Réunion au palais: Wade coule Guirassy, douche Kalidou Diallo, Farba Senghor fond en larmes

« L’As » livre « les secret du « ndeup » collectif ». Selon « L’As », « le huit clos au sommet de l’Etat, convoqué par le président de la République et secrétaire général du Parti démocratique sénégalais (Pds) a été un vrai « ndeup » collectif (séance d’exorcisme) ou les yeux dans les yeux, les responsables conviés à la rencontre se sont dit des vérités crues. A commencer par Wade qui a donné le ton en ouvrant la rencontre : « Nous avons tous vécu la journée du 23 juin. Je veux recueillir l’avis de tout le monde pour tirer les conséquences qui s’imposent ».

Selon « L’As », lors de cette rencontre, « Wade a coulé Moustapha Guirassy et douché Kalidou Diallo, Farba Senghor a fondu en larmes, Oumar Sarr a tiré sur tout ce qui bouge ; le nouveau patron de l’Ujtl a passé un sale temps… ».

nettali.net, extrait revue de presse

Le secrétaire général national du Parti démocratique sénégalais (Pds) a eu un long huis clos avec les responsables libéraux, samedi dernier à 11 heures. Dimanche à la même heure, il a rencontré ses alliés. Voyage au cœur de deux réunions aux allures de « ndeup » collectif après la longue journée du 23 juin dernier.

Le huis clos au sommet de l’Etat, convoqué par le président de la République et secrétaire général du Parti démocratique Sénégalais (Pds), a été un vrai « ndeup » collectif (séance d’exorcisme) où les yeux dans les yeux, les responsables conviés à la rencontre se sont dit des vérités crues. A commencer par Wade lui-même, qui a donné le ton en ouvrant la rencontre : « Nous avons tous vécu la journée du 23 juin. Je veux recueillir l’avis de tout le monde, pour tirer les conséquences qui s’imposent ». La messe était dite.

Sale temps pour Guirassy

Selon des sources présentes à la réunion, Me Wade a presque qualifié de désastre la communication gouvernementale portée par Moustapha Guirassy, lui-même présent à la rencontre. Le patron des libéraux a relevé une série de « défaillances », avant de couler Guirassy très à l’étroit. Car sur ce point, la majorité de ceux qui sont intervenus ont mis en cause la communication gouvernementale, largement noyée par celle de l’opposition. Le chef de l’Etat a d’ailleurs décidé de miser désormais sur Me Amadou Sall qui est déjà chef de la communication du directoire de campagne du candidat du Sopi. Des sources autorisées précisent que la « seule voix officielle » dans cette affaire appartient désormais à Me Amadou Sall. Les mêmes interlocuteurs ajoutent que la foudre présidentielle n’a pas épargné Kalidou Diallo.

Farba déniche les « traîtres » puis… fond en larmes

Pour autant, c’est Farba Senghor, le chargé de la propagande du Parti démocratique Sénégalais (Pds) qui aura été la grande attraction de cette rencontre. L’élément hors du commun ne s’est pas gêné pour accuser tous les responsables présents dans la salle de « trahison » envers le chef de l’Etat. Après son discours de feu, Farba a…fondu en larmes comme une madeleine. C’est suite à la sortie de Omar Sarr sur le montage des secteurs (voir par ailleurs), que le chargé de la propagande du Pds a été convoqué par le Président. Après avoir écouté les explications de Farba Senghor, Wade lui a affirmé qu’il pouvait disposer. N’empêche, Farba lui a fait savoir qu’il faut qu’il reste parce que tous ceux qui l’entouraient sont des traîtres, de nouveaux bourgeois crées par le « Pape du Sopi ». En plein discours incendiaire, le chargé de la propagande du Pds a fondu en larmes, à la surprise générale.

Omar Sarr sort son fusil…

Auparavant, le chargé des Élections du Pds, Omar Sarr ne l’avait pas du tout raté. Dans son intervention, le ministre de l’Habitat a commencé par convoquer Paul Valéry qui disait que toutes les civilisations peuvent s’écrouler, pour en déduire que le mouvement du 23 juin aurait pu faire tomber le régime. Raison pour laquelle le maire de Dagana s’est emporté contre l’Union des jeunesses travaillistes libérales (Ujtl) dont le nouveau patron, Bara Gaye, était présent dans la salle. Mettant en cause l’absence de l’Ujtl sur le terrain, Omar Sarr en a aussi profité pour dézinguer le mode de fonctionnement du Pds, surtout du fait que, malgré le tintamarre, seule Dagana a monté ses secteurs.

Suspicions autour de 12 millions de Fcfa

Au même titre que la communication, le déficit de mobilisation a été relevé par beaucoup d’intervenants. Pourtant, une somme de 12 millions de Fcfa avait été décaissée à cet effet. Les intervenants ne se sont pas gênés non plus pour égratigner le…pape du Sopi, notamment en déplorant le manque de concertation qui a entouré le fameux projet de loi. Quelques-uns d’entre eux ont même poussé le bouchon jusqu’à demander au Président de remettre le texte de loi dans le circuit, mais c’est à peine si le chef de l’Etat leur a répondu. Wade s’est au passage justifié sur le projet. A l’en croire, c’est exactement le contraire de ce qu’il voulait qui s’est produit. En effet, a-t-il expliqué à ses interlocuteurs, en saisissant l’Assemblée nationale de ce projet, il voulait mettre fin aux accusations de tentative de succession monarchique qui étaient souvent formulées contre lui, mais aussi réduire ses pouvoirs en se déchargeant sur un vice-Président.

Wade sur les accusations de succession monarchique : « C’est stupide »

Qualifiant de « stupides » les accusations selon lesquelles ce projet n’est qu’une astuce pour donner les rênes du Pouvoir à Karim, Wade a néanmoins promis de répondre au « message » envoyé par les populations. A noter que Pape Diop qui était présent à la rencontre n’a pas pris la parole, alors que Karim Wade était absent du rendez-vous. Un faux bond pour le moins troublant. Chose bizarre, Babacar Gaye qui est pourtant monté au front durant tout le temps qu’a duré la « crise » n’a pas été convoqué à cette rencontre qui n’a pas non plus vu la participation de Sergine Mbacké Ndiaye.

Le Président à l’Ast : « J’assume que je n’ai consulté personne »

A la suite des responsables libéraux, Me Wade a rencontré ses alliés, en attendant le Comité directeur du Pds prévu aujourd’hui. Devant Iba Der Thiam, Djibo Kâ, Abdou Khadre Ndiaye, Abdourahim Agne, Mamadou Diop Decroix, Aliou Dia…, Me Wade a confirmé ce qui se disait dans les couloirs. A savoir qu’il est l’initiateur et le concepteur du projet de loi mis en cause. « J’en assume la paternité », a-t-il affirmé à ses interlocuteurs, révélant au passage n’avoir consulté personne en raison des délais imposés par la Cedeao au Parlement. Evoquant des « incompréhensions » qui ont entouré le projet, Me Wade est néanmoins revenu sur la question de sa candidature. Se disant juriste, il a encore déclaré que sa forte conviction est que sa candidature était légale et que « l’opposition n’est pas le Conseil constitutionnel ». Les leaders des partis alliés du Pds devraient d’ailleurs faire une déclaration pour soutenir cette candidature.

Aliou Dia et Mbaye Diack « freinent » Iba Der et Decroix

Présent à la rencontre, le leader de l’Urd, Djibo Leïty Ka, qui était l’un des premiers à s’insurger contre cette loi en Conseil des ministres, n’est pas intervenu dans les débats. Tout au plus, a-t-il donné son avis sur la déclaration finale qui devait sanctionner la rencontre. Fait insolite : lorsque le président de la République a demandé à Iba Der ou Decroix de lui faire une analyse de la réunion qu’il a tenue vingt-quatre heures auparavant avec les libéraux, Aliou Dia et Mbaye Diack ont opposé leur veto. Parce que, disent-ils, les deux nommés ne sont pas habilités à leur parler au nom du Pds et qu’il appartient seulement à Wade de faire l’analyse en question.

Pire, lorsque Mamadou Diop Decroix, voulant s’expliquer, a utilisé le pronom personnel « nous », Mbaye Diack lui a balançcé : « arrête de dire nous, c’est qui nous ? Ton nous-là engage qui ? ». Le locataire du Palais a tranché en leur faveur. Quand l’affaire de la rotation au niveau de l’Alliance Sopi pour toujours (Ast) a été posée par certains leaders, le patron des libéraux n’a même pas daigné répondre. Ambiance…

Cheikh Mbacké GUISSE

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