Abdou Latif Coulibaly, ministre de la Promotion de la Bonne gouvernance, a été interviewé par nos confrères du quotidien L’Observateur dans leur édition de mardi dernier.
Question du journaliste : « Monsieur le ministre, l’actualité au Sénégal, c’est l’affaire Hissène Habré, du nom de l’ancien président du Tchad, accusé de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité et de tortures (…) Sa famille, notamment sa femme, parle déjà d’une volonté de liquidation physique qui passe par une liquidation politique. Que répondez-vous à cette accusation en tant que porte-parole du gouvernement ? »
Réponse : « Je dirais simplement que je comprends la posture de la femme de Hissène Habré. C’est normal qu’elle soit préoccupée. C’est tout à fait normal. Mais, de là à entrer dans certaines considérations, je ne le ferai pas. Je ne gère pas le dossier de M. Habré, donc je ne peux pas, naturellement en parler ».
Question : « Mais, en tant que journaliste, vous aviez pris position sur cette affaire ? » Réponse : « Oui, mais il faut savoir que ces questions-là, vous ne me les posez pas en tant que journaliste mais en tant que porte-parole du gouvernement qui ne peut pas avoir une autre position que celle du gouvernement. »
Circulez, il n’y a plus rien à voir ! Et c’est bien dommage, cher Latif, car ta voix manque, assurément, dans le concert d’indignation dénonçant l’emprisonnement, contre quatre malheureux milliards de francs, du grand résistant africain qu’est Hissène Habré. Oui, tu sais bien, cher confrère, dois-je dire Monsieur le ministre, Habré, ce héros qui infligea une déroute mémorable à la redoutable armée du défunt colonel Kadhafi et qui donna tant de fil à retordre aux troupes françaises du temps où il n’était encore que le chef du Frolinat (Front de Libération nationale du Tchad) menant une guérilla contre le pouvoir central de son pays. Cet homme, aussi, qui fit échouer le complot ourdi par les défunts présidents François Mitterrand et Mouammar Kadhafi (pardon, le défunt Guide) dans l’ile de Crète pour se partager son pays.
Vraiment dommage, mon cher Latif, toi qui as soutenu le président Hissène Habré toutes ces dernières années et t’es opposé jusqu’à la dernière énergie à son emprisonnement que tu ne puisses plus continuer le combat en sa faveur.
Dommage aussi que, par solidarité gouvernementale, tu ne puisses même pas donner ton avis personnel sur l’incroyable enlèvement dont cet homme réfugié dans notre pays depuis 23 ans a été l’objet de la part de forces de sécurité agissant sous les ordres d’une justice dirigée aujourd’hui par ta collègue du gouvernement, Mme Aminata Touré.
Tu pourrais pourtant lui dire, à cette excitée, que ce que vient de faire le Procureur général des « chambres africaines extraordinaires » est une honte pour notre pays et équivaut à reproduire la traite négrière d’antan, lorsque des Nègres vendaient leurs frères à des Blancs en échange de pacotille. De clinquant et de brillant.
Ta plume incisive, redoutable, trempée dans du fiel, ton courage à toute épreuve, ton talent journalistique incontestable, ta capacité d’indignation remarquable, ta voix qui portait si fort, tes accents de sincérité, tes élans Don quichottesques, tout cela manque beaucoup à ce combat que mènent actuellement les défenseurs de la dignité de l’Afrique contre les vassaux à la solde de l’Occident.
Des fantoches qui, à force de lobbying, de ruses et de menaces, mais avec beaucoup d’argent aussi, hélas !, ont réussi à emmener le président Macky Sall, travaillé au corps par ta collègue Mimi Touré, à arrêter le président Habré dans les conditions que l’on sait.
Le Président Sall qui, dans ce dossier, a joué le rôle peu glorieux de Moïse Tshombé, cette marionnette congolaise qui avait livré Patrice Lumumba, un autre grand résistant africain, aux Belges (les mêmes qui réclament aujourd’hui le président Habré !). C’est vrai que l’indignation et la colère sont grandes à propos de cette arrestation, partout en Afrique, mais ce que l’on aurait aimé que ta voix se fit entendre dans ce concert de désapprobation, mon cher Latif !
Ou, à tout le moins, que tu te fendes d’un texte accusateur, à la manière de Zola à propos de l’affaire Dreyfus, pour dénoncer cette forfaiture.
Au lieu de quoi, te voilà, cher Latif, à te réfugier derrière la position gouvernementale. Laquelle n’est pas très glorieuse !
Certes, et tu es mieux placé que quiconque pour le savoir, le métier de journaliste ne nourrit pas son homme dans ce pays. Et ensuite, c’est vrai qu’au bout de 30 années de bouclages laborieux et de fins du mois difficiles en tant que patron de presse, on a envie de tourner la page et d’aller faire autre chose. De la politique par exemple. Ne serait-ce que pour prouver que les journalistes ne sont pas que des saltimbanques !
Et si en plus Dieu fait qu’on a la chance d’entrer dans un gouvernement, avec tout ce que la fonction ministérielle confère comme avantages matériels et financiers — même si notre Etat est fauché comme du blé —, comme honneurs et privilèges aussi, eh bien on fait tout pour partager la position de ce même gouvernement !
Quitte à, c’est vrai, s’asseoir parfois sur ses principes et à oublier de défendre ses amis lorsqu’ils sont emprisonnés dans des conditions particulièrement injustes. Bien sûr, je suis content que tu sièges à la table du Conseil des ministres et que tu arbores désormais des costumes-cravates même si, ne nous le cachons pas, j’aurais préféré encore une fois te voir endosser ta posture d’intellectuel sans peur ni reproche, comme le chevalier Bayard. Car que deviendront toutes les victimes d’injustices, les veuves et les orphelins, les sans-voix de ce pays, les opprimés et toutes les victimes du système si tous les intellectuels, tous les chiens de garde, toutes les sentinelles de la démocratie et des libertés vont occuper des maroquins gouvernementaux ou institutionnels ?
Oui, que deviendrons tous ces gens si des indignés comme Alioune Tine, Latif Coulibaly, Malick Ndiaye, Abdou Aziz Diop mais aussi le Souleymane Jules Diop des années d’exil à Montréal, si tous ces défenseurs des opprimés se taisent ou s’alignent sur les positions gouvernementales ?
Bref, il est temps que tu nous reviennes, mon cher Latif, et que ta voix se fasse entendre de nouveau parmi celles de tous les Africains qui s’insurgent contre le traitement humiliant infligé à M. Hissène Habré. Un président dont tout le monde sait que tu avais beaucoup de sympathie pour lui. Ce que ta plume nous manque dans ce combat !
Si tu savais à quel point ton absence physique crée un grand vide dans les rangs. Reprends ta liberté, Latif, ou, à défaut, use de ton influence pour ramener Mimi Touré et le président de la République à la raison.
Le Président, en particulier, n’a rien à gagner — sauf quelques malheureux milliards versés au Trésor public pour le compte des chambres africaines extraordinairement infamantes — et tout à perdre dans cet emprisonnement ! Libère-toi de tes chaînes dorées, donc, cher Latif, et reprends ta plume ! Surtout, pardonne-moi si j’ai pu te heurter à travers ces quelques lignes…
Mamadou Oumar Ndiaye., dirpub Le Témoin
Vous avez parfaitement raison M. Ndiaye. La posture intellectuelle et critique se monnaye de plus en plus et tous ces parvenus qui se cachent au palais ou près de ses avenues n’ont pas abusé le peuple mais leur propre âme. On découvre dans toute leur nudité le visage réel de ces opportunistes.
Ce MON est un vendu. Ce texte est tres enfantin et pleurnichard. Tu as bouffe l’argent de Habre pour le defendre pourquoi pleurer ici pour faire revenir Latif a tes cotes pour defendre Habre.
Si tu es incompetent pour faire le boulot il faut retourner l’argent de Habre et se barrer, c’est plus honnete au lieu de venir instaurer un faux debat qui est tres loin d’etre une preoccupation des senegalais.
Combattre l’injustice commence par aider les senegalais a manger a leur faim et trouver du travail. Voila ce qui merite d’interpeller Latif et Macky Sall, mais non pas un ancien president africain qui est tres loin d’etre un modele de leader integre, soucieux du bien etre du peuple Tchadien.
Mange ton argent et fais toi petit. Bandes de charognards
Le pire de tous ces opportunistes tapis au palais est le saltimbanque Abdou Aziz Diop avec sa langue de vipère. Mais le temps finit toujours par dénuder ces « salauds » des temps modernes. Livrés dans tout leur laideur ! Tchambay !
je prefere ne pas l appeler latif par respect a ce noble nom d Allah mais plutot Satif car cet homme est plus proche de satan que de Dieu. Il a interet a rester dans le gouvernement de Macky Sall dont la duree de vie n excedera pas 5 ans.Ensuite il aura perdu toute credibilite. je retiens cette remarque d un des mes amis a savoir que le Merite de Wade etait d avoir permis aux senegalais de distinguer les vrais des faux marabouts mais celui de Macky et le seul est de nous permettre les vrais journalistes des Doulnalistes dont Satif Coulibaly.
Nom de Dieu, pourquoi Latif ne peut pas avoir une autre trajectoire? L’essentiel dans la vie d’un Homme est d’être utile à soi et aux autres.
Que d’autres Latif naissent!!!!!
Quant à Habré fut-il un héros pour certains, ne doit-il pas répondre de ses actes posés au Tchad?
Il faut juger Habré soit au Sénégal ou l’envoyer ailleurs pour qu’il le soit là-bas.
Ceux qui s’émeuvent des 4 milliars du Tchad, dites-moi qui devait financer le procès? Certainement pas le Sénégal! Le prinicipal concerné finance et les gens trouvent à redire!
On aime « discourcir » et jouer à l’intello dans notre pays! Tant qu’on écoutera ces intellos-média, point de pragmatisme.
Est-ce que Latif a jamais eu une liberté qu’il lui faut reconquérir ? Latif n’a jamais été libre.