En conseil des ministres hier, le Président a demandé au Premier ministre et au chef d’Etat major général des armées de « diligenter les mesures d’application de la décision de reprise des bases militaires Françaises ». Loin de varier dans sa position, Me Wade a affirmé avoir reçu beaucoup de messages de soutien après avoir annoncé sa décision au soir du 3 avril dernier. Non sans ajouter être ouvert à des discussions avec Paris pour les « facilitations à venir ». Le Président compte aussi y voir plus clair au sein des usines spécialisées dans l’alimentaire…
L’affaire des bases militaires françaises, sur la sellette depuis que le Président Wade a annoncé leur reprise lors de son discours à la Nation du 3 avril, s’est largement invitée hier, lors de la rencontre du conseil des ministres. Et pour ceux qui en doutaient encore, Abdoulaye Wade est décidé à aller jusqu’au bout. Alors que Paris parle de « reprise symbolique », le discours tenu hier par le chef de l’Etat est plus que clair. D’abord, Me Wade a tenu à affirmer qu’à la suite de l’annonce de cette reprise, il a reçu énormément de messages de soutien, et parfois de ses pairs. Le Président soutient en ce qui le concerne que les populations sénégalaises, non seulement comprennent, mais soutiennent cette décision. « Même la France comprend cette décision souveraine », a ajouté diplomatiquement le chef de l’Etat qui a signalé à ce propos la présence de Brice Hortefeux lors de l’inauguration du Monument et du défilé du 4 avril. De même que la participation des forces françaises à cet événement.
Même s’il a assuré que le Sénégal est disposé à mener des négociations avec la France pour les « facilitations à venir », il n’en demeure pas moins que Me Wade a donné des instructions au Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye et au chef d’Etat major général des armées, le général Abdoulaye Fall, pour « diligenter les mesures d’application de cette décision », comme le soutient une source autorisée.
D’autre part, toujours lors du conseil d’hier, Me Wade s’est dit outré par le manque d’hygiène qui règne dans certains marchés de Dakar, avant de demander que les contrôles soient plus stricts autour des aliments qui entrent à Dakar ou qui sont fabriqués par des usines établies sur le territoire. À ce titre d’ailleurs, le Président a instruit le ministre du Commerce d’effectuer ces contrôles sur place en descendant dans les usines pour voir si ce qui est fait est conforme. Des contrôles qui de l’avis du Président doivent êtres élargis aussi aux…dibiteries. Surtout que, pour lui, dans certaines dibiteries, l’on ne prend pas la peine de couvrir la viande destinée à la cuisson. Scène insolite : Me Wade a demandé au ministre de l’Agriculture, Fatou Gaye Sarr, si les machines pour triturer l’arachide ont été réceptionnées. Réponse positive du ministre de l’Agriculture. Sur un brin ironique, Amadou Niang fait remarquer que les produits qui seront issus de cette transformation seront aussi contrôlés, ce à quoi le chef de l’Etat ne s’est pas opposé.
Pour la gratuité de l’hémodialyse en janvier 2011
Me Wade a aussi, félicité comme l’a souligné le communiqué du conseil, le ministre de la Santé pour la forte subvention de 80 % appliquée dans la prise en charge des patients souffrant d’insuffisance rénale. « Il l’a toutefois invité à aller, à terme, à la prise en charge totale des malades par la gratuité de l’hémodialyse, la création de centres de traitement dans toutes les régions et la mise à disposition de véhicules d’hémodialyse, pour faciliter aux malades l’accès aux soins », ajoute le conseil. Dans les détails, Me Wade a demandé que cette gratuité soit effective au plus tard en janvier 2011, non sans demander aux autorités de s’approcher de leur partenaire Espagnol pour obtenir des centres mobiles, afin de répondre à la demande nationale.
Cheikh Mbacké GUISSE
lasquotidien.info