Grâce à un partenariat exclusif avec le site d’information « The Intercept », « Le Monde » a pu travailler sur les archives Snowden et en extrait de nouvelles révélations.
Les documents des archives Snowden, fournies par l’ancien consultant de la NSA à Glenn Greenwald et Laura Poitras et consultés par Le Monde en collaboration avec The Intercept montrent notamment que, loin de se consacrer exclusivement à la traque des organisations terroristes, les services de renseignement britanniques et américains consacrent une large part de leurs ressources à l’espionnage économique et diplomatique. Et bénéficient pour ce faire d’un gigantesque réseau de surveillance électronique, qui s’appuie aussi, en Afrique, sur d’importants moyens de surveillance des communciations par satellite.
L’Afrique sous surveillance satellitaire
Le Monde a pu constater que la surveillance des flux satellitaires, que l’on pensait quelque peu délaissée par le monde du renseignement au profit des câbles sous-marins, demeure une source d’information de premier choix. Près d’une centaine de relevés d’interceptions du GCHQ britannique révèlent que le continent africain est largement visé par des interceptions satellitaires.
Toutes les élites africaines visées
Le vaste système de collectes d’informations des services américains et britanniques est très loin de se limiter aux groupes armés et terroristes : dans une vingtaine de pays, ce sont les élites politiques, militaires et économiques africaines qui sont ciblées. Sans oublier, bien sûr, leurs représentations diplomatiques, et celles d’autres pays sur place – dont des abassadeurs français.
Depuis les organisations non-gouvernementales comme Médecins sans frontières, jusqu’aux cadres des Nations Unies, les documents du GCHQ montrent que les collectes massives des services de renseigenement visent aussi – surtout ? – la protection d’intérêts diplomatiques ou commerciaux. En RDC, objet d’une collecte abondante, ce sont avant tout les ressources minières qui préoccupent les espions britanniques.
La chasse aux secrets des techniciens des opérateurs télécoms
Pour protéger, améliorer et maintenir leur système de collecte de données, les espions britanniques et américains visent tout particulièrement les techniciens travaillant chez les opérateurs. A commencer par les spécialistes du roaming, la technologie permettant de passer des appels sur mobile depuis l’étranger.
Mais cette collecte ne se limite pas aux techniciens spécialisés : en France, le PDG d’OVH, le plus grand hébergeur de sites Web d’Europe, a été directement visé par les services de renseignement.
lemonde.fr
La guerre numerique a commence depuis des decennies . Il n’y a que l’Afrique et ses dirigeants nuls qui dorment encore.