Reportage. Grand-Yoff et Khar Yalla Après la pluie, le chaos

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Après la pluie d’hier, Grand-Yoff et Khar Yalla offraient un visage hideux. Et leurs habitants ont vécu le martyre. Du fait des précipitations d’hier, en effet, la population a éprouvé des difficultés tant dans les maisons que dans les rues. Dans un des coins du quartier, une vieille dame traverse péniblement une étendue d’eau boueuse. Les vêtements retroussés et les chaussures à la main, chancelante, elle s’appuie de temps à autre sur un amas de pierres pour ne pas tomber. Les moins âgés, eux, passent à côté du mur jusqu’à s’y frotter afin de ne pas marcher dans l’eau. ‘Attention! Si la voiture passe, vous serez tous mouillés’, lance une dame à leur endroit.

A l’image de ce coin, Grand-Yoff et Khar Yalla restent invivables après la pluie. Les hommes se déplacent avec beaucoup de peine. Les automobiles avancent au pas de caméléon. Une situation qui, selon Laye Ndiaye, date de plus de dix ans. ‘Depuis plus d’une décennie, c’est comme ça que nous vivons à chaque hivernage. D’ailleurs nous sommes habitués à cela’, se résigne-t-il. Partout, les rues sont inondées. Surtout les grands axes. Pour vaquer à ses occupations tout en évitant l’eau, il faut beaucoup d’énergie : un bond à gauche, un autre à droite, on monte sur une brique, descend, enjambe une flaque d’eau. Un véritable parcours du combattant.

Birame Diop est un jeune de 25 ans environ. Pantalon noir et tee-shirt blanc, il a une pelle à la main et tente de créer une conduite d’eau pour assainir la devanture de sa maison. ‘Depuis plusieurs années, c’est la même situation et les mêmes solutions dérisoires. Des maladies comme le paludisme frappent les enfants et même parfois les adultes. Mais rien n’est fait’, dit-il nonchalamment.

Dans les maisons, la chose la mieux partagée est le seau. Une à deux personnes le remplissent d’eau. Les autres, adultes comme adolescents, versent le contenu dans la rue. ‘Nos maisons sont toujours remplies. Nous souffrons, mais personne ne semble y prêter attention’, se lamente Nogaye Sèye. ‘Nous sommes obligés d’être solidaires puisque nous ne pouvons pas compter sur les autorités qui ne sont préoccupées que par leurs voyages. Même la banlieue qui crie à tue-tête n’est pas secourue’, ajoute Laye.

Quant aux autorités, si elles ne brillent pas par leur absence, elles tardent dans les secours. Une situation que la population interprète comme un manque d’intérêt notoire.

Les opérations de curage des caniveaux ont démarré, il y a juste quelques jours. La plus grande partie de la canalisation est comme elle était avant l’hivernage. Pire, tous les déchets extraits du canal sont abandonnés le long de celui-ci. Ce qui, d’ailleurs, par endroits, bloque le passage de l’eau et la noircit. Une situation dans laquelle la population a une grande part de responsabilité. Prompts à vider leurs fosses dans la rue, les habitants des deux quartiers ont fait des rigoles des dépotoirs d’ordures acquis à leur cause. L’eau coule à travers des pneus, des bassines usées, des sachets plastiques, etc. Un décor qui, tout de même, peut changer dans les jours à venir, puisque, même sous la pluie, le débouchage continue.

Babacar WILLANE (Stagiaire)

walf.sn

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