Les résultats des examens du Bfem ont commencé à tomber dans quelques centres en début de semaine. Dans l’ensemble, ce sont des résultats jugés plus ou moins catastrophiques qui ont été publiés à quelques exceptions près. Là où le centre de Blaise Diagne se conforte dans cette tendance catastrophique, celui de Seydou Nourou Tall s’en démarque.
Par Diacounda SENE
La cour du centre d’examen du Lycée Seydou Nourou Tall grouille de monde. En pleine année scolaire, on aurait pensé à une récréation, mais cette fois elle a eu une touche particulière. Au lieu des discussions entre amis, des éclats de rires, c’est plutôt des cris de joie ou de tristesse qui prévalent dans la cour du centre d’examen. Candidats, parents, amis ou simples curieux, ils sont tous venus voir les résultats du Bfem 2010. Le président du Jury A a déjà livré les résultats de leurs délibérations. Sur les 240 candidats qui ont composé, 108 ont été admis d’office et 75 autorisés à composer pour le 2e tour, soit un taux de 76%. Dans ces moments, il est difficile pour certains, plus anxieux que concentrés, d’entendre les noms que cite le président, où même d’y croire. Le seul moyen de s’assurer si le nom cité est bien le sien, ou si on n’a pas été omis, demeure sans aucun doute le tableau d’affichage. Ainsi, il est pris d’assaut. Pendant que les uns scrutent sans arrêt ce tableau, surpris ou ne voulant pas se mettre à l’évidence et accepter leur échec, d’autres extériorisent leur joie par des cris, mais aussi des larmes qui viennent mettre le désordre sur des visages souvent très bien maquillés.
Si les élèves du jury A sont fixés sur leur sort, ceux du Jury B devront prendre leur mal en patience, pendant un moment. L’attente semble interminable pour ces potaches qui n’attendent que le ticket pour le Lycée. Enfin le président du Jury, du haut du premier étage, fait son fameux appel. Des 194 candidats que compte le jury présidé par Moussa Diallo, 71 ont été admis d’office et 66 autorisés à passer le 2e tour. Ces résultats enregistrés par le centre Seydou Nourou Tall sont jugés satisfaisants dans l’ensemble par Boubacar Diop, président du Jury A. Il est rejoint dans ce jugement par M. Diallo, qui les explique d’ailleurs par le fait que «ce centre regroupe deux lycées d’excellence à savoir, Seydou Nourou Tall et Ngalandou Diouf».
BLAISE DIAGNE N’EST PAS FIER DE SES RESULTATS
Par contre au centre du Lycée Blaise Diagne, on ne peut pas en dire autant. Ici, le mot qui revient le plus pour qualifier ces résultats, c’est?: «Catastrophique.» Sur les quatre jurys que compte le centre qui regroupe le Cem du même nom et l’Aidec, trois ont délibéré, mais les résultats ne sont pas du tout fameux. Dans le jury B où 260 candidats ont concouru, seul 6 ont été admis d’office et 34 admis à reprendre au 2e tour. Sur le visage des élèves, se lit la déception. Même ceux qui sont admis semblent compatir avec leurs camarades recalés.
Pour le jury C, 11 ont été déclarés admis au premier tour et 49 invités à subir les épreuves du deuxième tour, sur 221 candidats.
Vu la situation, on cherche à situer les responsabilités dans cet échec. Si certains, à l’instar de M. Sow, membre du jury C, indexent un niveau faible des élèves, son collègue El Hadji Lamine Diouf, par ailleurs président du Jury B, parle d’une responsabilité partagée. «Ces mauvais résultats relèvent aussi bien des élèves que des enseignants.» Il estime?que certaines épreuves comme l’anglais et les mathématiques n’ont pas été à la portée des élèves. «En tant que professeur de mathématiques, je trouve que les épreuves de maths ont été déroutantes. On aurait pu trouver meilleur sujet que ce qui a été donné», martèle-t-il. Ce qui lui fait dire qu’il faut revoir le choix des sujets aux examens.
OUBLI OU MAUVAISE FOI?
Toutefois, le jury A sauve l’honneur avec les meilleurs résultats notés pour le moment dans ce centre. De ses 255 candidats, il a eu 38 admis et 31 autres candidats autorisés à passer les épreuves orales. Mais il demeure le jury qui a enregistré le plus de réclamations. Devant le bureau du président Ibrahima Aïdara, les élèves se bousculent pour entrer. «Nous sommes venus faire des réclamations», lance l’un d’eux. Ils estiment que les résultats affichés ne reflètent pas leur travail. Certains auront raison, c’est le cas de ce jeune homme qui est sorti du bureau en sautant de joie. «Je me suis toujours dit qu’ils se sont trompés, car je ne pouvais pas ne pas passer à l’oral.» En effet, après le recompte de ses points, ce qui est un droit pour tout élève déclaré non admis, il s’est retrouvé avec un total de point supérieur à 140. Ce qui lui permet ainsi de passer le 2e tour. Même si pour le président de Jury, cette situation est compréhensive car des erreurs peuvent survenir lors du report des notes, les élèves ne l’entendent pas de cette oreille. S’ils ne soupçonnent pas de la magouille, ils voient dernière de tels actes de l’irresponsabilité de la part des enseignants qui sacrifient ainsi les élèves.?Et souvent, une convocation des parents est jugée nécessaire, pour réclamer ce que ces jeunes disent leur revenir de droit
Stagiaire
lequotidien.sn