Le président du Collectif des chauffeurs de taxi, Demba Bâ, trouvé en compagnie de ses camarades en grève de la faim, a affirmé hier qu’ils sont victimes des promesses non tenues et pointent du doigt la société Crest Global Sa.
Suite au vœu du président de la République de renouveler le parc vieillissant des taxis, ces chauffeurs avaient versé de l’argent à la société Crest Global Sa, une société manutentionnaire à usage de taxis, selon le président du Collectif, Demba Bâ. Cette entreprise avait ouvert un compte pour ceux qui désiraient bénéficier de taxi. Ces derniers avaient ainsi versé un acompte d’au minimum un million de Fcfa. « Nous sommes au nombre de 90 chauffeurs. D’autres ont même versé 2 voire 3 millions. Et on avait signé un contrat depuis le 8 mars 2008, pour que d’ici 2 à trois mois, nous ayons les clés de nos véhicules», a révélé M. Bâ. Et de s’interroger sur la suite donnée à ces dossiers. « Depuis lors, nous n’avons rien reçu. Nous réclamons notre argent ou nos voitures», dit le président, déjà affecté par 24 heures de diète.
«Nous sommes des pères de famille qui, dès l’annonce de la nouvelle par le président de la République pour le renouvellement du parc vieillissant des taxis, avons bazardé nos véhicules pour pouvoir bénéficier des nouveaux taxis », fait savoir Demba Bâ, qui avance que d’autres ont contracté des prêts dans certains établissements financiers ou vendu leurs terrains. Le président du Collectif rappelle qu’il y a de cela deux mois, Mme Nafy Diouf Ngom, (Ndlr : ministre des Transports terrestres) leur avait demandé de surseoir à la grève entamée le 18 mars, trois jours après le début de leur mouvement. « Le ministre et l’ensemble de ces collaborateurs ont fait ce qu’ils devaient faire », témoigne-t-il. Demba Ba, qui est convaincu que le problème est laissé à l’appréciation du président de la République, car une haute autorité est impliquée dans cette nébuleuse. Il a aussi précisé que Gora Khouma, Secrétaire général du Syndicat des travailleurs du transport routier affilié à la Cnts-Fc, désapprouve cette grève, mais eux sont obligés de réclamer leurs dus.
«C’est nous qui avions cotisé », justifie Demba Bâ. « Nous sommes pointés du doigt dans nos coins respectifs. Ce qui fait la dignité d’une personne, c’est le travail », note le président du Collectif.
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