XALIMANEWS- En cette année qui s’achève, un regard dans le monde du sport en général ranime des sentiments mitigés faits de profonds émois, de déceptions, de tristesse mais aussi d’optimisme et des relents d’espoir. La grande faucheuse a durement peiné le monde sportif planétaire avec la disparition d’icônes et des stars comme Kobe Bryant, Diego Maradona, Paolo Rossi et des éducateurs comme Robert Herbin, Michel Hidalgo, Gérard Houllier pour ne citer que les plus grands. Au Sénégal dans la page nécrologie sportive, Pape Diouf et Pape Bouba Diop resteront les deux grandes figures marquantes de cette triste année 2020. Dans l’imagerie populaire, ils resteront tous des légendes.
Le Covid 19 avec son lot d’incertitude, de chaos aura certainement marqué cette année pas comme les autres. Avec l’arrêt tout simplement des activités et événements sportifs á travers le monde. Du jamais vu. Des Jeux Olympiques d’été initialement prévus au Japon jusqu’aux différents championnats et compétitions á travers tous les continents.
Au pays de l’Oncle Sam, le virus a révélé certaines vérités sur la société que nous ne voulions pas voir auparavant. Dans le cas du sport universitaire plus populaire et gérer comme un sport amateur par la NCAA, le virus a montré plus clairement que jamais que le sport universitaire est une entreprise. Les neuf derniers mois ont prouvé l’incroyable puissance durable du sport. Ce ne sont pas seulement des jeux amusants. Ils font partie intégrante de l’âme même de notre société, de notre subconscient, de notre psychique, nous offrant confort et familiarité, offrant un lieu pour trouver un terrain d’entente. Notre relation avec le sport certes est différente maintenant, tempérée par les inquiétudes et les peurs qui ont envahi nos esprits. Mais ce n’est que temporaire. Surtout aux Etats-Unis où la société est folle de sports. Comme quoi le sport change, mais le sport dure toujours. C’est une chose que COVID-19 ne peut pas changer.
La lutte pour la justice sociale et contre le racisme exacerbée par le mouvement « Black Lives Matter » née aux Etats Unis comme une poudrière á embraser le monde sportif. De Kansans City á Newcastle, de Durban á Dubai égalité et inclusion sont devenu les maîtres-mots en cette année 2020.
Que cela soit pour la NBA ou la Champions League de football, la reprise du printemps et de l’automne s’est faite sans un public sevré et confiné. Le manque á gagner en chiffre d’affaire actuel et prévisionnel dans le sport business sera énorme nous disent les experts. Des investisseurs par exemple comme MediaPro pour les droits de retransmission de la Ligue 1 en France ont tout simplement mis clef sous la pallaisson. Sans état d’âme. Au grand dam des propriétaires de clubs tributaires des retombées financières pour asseoir ambitions et tirer profit.
Soyons clairs là-dessus. Sans public le sport n’est plus ou ne sera plus. Le Covid et ses conséquences offre somme toute, une saine opportunité de réévaluer la folie dépensière de certains clubs dans le milieu du foot et surtout de donner la place qui sied au fidèle public qui supporte tant soit peu la pérennité et la popularité de tout sport. Voir des clubs comme le Réal de Madrid et le FC Barcelone au bords du gouffre de la cessation de paiement doit faire réfléchir. Respect est dû á ceux de qui tout sport tire sa légitimité et survie: les fans. La boulimie et la gourmandise de certains opérateurs économiques autour du et des sports doit être soit régularisé ou assaini par un arsenal juridique et étatique. Les écarts de conduites comme par exemple l’instauration raté du pay-per-view en Premier League avec un prix initial de $14 par match était une monstruosité d’arrogance. Heureusement que le public vigilant n’a pas mordu á l’hameçon.
L’on nous rabache les oreilles avec les pertes économiques dû au Covid et á la pandémie mais soyons sûrs et certains que le CIO, la FIFA, l’UEFA, la CAF, la NBA, l’ATP, le PGA, et bon nombre d’instances dirigeantes de sports sont á l’abri du besoin immédiat. Loin de là. Prendre le taureau par les cornes dans les moments difficiles, c’est aussi donner une chance de survie au sport amateur qui a été la plus touché eût égard á sa situation précaire du fait de l’inexistence de moyens adéquats. Il est temps pour les instances dirigeantes d’investir pleinement et entièrement dans la vulgarisation et la promotion du sport qu’il dirige utilisant surtout les gains issus dans le management et l’administration de l’élite.
Les championnats réguliers de districts, de quartiers, de département et régions en petites catégories sont les meilleurs moyens de détections de talents et de vulgarisation dans tout sport. Il est triste de nos jours de voir combien on investit dans le sport d’élite en image, en primes, en comfort tout en ne léguant que des miettes pour la formation des encadreurs, des éducateurs et acteurs du sport de base.
Kasumsport