundji DIENG, xalimasn.com