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Rejet de la loi sur le blanchiment, critique de la politique sanitaire du chef de l’Etat : Les députés veulent prendre leur indépendance

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Fait rarissime depuis l’avènement des libéraux au pouvoir : les députés ont, par deux fois, montré leur hostilité à des initiatives de l’Exécutif. Sont-ce les signes d’un début d’indépendance ?

Simple mise en scène ou volonté réelle de s’émanciper de l’Exécutif ? l’Assemblée nationale vient, en moins d’un mois, de s’opposer au président de la République et de critiquer sa ‘vision’ de la santé. Considérée autrefois, au temps du pouvoir socialiste, et actuellement avec le pouvoir libéral, comme un instrument du pouvoir en place qui l’utilise pour faire passer des lois impopulaires, d’une part et comme une simple Chambre d’enregistrement, d’autre part, l’Assemblée nationale semble montrer des signes d’indépendance vis-à-vis de l’Exécutif.
Déjà, dans la première semaine du mois de juin, les députés se sont opposés au projet de loi portant modification de l’article 29, alinéa 1 de la loi 2004-09 du 6 février 2004, relatif à la lutte contre le blanchiment de capitaux. Pour le président de la Commission des lois de l’Assemblée nationale, le député libéral Abdoulaye Babou, qui s’exprimait sur la Rfm le dimanche 5 juin, en s’opposant à ce projet de loi ‘l’Assemblée nationale a pris sa responsabilité’. Une chose rarissime pour être signalée. Car, inféodée à l’Exécutif, cette Assemblée nationale monocolore, qui obéit au doigt et à l’œil du chef de l’Etat, prend rarement ‘ses responsabilités’. Mais en toute chose, il y a un début. Et après avoir pris goût à prendre leurs responsabilités, comme des grands, devant la toute puissance de l’Exécutif, les députés ont franchi un autre palier dans leur timide quête d’indépendance. Ils osent maintenant critiquer la politique de santé du chef de l’Etat. En effet, dans le rapport d’enquête provisoire de la Commission santé de l’Assemblée nationale, les députés mettent en cause les politiques sociales de santé du chef de l’Etat (plan Sésame, gratuité des césariennes et insuffisance des subventions de l’Etat) dans les problèmes des établissements publics de santé (Eps).

L’une dans l’autre, ces initiatives constituent des signes de rupture. L’Assemblée nationale nous ayant, sous les deux législatures de l’alternance, renvoyé l’image d’un rassemblement de ‘députés du président’ plutôt que du peuple.

Charles Gaïky DIENE

walf.sn

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