La lettre que Idrissa Seck, à titre de membre du Comité directeur, a adressée à Me Wade, Secrétaire général national du Parti démocratique sénégalais (Pds), n’a pas été une tempête dans un verre d’eau. Elle a eu l’effet d’une bombe à fragmentation au sein du parti libéral au point d’obliger Me Wade à sortir le Comité directeur du Pds d’une longue période d’hibernation. En effet, les membres de ce Comité directeur sont convoqués, sauf revirement, demain, pour examiner entre autres points, les questions soulevées par Idrissa Seck dans la correspondance qu’il leur avait fait parvenir.
Presque deux semaines après la lettre que lui a adressée Idrissa Seck, le Secrétaire général du Pds, Abdoulaye Wade, a décidé de convoquer le Comité directeur, ce mercredi au palais de la République, apprend-on de plusieurs responsables libéraux dont certains ont d’ailleurs reçu leur convocation. Le contenu de cette lettre, qui interpelle les membres du Comité directeur sur l’inconstitutionnalité de la candidature du Président Wade pour un troisième mandat et sur l’article 20 du règlement intérieur du Pds, devrait être au centre de cette rencontre.
Pour rappel, le 4 novembre 2010, Idrissa Seck écrivait au Secrétaire général du Pds, une correspondance dans laquelle il soulevait deux points essentiels : la violation par Wade des dispositions du Parti démocratique sénégalais, relatives à la désignation d’un candidat à une élection présidentielle et l’inconstitutionnalité de sa candidature pour un troisième mandat. Sur le premier point, Idrissa Seck faisait remarquer au Secrétaire général et à tous les membres du Comité directeur que l’article 20 du règlement intérieur du Pds stipule que «le candidat à la présidence de la République est investi par le congrès sur présentation de la Convention nationale ou du Bureau politique». Une façon pour Idrissa Seck de montrer qu’en déclarant sa candidature à la Présidentielle de 2012, et en choisissant déjà son directeur de campagne, le Secrétaire général du Pds avait manifestement violé l’article 20 du règlement intérieur du parti qu’il dirige lui-même.
Sur le second point soulevé dans sa lettre et qui n’est pas sans incidence sur le premier, Idrissa Seck avait conclu à l’inconstitutionnalité de la candidature de Wade pour un troisième mandat et à l’impossibilité de la prorogation du mandat en cours au-delà de 2012. Cela, après que l’ex-n°2 du Pds s’est fondé sur la science d’éminents constitutionnalistes sénégalais et après consultation du français Guy Carcassonne, professeur des Universités et agrégé des Facultés de droit. Tous, faisait remarquer MSeck, ont été formels : la candidature de Wade «pour un troisième mandat est inconstitutionnel ; donc irrecevable» et «le terme de (son) mandat est 2012 et ne peut être prorogé». A partir de ces deux paramètres, notamment la violation des textes du parti et l’inconstitutionnalité de sa candidature frappée d’une interdiction de prorogation, Idrissa Seck fait constater à Wade, mais aussi aux autres membres du Comité directeur, le risque que le Pds encourt de ne pas présenter un candidat, car «selon la loi électorale de notre pays, après publication par le Conseil constitutionnel de la liste des candidats retenus, 29 jours avant la tenue du scrutin, aucun dépôt de candidature n’est possible, sauf décès d’un candidat retenu avant le jour du scrutin».
SCENARIOS
C’est dire donc que la réunion du Comité directeur du Pds portera sur des sujets délicats qui auront certainement des incidences sur la marche du parti libéral vers une échéance électorale cruciale. Plusieurs cas de figure peuvent couronner les discussions autour des questions posées par Idrissa Seck. Les «wadomaniaques», réfractaires à la position de ce dernier peuvent se cabrer et, pour montrer leur dévotion militante à Me Wade, exhiber le sabre de l’exclusion du maire de Thiès et de ses proches. Seulement, dans le contexte préélectoral actuel, il n’est pas certain que Wade choisisse cette solution politiquement suicidaire et électoralement peu rentable. D’ailleurs, peu de responsables libéraux, surtout dans le camp des authentiques du Pds, n’ont épousé les lignes de fracture exhumées par certains, la plupart estampillés Génération du concret. Les discussions pourraient déboucher sur une position consistant à une volonté de respecter les dispositions réglementaires du Pds, notamment l’article 20 du règlement intérieur qui postule la nécessité de soumettre une candidature ou des candidatures à la Convention nationale ou au Bureau politique avant la tenue d’un Congrès. L’écueil étant ici l’équation de la nécessité ou non de poursuivre les renouvellements des instances du Pds ; des renouvellements qui donnent d’ailleurs de la nausée à certains responsables libéraux. Si on devait être dans ce scénario, il n’est pas exclu que le Comité directeur du Pds prenne le risque d’organiser des Primaires. Toutefois, même l’organisation de Primaires n’éteint pas la «grande querelle» soulevée par Idrissa Seck : l’inconstitutionnalité de la candidature de Wade pour un troisième mandat. Sauf si, par miracle, le Comité directeur enregistre et avalise le retrait volontaire par Wade de sa candidature. Par contre, il y a un scénario le plus probable : la rencontre des Libéraux au Palais se solde par un statu quo. Il est fort à parier qu’aucune décision majeure ne sortira de cette réunion du Comité directeur. Le Secrétaire général du Pds aura juste une occasion de sonder le moral de la troupe, de peser et soupeser les positions et les arguments des uns et des autres, avant de fixer un autre rendez-vous. D’une manière ou d’une autre, la lettre de Idrissa Seck et les questions obligent Wade et le Comité directeur à un débat, et même à une décision impérative.
lequotidien.sn
Wade et ses ouailles se foutent de tout ça,même si l’analyse est juste.
idy rekkkkk mo wor pr redresser le pays