Le chef de Cabinet et l’attaché de presse de Oumar Guèye avaient gardé leur proximité avec Idrissa Seck et étaient, par conséquent, «écartés» par le ministre Oumar Guèye qui voyait en eux des «taupes». C’est la suite du feuilleton entre le maire de Thiès et son ancien chargé des élections.
Leur démission peut paraître spectaculaire, mais le chef de Cabinet de Oumar Guèye, Ass Babacar Guèye et son attaché de presse, Pape Abdou Mané n’avaient pas approuvé le «comportement» de leur ministre. En effet, depuis le froid entre le responsable de Rewmi à Sangalkam et son leader, Idrissa Seck, MM. Guèye et Mané avaient gardé une «certaine distance» avec leur patron. Depuis la déclaration de Sangalkam qui a vu Oumar Guèye s’éloigner des positions de son parti et de son Président, les deux démissionnaires, «connus pour être des militants fidèles» à Idrissa Seck, n’étaient plus dans les bonnes grâces du ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement. Des proches de Oumar Guèye confient qu’«en réalité, le ministre n’avait plus confiance en eux» et soupçonnait une proximité avec Seck, telle qu’ils pourraient être «des taupes au service du maire de Thiès». Il se susurre d’ailleurs que lorsque Idrissa Seck a tenté vainement de joindre son ex-chargé des élections, il s’est «régulièrement adressé» à Ass Babacar Guèye et Pape Abdou Mané. Mieux, le leader de Rewmi n’a cessé de s’entretenir avec les deux. «Oumar Guèye n’a pu digérer qu’ils soient au premier rang de ses collaborateurs et se permettent certaines actions politiques à son insu, de surcroît un homme qui a décidé de le combattre», souffle un proche du Pcr de Sangalkam. Le ministre, conscient des conséquences politiques d’un limogeage, a pris sur lui la décision de ne pas se séparer de ceux qu’il qualifie de «traîtres», mais de «les éloigner de ses affaires». S’estimant écartés, Ass Babacar Guèye et Pape Abdou Mané ont déposé, vendredi dernier leur lettre de démission pour, dit-on, «reprendre leur liberté» en attendant de se prononcer «dans les jours à venir».
La guerre
Idrissa Seck prend ainsi une revanche sur Oumar Guèye qui, en pleine tempête entre Rewmi et l’Alliance pour la République (Apr) de Macky Sall, a choisi de se désolidariser des positions de son parti. A Rewmi, on se frotte les mains pour avoir «au moins décroché deux collaborateurs du ministre et montrer à Macky Sall que Oumar Guèye n’est rien». La guerre ne fait que se poursuivre. En attendant l’expulsion de l’insurgé de Sangalkam qui ne veut pas, pour le moment, «prendre l’initiative du divorce» et préfère se «battre à l’intérieur de son parti pour plus de démocratie».