Ceux qui s’attendaient au démarrage des activités de Sénégal Airlines dans le premier trimestre de 2010 peuvent déchanter. De sources sûres, certains opérateurs privés nationaux subordonnent désormais leur participation au financement de la flotte au paiement des créances que l’Etat leur doit. Résultat, les autorités sénégalaises ont décidé de reporter le décollage de la nouvelle compagnie aérienne en septembre prochain. Face à cette nouvelle donne, les syndicalistes de l’Asecna, qui seront reçus en audience dans les prochaines heures, entendent exiger de la tutelle des explications claires sur ce qui plombe l’envol de Karim Wade et ses services.
Son père de président de la République lui colle le titre de grand travailleur, mais le ministre des Transports aériens est en train de broyer du noir, dans l’incapacité de faire décoller Sénégal Airlines. En effet, de sources sûres, la nouvelle Compagnie aérienne, dont le démarrage des activités devait être effectif dans le premier trimestre de 2010, a décidé de jouer aux prolongations, en repoussant cette échéance. Finalement, ajoutent les mêmes sources, c’est en septembre prochain que les services de Karim Wade espèrent voir les avions de la flotte de Sénégal Airlines déchirer les entrailles du ciel. D’autant que l’Etat peine toujours à obtenir une flotte indispensable au démarrage des activités de ladite Compagnie, car certains des opérateurs privés nationaux exigent que l’Etat leur verse des créances qu’il leur doit, avant de mettre leurs billes dans Sénégal Airlines. Commentaire d’une source très au fait du dossier : « à cette volte-face de certains partenaires privés, s’ajoute le fait que le Sénégal aura du mal à disposer d’une flotte, parce que si d’une part Air Mauritanie est liée à Tunis Air, de l’autre, c’est le même opérateur qui gère Air Burkina, Air Mali et Air Ivoire ». Mais, révèle notre interlocuteur, la solution la plus simple proposée aux autorités sénégalaises, c’est d’accepter la main tendue de l’Afrique du Sud, qui était prête à s’allier avec le Sénégal. Les Sud Africains disposent d’une grande flotte, notamment d’un Boeing 737, qui desserre l’Amérique du Nord, l’Amérique du Sud, entre autres coins du globe. Malheureusement, avec cet énième report du démarrage des activités de Sénégal Airlines, force est de reconnaître que l’Etat est loin d’accoucher de sa nouvelle compagnie aérienne qui, d’après les promesses de Karim Wade, desservira l’Afrique et l’Europe. En tout cas, lors de l’audience qui leur sera accordée dans les prochaines heures, les syndicalistes de l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne (Asecna) entendent obtenir de la tutelle des éclaircissements sur les pans d’ombre qui entourent le démarrage de Sénégal Airlines.
Daouda THIAM
lasquotidien.info