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Renouvellement du contrat d’Amara Traoré: Quand le ministre fait du dilatoire

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A J-42 de la Can, l’ambiance n’est pas à la fête pour l’Equipe nationale. Abdoulaye Makhtar Diop, ministre des Sports, joue à l’amnésique devant le Sénat, retardant ainsi le renouvellement du contrat d’Amara Traoré.

On nage en pleine eau surréaliste ! À 42 jours du grand banquet africain du football, la Can 2012 prévue du 21 janvier au 12 février, l’entraîneur national, Amara Traoré est encore sans contrat. (Ndlr : Son contrat est arrivé à terme depuis le 15 novembre). Plus surréaliste encore, à 42 jours de « la Can (la) sur-priorité » d’Abdoulaye Makhtar Diop, le contrat de renouvellement n’a pas encore franchi la porte du ministère des Sports logé à la Zone B. Face aux sénateurs pour défendre son budget, le 30 novembre dernier, il répond ainsi à l’interpellation du parlementaire Fadel Gaye : « L’Etat n’a pas de problème de crédits pour payer un entraîneur. Au moment où je vous parle, ni moi ni le ministre du Budget n’avons reçu de contrat. Et il n’y a pas de discussion avec la Fédération ». Makhtar Diop est-il amnésique ou c’est le président de la fédération, Me Augustin Senghor, qui a dansé plus vite que la musique ? Pas du tout. C’est encore le temps des verbiages dans le camp de l’Etat. Voire un autre show politique auquel nous ont habitué les gérants de la République. Mais cette surpolitisation du sport sous « Dr Miracle » frise l’irrespect pour les Sénégalais. L’homme qui détient l’abécédaire du sport sénégalais sape l’ambiance de l’Equipe nationale à l’ère de la consolidation de la reconstruction du football sénégalais sortant la tête de ses déboires d’après Can 2008.

Dans l’interview accordée à la Gazette, Me Senghor disait : « Nous sommes en discussion. Amara m’a fait part de ses préoccupations financières et nous avons rapproché nos positions parce que c’est un contrat à trois : la Fédération engage mais au plan financier, c’est l’Etat qui paie. J’ai soumis à l’autorité les souhaits de l’entraîneur, il reste juste à faire des ajustements. » Ces déclarations confirment bel et bien que le dossier a été transmis au ministre des Sports. Alors pourquoi annoncer le contraire aux sénateurs, puisque le blocage se situait au niveau du ministre des Finances jugeant la demande d’Amara excessive ? Le salaire demandé par Amara serait de l’ordre de 12 millions F Cfa, selon le journal le Quotidien, du 21 novembre dernier. Toujours selon le journal, l’Etat proposerait 10 millions F Cfa. Un ajustement venant du bailleur étatique, que refusait l’avocat Me Pape Jean Sèye dans un communiqué de presse datant du 18 novembre 2012 : « Nous rejetons les contre-propositions de l’Etat, elles sont inacceptables. La Fédération souhaite rétribuer Amara Traoré sur une période de quatre ans et demi, renouvellement du contrat compris ce qu’elle a consenti sur une période de deux ans à un expatrié (Henri Kasperszack) qui n’a pas hésité à déserter la sélection en pleine campagne pour rejoindre son pays natal. Amara demande à être rétribué à sa juste valeur. » Une plaidoirie qu’appuyait le député Moussa Sy lors de la soirée de bilan des éliminatoires de la Can 2012. « Il faut sortir les moyens et laisser les gens travailler en paix ». Aujourd’hui encore, on est loin de ce climat apaisé, même la future probable qualification des Olympiques n’y fait rien. Le ministère est toujours à l’heure des polémiques inutiles. Un terrain où refuse de jouer la Fsf. Loin de se laisser démonter par la tutelle qui la met mal à l’aise face à ses subordonnés, la Fédé tient tout de même à apporter les précisions. Histoire d’huiler ses rapports avec ses sélectionneurs nationaux actuellement au Maroc pour une première historique aux Jeux Olympiques.

Dimanche 4 décembre, un autre démenti est venu infirmer la thèse du ministre des Sports, nouvellement délesté de La Fonction publique et de l’Emploi. Un communiqué de la Fédération sénégalaise de football informe que des rencontres ont eu lieu au courant du mois d’octobre avec les différentes parties : le ministre des Sports et l’avocat de l’entraîneur des Lions. « Dans un premier temps entre le Président de la Fédération Sénégalaise de Football, le Sélectionneur National et son avocat ; puis entre le ministre d’Etat, ministre des Sports dans ses locaux sis au building administratif, le 26 octobre 2011, ensuite aux échanges téléphoniques entre les parties. » Après ces rencontres, « un courrier a été adressé, le 30 novembre 2011, au ministère des Sports dans lequel il lui est fait un compte rendu des négociations qui ont été faites avec le Sélectionneur National Amara Traoré dans le cadre du renouvellement de son contrat. Cette correspondance fait suite aux rencontres qui ont eu lieu durant le mois d’octobre 2011 », indique toujours le communiqué. Il conclut qu’après l’accord entre la Fédé et l’entraîneur, « il appartient à l’Etat tiers payeur par le biais du ministère de tutelle, de se déterminer par rapport aux propositions du sélectionneur national contenues dans le courrier du 30 novembre 2011 précité, afin que l’avenant de renouvellement du contrat puisse être finalisé. La Fédération Sénégalaise de Football ne rentre pas dans ses prérogatives dans de telles circonstances, de saisir directement le Ministère des Finances ou celui du Budget. »

L’Etat est bel et bien au courant, seulement on fait du dilatoire pour jouer peut-être avec les nerfs du couple Me Pape Jean Sèye-Amar Traoré. L’Etat semble être surpris par cette approche professionnelle du coach des Lions qui a introduit son avocat pour traiter des questions contractuelles quand il gère l’aspect technique. Trop de professionnalisme fait-il peur à l’Etat du Sénégal qui veut profiter de la fibre patriotique du coach national ? C’est tout comme. A moins que « le complexe du blanc » théorisé naguère par Me Sèye soit effectif. En tout cas, l’immixtion de l’avocat dans les négociations fait blocage. Me Pape Jean Sèye : « Depuis trois semaines, on fait du surplace. Les négociations sont au point mort », renseignait-il au bout du fil, le 2 décembre dernier. Et il est loin de boucler l’affaire. La robe noire doit encore se préparer à d’autres combats pour satisfaire la demande salariale de son client Amara Traoré. Me Senghor avançait qu’il ne pouvait pas faire du « 100% » quand Abdoulaye Makhtar Diop prévient au prétoire du Sénat : « Si nous sommes sollicités, nous ferons attention à un certain nombre de facteurs. On veillera à ce que le plafond ne soit pas crevé. » Et de rappeler que « pour l’ensemble des entraîneurs nationaux de football, c’est un budget de 35 millions par mois sans compter les avantages ». Amara n’est pas encore sorti de l’auberge. Vivement que l’exclusivité sportive d’Abdoulaye Makhtar Diop s’accompagne de pragmatisme. Le temps presse, la Can, c’est demain. Plus qu’un mois et douze jours !

Du salaire des coaches nationaux du Sénégal
Les locaux à la traine

ça frise le complexe du Blanc ! Pour rémunérer les entraîneurs expatriés, l’Etat ne lésine pas sur les moyens. Le dernier expatrié en charge des Lions, Henri Kasperzack, toisait la barre des 20 millions en 2008. Pour autant, le Franco-polonais n’avait pas hésité à quitter le bateau Sénégal coulant à Tamalé, au Ghana. D’où le retour à la case nationale avec Lamine Ndiaye, remplaçant au pied levé Kasperzack. L’actuel entraîneur du Tout puissant Mazembé ne gagnait « que » 6 millions F Cfa par mois. A sa suite, Amara Traoré sera rétribué à cette même somme. Mais en qualifiant le Sénégal à la Can 2012 et son contrat expirant en décembre après deux ans et demi de banc, le coach national réclame 12 millions pour son renouvellement de contrat. Un montant jugé excessif par l’Etat qui propose 10 millions F Cfa. Comme s’il tenait à maintenir le national loin derrière les sommes gagnées par les coaches expatriés. Henri Kasperszack avait 20 millions de Fcfa par mois, Guy Stéphan était à 15 millions F Cfa. En 2002, Bruno Metsu empochait 13 millions de F Cfa.

Boly BAH

2 Commentaires

  1. Ce sale voleur de Abdoulaye Mactar Diop. Il faut être dans une république dirigée par Wade pour continuer à le voir occuper des hautes fonctions qui lui permettent en plus d’étaler sa mauvaise foi. Il a construit sa maison en centre ville grâce au matériel qui devait servir à la réfection du stade Demba Diop du temps de Sénégal 92. C’est sidérant de voir de telle personnes s’occuper de nos affaires.

  2. Bien dit Oumar, le plus grave c’est qu’il va détruire tout ce qu’on est en train de construire pour avoir une grande équipe nationale.
    Mais ce n’est pas étonnant, tant que Wade est à la tete de ce pays.

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