Le Président de la République a fait un voyage de trois jours à Ziguinchor. Tout au long de son séjour, il avait comme leitmotiv – quelques clins d’œil politiciens exceptés –, la paix et le développement. La paix et le développement ! Oui, il est temps, grand temps que la paix revienne d’abord dans cette belle Casamance, notre Casamance nationale. Sans cette précieuse paix, aucun développement n’est envisageable dans la Région.
Notre Casamance a suffisamment souffert, elle est suffisamment meurtrie. Tout est parti de cette marche vers la gouvernance de Ziguinchor, le 26 décembre 1982. Un an exactement après, le 26 décembre 1983, « en réaction à la répression dont seraient régulièrement victimes ses sympathisants », le Mouvement démocratique des Forces de Casamance (MFDC) – c’est de lui qu’il s’agissait –, créa l’aile militaire, sous le nom de Atika (combattant en diola). Cette dernière date marqua, dit-on, le début du conflit, de la rébellion avec comme toile de fond l’indépendance de la Casamance. Cet « irrédentisme », autre nom donné au mouvement indépendantiste, était déjà dans l’air quelques années auparavant, sous l’impulsion, disait-on, de l’Abbé Augustin Diamacoune Senghor, qui présentait les Casamançais comme lésés par rapport aux « Nordistes ». Il accusait ces derniers de pillage systématique des importantes ressources de la Région. L’Etat sénégalais surtout en avait pour son grade : il avait laissé pour compte la Région dont il ne se préoccupait ni du développement, ni du désenclavement.
Trente deux (32) ans après, nous continuons de souffrir des meurtrissures de cette très regrettable guerre. Nous pouvons, cependant, nous permettre d’être raisonnablement optimistes, si on tient compte de la tournure que semblent prendre progressivement les événements. Toutes les bonnes volontés doivent s’investir dans la recherche de solutions susceptibles de faire revenir rapidement la paix, une paix durable, définitive en Casamance. Cette modeste contribution s’inscrit dans la même perspective.
J’ai visité la Casamance pour la première fois en janvier-février 1980. J’avais choisi cette région pour faire mon stage rural, qui s’inscrivait dans le cadre de ma formation d’inspecteur de l’Enseignement élémentaire. J’ai parcouru les trois départements (Ziguinchor, Bignona, Oussouye). J’ai passé quatre jours au village de Djirak, sur la route du Cap Skiring, 6 à 7 kilomètres après Oussouye. J’en ai passé quatre autres à Coubanao, dans le Département de Bignona, si mes souvenir sont exacts. J’ai été émerveillé par la beauté de la Région, par la gentillesse de ses populations avec qui je suis entré en contact. Je n’avais vraiment pas l’impression d’être dans une région délaissée. Je n’avais aucun problème à me rendre dans les trois départements. Sans doute, était-il un peu plus difficile de se rendre dans certains villages.
Il est vrai que je suis un Sahélien, du Département de Louga, plus exactement de Koki. La distance entre Louga et Koki est de 27 kilomètres. Nous mettions à l’époque (jusqu’en 1983) près de deux heures pour boucler les 27 kilomètres. Et quand nous arrivions, nous étions méconnaissables à cause de la poussière. Nous éprouvions les mêmes difficultés pour nous rendre à Darah, à Linguère, le seul train Louga-Linguère étant alors supprimé et les rails démantelés et vendus. Nous étions loin, très loin, d’être mieux lotis que la Casamance. Nos situations n’étaient même pas comparables. Il en était de même des Régions de Diourbel, de Fatick, de Tambacounda, des Départements de Podor, de Matam, de Kédougou, pour ne citer que ceux-là.
Il est vrai que si les gouvernements qui se sont succédé au Sénégal s’étaient convenablement occupés du développement de la Casamance, et d’abord de son désenclavement, cette région serait peut-être capable, à elle seule, de nourrir aujourd’hui le Sénégal. Il est vrai aussi que les Régions de Diourbel, de Fatick, de Tambacounda ne seraient pas aussi pauvres qu’elles le sont aujourd’hui, pour peu qu’elles fussent l’objet d’un peu plus d’attention. Ce n’est donc pas la seule Casamance qui a été délaissée, mais toutes les autres régions situées au centre, à l’est et au nord du pays.
L’Abbé Diamacoune et les siens vivaient aussi mal, semble-t-il, « l’accaparement » des terres de la Casamance par les « Nordistes ». Et, peut-être même, des postes politiques (députés, maires, etc). Déjà, avant l’indépendance de notre pays, des fonctionnaires « nordistes » (enseignants, infirmiers, agents techniques de l’agriculture, de l’élevage, etc) étaient affectés en Casamance. Nombre d’entre eux ont choisi de rester dans la Région et s’y sont mariés avec des femmes diola, mandingues, balantes, etc. Leurs enfants, métis, parlent toutes les langues de la Région qui est la leur. Ces fonctionnaires, qu’ils fussent des Ndiaye, Diop, Niang ou Fall, étaient quand même fondés à avoir un lopin de terre pour se construire une maison, ou un autre pour cultiver, si telle était leur volonté ! Ils pouvaient devenir députés, maires, si telle était la volonté des populations !
Robert Sagna, Abdoulaye Baldé, Pierre Goudiabi Atépa et de nombreux autres fils de la Casamance ont une, deux maisons ou peut-être plus à Dakar. Ils peuvent en avoir à Thiès, à Saint-Louis, à Diourbel et partout ailleurs au Sénégal où ils sont chez eux. Tété Dédhiou a été maire des Parcelles Assainies pendant plusieurs années. L’actuel maire de Malika est aussi un Dédhiou. Pourquoi pas ? Ce sont des Sénégalais à part entière !
Les Robert Sagna, Assane Seck, Abdou Khadre Cissokho ont été sans désemparer ministres pendant plus de vingt ans. Emile Badiane l’aurait été sûrement s’il n’avait pas été prématurément arraché à notre affection. Il en est de même de Madi Cissokho, qui était un homme de confiance du président Senghor, dont il assurait souvent la suppléance quand il passait ses vacances en Normandie. Donc, l’origine ethnique, religieuse, géographique ou autre n’a jamais été déterminante dans le choix des hommes et des femmes qui nous gouvernent.
Le mépris culturel ou ce qu’on prend pour tel est présenté aussi comme une explication au déclenchement de la rébellion en Casamance. Le wolof n’aurait aucun respect pour les autres ethnies qu’il traiterait comme des objets. Ainsi, l’entendrait-on toujours dire avec aplomb : « Sama naar bi, sama pël bi, sama joola bi, etc. » Les « bonnes » diola sont traitées avec le même mépris, de la part surtout des employeurs wolofs (encore eux !). Ces derniers les font travailler comme de vraies esclaves et, parfois, leur doivent plusieurs mois d’arriérés de salaire. Ils vont jusqu’à les accuser de vols de bijoux et d’argent et les faire arrêter par la police. Manière ignoble de leur faire oublier leurs arriérés de salaire, leur préoccupation étant de sortir des griffes de la police. J’ai entendu ces graves accusations à l’émission « Remue-ménage » de la RFM du dimanche 23 mars 2014.
Le compatriote qui a porté ces graves accusations donne l’impression que toutes les « bonnes » sont diola. Ce qui est loin d’être exact. Il suffit d’aller du côté de Liberté 6, à l’endroit où les « bonnes » (employées de maison) se regroupent et attendent un éventuel employeur. Toutes les ethnies du Sénégal y sont représentées. Il suffit aussi de consulter les différents quotidiens de la place. Les « bonnes » qui sont accusées de vols et conduites à la police sont loin, très loin d’être toutes des diolas. Il y aurait même parmi elles, plus de Diop, de Ndiaye, de Fall, de Niang que de Bodian, de Dédhiou, de Sambou.
Si le mépris culturel existe au Sénégal, il n’est pas le fait d’une ethnie en particulier. On le rencontre chez des individus appartenant à différentes ethnies. Un ami d’une autre ethnie m’appelait le « petit wolof ». Amicalement, précisait-il. En réalité, ce sont tous les membres de sa communauté qui nous appellent ainsi et qui se croient forcément supérieurs à nous. Un grand professeur de l’Université de Dakar se distinguait par le fait singulier qu’il interdisait formellement à son épouse d’employer une « bonne » wolof, parce qu’il ne souhaitait pas qu’on parle la langue de Kocc Barma à ses enfants. Et cet exemple est d’ailleurs loin d’être un cas isolé.
On n’oublie aussi de rappeler parfois, qu’au beau milieu de la guerre en Casamance, les éléments « supposés appartenir au MFDC » qui arrêtaient les véhicules, exigeaient les cartes nationales d’identité et mettaient de côté les Niang, Guèye, Fall, Mbengue, Diop, Ndiaye et d’autres noms à consonance « nordique », et les abattaient sans état d’âme. Les imams « nordiques » n’étaient pas non plus épargnés. Pendant ce temps, il n’y a jamais eu de représailles de l’autre côté. Jamais, même si, parfois, les massacres étaient insupportables.
J’ai été témoin d’un fait qui m’a à la fois beaucoup ému et réconforté. Une famille organisait des prières pour le repos de l’âme de deux de ses membres massacrés lors d’une attaque « d’éléments supposés appartenir au MFDC ». Des voisins diola sont venus présenter leurs condoléances. La fille de l’une des deux victimes péta carrément les plombs et courut vers eux l’injure à la bouche. Elle fut plaquée net au sol par des membres de sa famille qui l’entraînèrent dans une chambre et la rabrouèrent copieusement. Quelques minutes après, elle sortit de la chambre, se dirigea vers les voisins diola et tomba dans leurs bras. Ils se mirent alors tous à pleurer et entraînèrent toute l’assistance dans les pleurs.
C’est cela le Sénégal, à mille lieues de celui que certains compatriotes s’évertuent à nous présenter. Nous formons, sur l’ensemble du territoire national, un même peuple, une même nation. Nous avons cette chance inouïe que des populations d’ethnies, de religions, de confréries différentes vivent en parfaite harmonie depuis la nuit des temps. Nous fêtons ensemble les cérémonies traditionnelles ou religieuses et nous marions entre nous. Nous devons toucher du bois quand nous apprenons, chaque jour, les massacres qui sont perpétrés en République centrafricaine, au Nigeria, en Somalie, en Irak, en Afghanistan, au Pakistan par des « fous de Dieu ». Dieu nous a également jusqu’ici épargné les carnages interethniques qui endeuillent (ou ont endeuillé) des pays de l’Est de l’Afrique et d’autres, plus près de nous, comme la Guinée Conakry (dans sa partie forestière), la Côte d’Ivoire, le Liberia, la Sierra Leone, etc.
Trente deux ans de guerre fratricide, cela suffit. Notre Casamance nationale est suffisamment meurtrie. Elle a besoin de retrouver la paix des cœurs et des esprits. Aucun sacrifice raisonnable n’est de trop pour y arriver. L’Etat du Sénégal a révélé au grand jour ses bonnes dispositions à travailler pour l’avènement de la paix dans la Région. Les différentes factions du MFDC devraient saisir cette opportunité pour engager le dialogue avec lui, de préférence au Sénégal, le pays à nous tous.
Une Casamance paisible peut changer complètement de visage en quelques années. Le gouvernement du Sénégal et les partenaires au développement sont prêts à y travailler. Même si elle n’est pas la moins bien lotie des régions du Sénégal, la Casamance mérite, pour les besoins de la paix, des mesures substantielles de discrimination positive. Le jeu en vaut largement la chandelle. La paix signée devrait être suivie rapidement d’actes concrets : réhabilitation des barrages, des digues de retenue, de la mangrove (Aly El HaÏdar et d’autres partenaires ont montré que c’était bien possible). Avec des moyens importants et de la bonne volonté, de vastes superficies de terre peuvent être arrachées au sel et livrées à l’agriculture. Le gouvernement peut disposer également de suffisamment de ressources pour éradiquer de la Région la mouche blanche. Le désenclavement devrait s’arroger la part du lion dans les milliards nécessaires au développement de la Région. En particulier, les aéroports de Ziguinchor, du Cap Skirring, de Kolda, de Sédhiou, devraient être modernisés. Les deux premiers en particulier devraient l’être rapidement pour accueillir de gros porteurs.
Deux bateaux supplémentaires sont déjà annoncés pour juillet 2014. Le gouvernement n’a d’autres choix que de respecter rigoureusement ce délai. Une autre priorité, la priorité des priorités, qui l’est plus que toutes les autres, la route de contournement de la Gambie, abrégera les souffrances des populations du Sud et contribuera à y relancer le développement. Nous avons trop compté sur le Pont de la Gambie, qui ne se fera sûrement pas – si toutefois elle doit se faire – avant les dix prochaines années. Les routes goudronnées et les pistes de production en construction se poursuivront avec intensité.
Il faudra aussi transformer le rêve du président Wade en réalité : la construction du chemin de fer Dakar-Ziguinchor-Tambacounda ou Dakar-Tambacounda-Ziguinchor (c’est selon). Ce ne sera sûrement pas pour onze mois, comme le promettait Hercule Wade. L’important, c’est de le retenir comme projet prioritaire et de travailler à le réaliser. C’est bien possible, avec de la bonne volonté et l’aide des partenaires au développement.
Ces réalisations, qui sont loin d’être exhaustives, en entraîneront de nombreuses autres, en particulier des industries agro-alimentaires. S’y ajoutera le tourisme qui prendra sûrement son envol. Dans cette perspective, l’Ile de Carabane pourrait bien devenir un paradis pour touristes, et pour votre serviteur, s’il en a les moyens. Pourquoi ne pas rêver ?
La guerre qui a opposé pendant de longues années le gouvernement central de l’Ile de Ceylan (ancien Sri Lanka) aux séparatistes Tigres Tamoul, était beaucoup plus meurtrière que celle qui oppose le MFDC à l’Etat du Sénégal. La paix revenue dans l’Ile, les anciens rebelles, en tout cas nombre d’entre eux, se sont insérés rapidement en trouvant du travail en particulier dans les activités touristiques. Il n’y a aucun doute que si la paix est rétablie en Casamance, les anciens du MFDC comme tous les autres fils de la Région trouveront rapidement du travail, du travail salarié comme celui dans les rizières, dans la pêche, dans la cueillette des noix d’acajou et d’autres fruits. La Casamance nourrira ses fils comme elle contribuera à nourrir le reste du pays, peut-être même certains pays limitrophes. Elle redeviendra la belle, verte et paisible Casamance qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être, et fera notre fierté à nous tous. Je ne rêve point : je crois fermement aux immenses potentialités de la Région qui ne demandent qu’à être exploitées. Elles ne le seront malheureusement pas, sans une paix juste et définitive, à l’avènement de laquelle nous avons tous le devoir de travailler, avec l’aide des pays amis.
Dakar, le 30 mars 2014
Mody Niang, mail : [email protected]
Date:
Je pense que vous n’avez absolument rien compris. Oui Robert Sagna et autres casamançais peuvent avoir des maisons où ils veulent au Sénégal ! Mais ont-ils organisé un accaparement systématique au profit de leurs parents ? Car c’est de cela dont il s’agit et non de tel ou tel autre « nordiste » qui aurait son lopin de terre en Casamance ou le contraire. C’est le système pour spolier les casamançais qui était (est) dénoncé. Mais puisque vous criez avec les loups (il n’y a pas de loups au Sénégal, donc avec les chiens), vous mélanger un problème d’ordre général avec un problème d’ordre particulier. C’est ce simplisme qui fait que c’est difficile de parler de la Casamance. Aujourd’hui encore, qu’on le veuille ou non, les casamançais sont discriminés dans ce pays. Maintenant si pour montrer qu’il n’y a pas de discrimination dans ce pays, on nous pointe du doigt tel ou tel autre casamançais qui aurait une position privilégiée dans ce pays, vous pouvez dire que le monde dans lequel nous vivons c’est le paradis. Car même au temps de l’apartheid, il y avait des noirs qui avaient une bonne position, mais était-ce le cas de la majorité ? Même durant les pires moments de ségrégation raciale, aux Etats Unis, beaucoup de Noirs ne ressentaient pas la haine. N’existait -elle pas pour autant ? Non monsieur ! Vous avez tout faux ! Il faut savoir analyser la portée collective des événements et non ramener la question à un niveau personnel, autrement, on ne pourra nullement comprendre les phénomènes spatiaux et sociaux qui se déroulent dans notre pays et dans le monde. Votre but est de montrer que les casamançais avaient (ont) tord et pour le faire vous déresponsabilisez les autorités sénégalaises et les sénégalais dans leur ensemble. Vous réussirez à convaincre la plupart de nos compatriotes puisque c’est ce discours qu’ils ont envie d’entendre. Mais ils ne réussiront pas à comprendre à travers votre pseudo article-contribution, les raisons pour lesquelles, des hommes dignes se sont levés pour réclamer leur indépendance. Tant qu’on continuera à faire des casamançais les méchants dans cette histoire (c’est ce que vous faites, peut-être pas intentionnellement), on ne viendra pas à bout de ce conflit. Par ailleurs, il y a des vérités à adresser aux sénégalais qui n’ont toujours pas été dites. Au lieu de cela, les casamançais continuent d’être les boucs émissaires dans ce pays. Continuez à accuser les casamançais et ne jamais voir ce qui n’a pas fonctionné dans ce pays. Le simplisme fonctionne bien dans ce pays et vous êtes l’un de ses dignes représentants. Avec votre simplisme sur Wade, vous persistez avec votre simplisme sur la Casamance et il y’a beaucoup de nos compatriotes qui vous croient. Et avec ça, vous voulez que le Sénégal s’en sorte ? On peut toujours rêver !
Vous dites :
« On n’oublie aussi de rappeler parfois, qu’au beau milieu de la guerre en Casamance, les éléments « supposés appartenir au MFDC » qui arrêtaient les véhicules, exigeaient les cartes nationales d’identité et mettaient de côté les Niang, Guèye, Fall, Mbengue, Diop, Ndiaye et d’autres noms à consonance « nordique », et les abattaient sans état d’âme. Les imams « nordiques » n’étaient pas non plus épargnés. Pendant ce temps, il n’y a jamais eu de représailles de l’autre côté. Jamais, même si, parfois, les massacres étaient insupportables. »
Ces faits ont-ils été établis ou sont ce que des rumeurs ? Ces faits n’ont jamais été établis nulle part monsieur ! Il y a eu trop de « on dit » sur cette question et vous participez à amplifier ces contrevérités et avec ça vous vous targuez d’être un intellectuel ?! Un pseudo intellectuel oui ! Sans oublier votre appel manifeste à la HAINE. Vous appelez à la HAINE monsieur, mais puisque vous êtes médiocre, vous ne vous en rendez même pas compte.
Vous dites :
« J’ai été témoin d’un fait qui m’a à la fois beaucoup ému et réconforté. Une famille organisait des prières pour le repos de l’âme de deux de ses membres massacrés lors d’une attaque « d’éléments supposés appartenir au MFDC ». Des voisins diola sont venus présenter leurs condoléances. La fille de l’une des deux victimes péta carrément les plombs et courut vers eux l’injure à la bouche. Elle fut plaquée net au sol par des membres de sa famille qui l’entraînèrent dans une chambre et la rabrouèrent copieusement. Quelques minutes après, elle sortit de la chambre, se dirigea vers les voisins diola et tomba dans leurs bras. Ils se mirent alors tous à pleurer et entraînèrent toute l’assistance dans les pleurs. »
Il faut être fort pour faire croire que des « éléments supposés appartenir au MFDC » n’ont jamais assassiné de diola ! Mais que dites-vous des familles diola, dont un des membres a été torturé, puis lâchement assassiné par des militaires ou gendarmes wolof; toucouleur ou autres sénégalais non casamançais, alors que même son appartenance au MFDC n’a jamais été prouvée, mais tué après avoir été torturé, juste parce qu’il y’avait des soupçons ou juste parce qu’il est diola. Ces familles se sont-elles vengées ? Non ! Elles ont dénoncé l’action de l’Etat car ces militaires et gendarmes agissaient au nom de l’Etat. Vous appelez à la GUERRE CIVILE monsieur ! La GUERRE CIVILE ! Le savez-vous ?
Votre article est souvent excessif. Vous faites partie de ceux qui pensent que la Casamance a toujours été spoliée et que c’est cela la source de l’irrédentisme ou la révolte des Diolas. C’est trop simpliste. Avez-vous pensé au Senegal oriental??avez-vous pensé aux autres ethnies de la Casamance? Mon épouse est Casamançaise et moi de Kidira mais je n’ai jamais vu en elle que la mere de mes enfants. Parce mon education de base me permet de comprendre que tous naissent libres et égaux sauf dans la tete de certains qui pensent que les « minoritaires »doivent tirer dividend de leur situation, notamment chez « eux ». Oubliez le passé sinon il gangrénera toujours votre esprit. Que la Paix inonde votre coeur
@Kassumay
Moi j’ai pas la haine contre les casamencais, ni de préjugés, mais j’ai(je crois )la haine pour les gas du mfdc parce que ce sont des escrocs des bandits et des voleurs. Quand on traite le mfdc de voleur evitez de dire que on traite les casmencçais de voleurs, parce que eux ils le sont pas, mais vous mfdc vous etes de vrais brigands, en plus
Vous dites : »Aujourd’hui encore, qu’on le veuille ou non, les casamançais sont discriminés dans ce pays »
depuis quand on discrimine un étudiant d’aller à l’université ou un ingénieur d’un travail du simple fait sa region natale c’est ziginchor ?? depuis quand please ??
Vous avez envie detre victime de discrimintation, je sais, mais pour cela faudra aller en europe et peut etre que vous aurez une chance detre discriminer
@CheikhDepuis lisez bien le texte de ce pseudo intellectuel qui va même jusqu’à se dire que les sénégalais ne se sont pas vengés des casablancais ou des diola. Vous vous ne faites pas cet amalgame, lui si. Les casablancais non plus n’ont jamais fait d’amalgame à ce propos. Lorsqu’on assassine lâchement son fils (les exactions ont bien existé pour ceux qui connaissent bien le conflit), on en fait pas une affaire ethnique. D’ailleurs, qu’on aime ou pas le MFDC, on doit reconnaître qu’ils n’ont jamais ethnicicer ce conflit. Ce sont surtout nos pseudo analystes qui tentent depuis le début de convaincre les sénégalais qu’il s’agit d’un problème ethnique (les diola comme désignés ici par ce haineux) et / ou les chrétiens. Ce qui est mal connaître ce qui s’est passé et ce qui se passe en Casamance. Quant à la discrimination, vous avez raison, ce ne sont pas les étudiants qui sont discriminés (vous devez être étudiant, vous le constatez) mais c’est après les études. Combien de diplômés casamançais sont relégués au second rang alors qu’ils sont plus compétents ? Regardez le nombre de postes de responsabilité dans ce pays, vous pouvez compter le nombre de casamançais (ce que ce pseudo intellectuel fait d’ailleurs : pouvoir compter le nombre de personne originaire d’une ethnie ou d’une région est un signe évident de leur discrimination. Ce pseudo intellectuel peut il citer les ministres de Louga, région plus petite que la Casamance ? Sûrement que non, ils sont trop nombreux). Vous donc cher ami CheikhDepuis, vous ne pouvez pas mesurer l’ampleur de la discrimination contre les casamançais, mais c’est un fait réel. On peut nous faire croire qu’il n’y a pas que des casamançais qui sont discriminés (avec les originaires de Tamba et Kédougou), mais eux sont discriminés en raison de leur origine et non comme on le voit pour certains à cause de leurs opinions, de leur personnalité ou autres. Dans ce pays, il y’a de ces tabous qui demeurent. Si nous aimons ce pays, ce sont à ces tabous qu’il faut s’attaquer. Mais on n’ose pas à cause d’un pseudo patriotisme. Où nous mène ce patriotisme de papier et de bouche ? Où ? Comme ce Mody Niang, à accuser les diola, sans jamais questionner le système pour savoir ce qui n’a pas fonctionné ? Alors je dis courage car nous ne sommes pas dans ce cas au bout de nos peines.
Quand l’Europe mon gars je connais. Penses pourquoi les diplômés casamançais rentrent moins que les autres (beaucoup étaient rentrés avant de retourner et pour cause) ? Je connais l’Europe et mine de rien, les diplômés sont plus respectés que dans ce pays. Et puis être discriminé dans un pays étranger n’a rien à voir que d’être discriminé dans son propre pays. Et vu qu’on nie ce problème, ce n’est pas demain que beaucoup de casamançais auront des postes de responsabilité dans notre beau pays. On aime le Sénégal, plus que beaucoup le soupçonnent, mais il faut se battre plus que les autres pour pouvoir être reconnu. Pourquoi ?
@Kassumay
Vous dites que les gens originaire de casamence ne sont pas assez representer dans les postes de responsabilite?? Quel pourcentage vous voulez? 10 ou 40 ou 60%? Ya til des chiffres ou vous navez que votre impression pour faire des accusations aussi grave? Cela fait des annes que jai quite l afrique mais bcp de gens des autres regions ont eu a rentrer au senegal mais ont fini par le quitter encore a cause de 1000 et 1 raisons. ya des baols baols qui mont deja dit ya pas assez de baol baol dans les postes de responsabilite.
Allez au baol et vous verrez que les prefets , les gouverneurs, les postes administratifs sont occupe en tres grande majorite par des senegalais dautres regions
Je me suis fait un tres bon ami qui est origine de casamence parce que son pere etait prefet dans le department ou je vivais, tres loin du sud du senegal et pourtant jai pas criez a la discrimination
jai limpression que vous souhaitez etre objectif dans ce debat, mais donnez des arguments. Jai de tres bons amis du sud du senegal qui sont diola, jai jamais senti une difference excepte le fait que je ne compren pas la langue diola
Concernant M. Niang je me suis fait une opinion sur lui:il est trop rancunier et haineux pour etre objectif
A v
@CheikhDepuis
Je pense qu’on ne se comprend pas parce que vous ramenez la question à un niveau personnel, ce qui ne permet pas de comprendre ce qui se passe. Soit dit en passant, parmi les importantes autorités actuelles, sachez que Mor Ngom, Pape Diouf, Aminata Tall (Présidente du CESE, dont la fille est représente du Sénégal à l’Unesco) sont des baol baol. Et ce n’est même pas la peine de parler du passé, ce n’est pas Aida Mbodj ou Jacques Baudin qui vont se plaindre de la représentation des baol baol au niveau étatique. Bref, pour moi ce n’est pas le plus important. On ne veut aucun pourcentage, mais on veut légitimement plus de visibilité, plus de reconnaissance, plus de représentativité dans ce pays qui aussi nôtre.
Et si je vous disais que je n’ai aucun ami diola ? Oui mon ami, tous mes amis depuis l’enfance, sont d’autres ethnies, et pensez vous que je les regarde autrement ou qu’ils me regardent autrement ? Sans oublier tous ces mariages « mixtes » dans ma famille où il y a toutes les ethnies du Sénégal (bambara, peul, sérère…). Non la question n’est pas entre individus, mais se situe à un niveau supérieur.
Si je suis la logique de ce Mody Niang, le racisme n’a jamais existé en France, puisqu’il y a toujours eu des noirs et métisse dans la haute sphère de la société française, dont des ministres et des députés et autres hauts fonctionnaires (Alexandre Dumas père et fils, Blaise Diagne, Senghor…) et aujourd’hui encore ça continue. Non en France on n’est pas discriminé, y a pas de mépris envers les noirs et les maghrébins puisqu’il y’a des noirs et maghrébins bien placés dans la société. Idem pour l’Italie, il y a une ministre noire, donc les noirs n’ont aucun problème ? La discrimination et le racisme auraient subitement disparus aux Etats Unis avec l’arrivée de Obama ? Obama qui est aujourd’hui considéré comme la caution morale, permettant de perpétuer le système, en faisant taire toutes velléités, toutes revendications des noirs. Non le racisme n’existe pas au Maroc ni en Algérie parce qu’il y’aurait des noirs à des postes de responsabilité ? D’ailleurs, d’ailleurs tous ces problèmes de racisme, de xénophobie, de discrimination, de ségrégation, ne sont que purs fantasmes, y compris en Afrique du Sud où l’apartheid n’a pas laissé de séquelles visibles, puisque le Président est noir.
Non cher ami, que vous ayez ou non des amis diola n’est pas le problème, que je soit marié à telle ou telle autre non plus. Le problème c’est comment dans ce pays on a laissé faire, comment le pays s’est tu lorsque des gens ont manifesté pour refuser qu’un gouverneur dit sudiste (Daniel Kabou à Saint Louis)prenne fonction dans leur région. Ce n’était pas du mépris ça ? Les exemples sont nombreux. Il y’en a moins aujourd’hui al hamdoulilah, mais ce n’est pas résolu non plus. Je rêve comme vous, cher ami (je pense qu’on peut être ami) CheikhDepuis, d’un Sénégal meilleur, où on ne sera pas diola, sérère, peul ou wolof, ou balante ou manjack, mais uniquement SENEGALAIS. Avec des articles et des pseudos intellectuels comme celui ci, je crois qu’on risque de s’en éloigner, mais espérons quand même qu’on y arrivera le plus rapidement possible !
Kassoumay,
Sans avoir beaucoup de respect pour l’intellect de mody niang, que je considère comme un grand narcissique et d’un bord, je me désole de vous voir faire comme lui, « partir d’une accumulation de faits isolés pour établir de pseudos vérités. Que je sache, la revendication du MFDc ne s’adosse pas sur un refus de faits discriminatoires mais plutôt sur une prise de position historique qui prétend que la Casamance ne fait pas partie du Sénégal. Le débat étant ainsi posé, il y a eu beaucoup de thèses ici et la, pour ou contre cette prétention. Aujourd’hui il est indéniable que le Sénégal à son indépendance ayant compris la Casamance en son sein, cette velléité d’autodétermination de la Casamance se trouve confrontée à la réalité du grand métissage culturel de cette région. Le Sénégal est un pays qui a connu de grandes migrations internes et ramener le problème à une problématique entre les diolas et le Sénégal est la plus grosse maladresse dans laquelle on peut verser.Et c’est là ou l’analyste a besoin de poser des questions pertinentes. Or le débat sur la Casamance a souffert depuis d’une forme d’opacité parce qu’il se fait sur fond d’équilibrer de la terreur entre les parties. Après 35 ans de statu quo,la question centrale du problème est devenue » la problématique de l’insertion de toutes ces générations de combattants irrédentistes dans la vie normale ».
Heuchale,
Je suis tout à fait d’accord avec vous ! à 100% ! Ceux qui connaissent le problème savent que le fondement de la revendication indépendantiste est avant tout historique, juridique et culturel. Mon propos était surtout de répondre à ce ignorant que certains prétendent « intellectuel » juste parce qu’il a écrit quelques livres dont la qualité me semble discutable, mais puisqu’il s’agissait d’insulter Wade et sa famille, ça a été bien accueilli par certains. Preuve de son ignorance : lorsqu’il prétend que les rebelles mettaient de côté, « les Niang, Guèye, Fall, Mbengue, Diop, Ndiaye et d’autres noms à consonance « nordique », et les abattaient sans état d’âme » c’est ignorer que la plupart de ces noms sont aussi intrinsèquement casamançais, voire diola et je ne parle pas « d’immigrés », mais « d’authentiques » Tous ceux qui connaissent vraiment la Casamance savent parfaitement qu’il y a beaucoup de Ndiaye, diola ou manding, de Diouf diola, de Fall, Thiam, etc. Le problème avec la Casamance c’est que beaucoup parlent avec des idées préconçues et c’est difficile de marcher à contre courant au risque (surtout si on est casamançais) de se faire traiter de rebelle. Les raisons profondes sont celles que vous avez évoquées, les autres, la frustration et le reste, viennent juste s’y greffer.Merci pour cette précision !
@Kassumay
Vous avez raison de dire que je ramene le debat a un niveau trop personnel
cela dit, quand vous citer aminata tall ou jacque baudin, vous faites exactement ce que vous reprochez a ce mody niang, c a d, citez quelques personnes et ensuite generaliser
mais puisque ni vous ni moi navons de chiffres fiables, nous ne pouvons que nous baser sur nos impressions qui ne peuvent valoir de preuve ou d arguments objectifs
Pour les gens qui manifeste a saint louis par le gouverneur est du sud, jai jamais entendu pareille manif., dans le department ou jai grandi, presque aucun des gouverneurs netait originaire de la region(jespere que je ramene pas le debat a un niveau personnel) et ya jamais eu de manifs a propo de ca
je sais que lesprit humain a tendance a voir des correlations entre tout et de generaliser a partir dun echantillon peut etre tres peu representatif, un exemple:les americains qui considerent ques les musulmants sont des terroristes, des europeens ou asiatiques qui considerent que les africains sont attardes.
Donc faisons attention avant de se faire une religion
@CheikhDepuis, s’il vous plait, relisez vous ! J’ai donné des exemples parce que vous avez comparé en disant que vos amis vous disent qu’il n’y a pas assez de postes de responsabilité pour les baol baol. Donc c’est pour préciser ! Il faut se relire ! Et même là, y aura pas photo entre le Baol et la Casamance (naturelle sous entendue !). Je ne suis pas là pour polémiquer avec vous, je ne suis pas important. Mon propos reste de dénoncer les graves allégations de ce monsieur qui ignore l’histoire de la Casamance et des frustrations réelles endurées, notamment durant les premières années d’indépendances. On peut les nier ou les accepter, mais elles sont bien là, ces frustrations, et certains le manifestent de vive voix, parfois malheureusement par les armes. C’est le pays qui l’est. Comment évacuer ces questions si vous n’avez jamais entendu parler de choses aussi graves ?! Il y a eu des choses encore plus graves dans l’histoire de ce pays, mais les Sénégalais ne connaissent pas l’histoire de leur pays. C’est ça que je dis : il y a beaucoup de vérités qui n’ont pas été dites sur cette histoire, mais si on considère que c’est du passé, ok, mais dans ce cas arrêtons de culpabiliser les casamançais et surtout de faire croire qu’ils auraient massacré des non casamançais dans le but de cette indépendance hypothétique. Les choses sont plus compliquées.
Et je suis d’accord avec vous sur les préjugés. Mais c’est justement ce que je dénonce dans mes propos. Vous reconnaissez qu’il y a des américains qui ont de graves préjugés, concernant les musulmans, mais que nous dit ce Mody Niang ? Que ce sont des fantasmes de diola. Il n’y a jamais eu de préjugés dans notre cher Sénégal et pour cela il est capable de chercher des « sama wolof » C’est ignorer toute la dimension du problème parfois sa profondeur. Le mépris a existé, bien que moindre aujourd’hui. On ne dit pas que c’est tout le monde qui est dans cet état d’esprit, mais le fait est qu’il ne faut pas le dégager en touche non plus comme si de rien n’était. Tous ces maux dont vous parlez concernant les asiatiques, les africains, etc. ont leurs pendants chez nous et dans beaucoup de pays africains ça fait des ravages.
Amicalement !