Le ramadan a démarré au Sénégal depuis ce jeudi 12 Août. Le jeûne qui fait parti des 5 piliers de l’islam signifie que le croyant doit s’abstenir de nourriture, de boisson, de cigarettes ou de rapports sexuels entre le lever et le coucher du soleil. Le Ramadan est un mois particulier de l’année pour plus d’un milliard de musulmans dans le monde. Au Sénégal, ce mois béni du Ramadan, change bien des habitudes. On observe même un bouleversement du mode de vie des croyants sénégalais.
Il est 10 heures 30 minutes au marché Sandaga de Dakar, plus précisément à la rue Emile Badiane. Sous le chaud soleil qui a fini de s’installer, les activités sont au ralenti. L’ambiance, les activités, le rythme de vie qui faisaient la particularité de ce marché qui se trouve au cœur de la ville de Dakar, sont totalement absents. Pour qui connait Sandaga, l’allée Emile Badiane avec ses marchands ambulants s’est complètement métamorphosée. Le ramadan est passé par là.
En effet, les cris des marchands ambulants à travers leurs haut-parleurs, la musique des vendeurs de cassettes, d’objets électroniques pour faire leur promotion, ont laissé la place à l’animation religieuse. Si ce ne sont des chants religieux, ce sont des versets du Coran ou les sermons des religieux qui sont diffusés par les radios de ces commerçants. «Nous avons commencé le ramadan, il faut alors changer les habitudes» nous explique un vendeur de matériel électronique qui se nomme Ibrahima Diop. Selon lui pendant 9 mois on met les autres genres de musique (Mbalakh, Rap, Zook etc.) alors un mois seulement ça ne nous coûte rien.
Ce changement n’a pas épargné le commerce. Le marché est inondé par des habits traditionnels. Modou Ndiaye nous confie qu’il avait «commandé des marchandises (boubous traditionnels, jalabas, pagne, habayas) rien que pour le ramadan». Car il est convaincu que pendant ce mois béni, les clients n’achètent que ces genres d’habits.
Autres signes qui montrent que le marché Sandaga vie au rythme du ramadan, les vendeurs de dattes ainsi que les vendeurs de livres du Coran qu’on rencontre partout sur le marché. Emile Badiane s’est vidé de son beau monde. Aujourd’hui, il n’y a pas d’embouteillages ni de klaxons ce qui entraine une fluidité du trafic en attendant peut-être l’approche du coucher du soleil, l’heure de la rupture.