XALIMA NEWS – Le Sénégal et le Japon ont fait, hier, la revue de leur coopération bilatérale. En 2014, Tokyo a accordé 26,6 milliards de FCfa à notre pays. Une somme composée de dons non remboursables et du financement de la coopération technique.
Selon l’ambassadeur du Japon au Sénégal, Takashi Kitahara, en 2014, son pays a accordé au Sénégal 26,6 milliards de FCfa. Le diplomate s’exprimait, hier à Dakar, dans le cadre de la revue 2015 de la coopération entre le Sénégal et le Japon.
Sur ce montant, 15,3 milliards sont constitués de dons non remboursables ayant servi à financer des projets principalement dans le domaine de la santé, de l’eau, de l’éducation et de l’aide alimentaire. Les 11,3 milliards de FCfa restants ont été injectés dans la coopération technique et ont permis de réaliser des projets dans les secteurs de l’agriculture, de la formation professionnelle et des infrastructures.
Takashi Kitahara a rappelé l’envoi de 78 stagiaires sénégalais au Japon, l’accueil au Sénégal de 12 experts et 91 volontaires japonais, dont le millième a été enregistré en 2014. Dans cette coopération, le Japon a débloqué, en 2014, 150 millions de FCfa pour des organisations non gouvernementales au profit de projets visant le renforcement de la sécurité hu
maine, principalement les femmes. Dernièrement, Tokyo a mis en place un budget de 250 millions de FCfa au titre de l’aide humanitaire pour la lutte contre Ebola. Le pays a apporté son soutien au Sénégal en contribuant à hauteur de 330 millions de FCfa à l’organisation du Forum de Dakar pour promouvoir la paix et la sécurité dans la sous-région.
Une moyenne annuelle de 22 milliards de FCfa
D’après le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, Amadou Bâ, qui présidait la rencontre, au cours des cinq dernières années, les financements nippons au Sénégal ont atteint une moyenne annuelle de plus de 4,5 milliards de yens, soit environ 22 milliards de FCfa.
L’exécution du portefeuille des projets de coopération Sénégal-Japon est très satisfaisante dans la mesure où elle se fait sur la base d’une démarche qui allie efficience et efficacité et se traduit par la recherche d’une plus grande performance dans la gestion des projets, a ajouté M. Bâ.
A son avis, le Japon figure parmi les pays champions en respect des engagements pris vis-à-vis des partenaires. Et d’après lui, la quatrième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (Ticad IV) en est la parfaite illustration car le Japon a honoré et parfois même dépassé tous ses engagements à l’égard des Etats africains partenaires. Il pense que le Ticad V tenue en juin 2013 augure des lendemains très prometteurs pour l’ensemble des pays africains partenaires du Japon, dont le Sénégal en particulier.
Le programme d’assistance de l’Afrique issu de cette conférence est axé sur le renforcement de la croissance économique à travers le développement du commerce, de l’investissement et du secteur privé ; l’accélération du développement des infrastructures ; l’autonomisation des agriculteurs en tant que principaux acteurs économiques ; la promotion d’une croissance durable et solide ; l’édification d’une société inclusive pour la croissance et la consolidation de la paix, de la stabilité, de la démocratie et de la bonne gouvernance. Ce sont des axes qui concordent parfaitement avec le Plan Sénégal émergent (Pse), donc avec nos priorités de développement, souligne M. Bâ.
« Travailler en étroite collaboration »
Par ailleurs, tout comme le Japon, le Sénégal va siéger, mais à partir de 2016, au Conseil de sécurité des Nations Unies. Le Japon qui va assurer la présidence du G7 et accueillir le sommet de cette organisation en mai 2016, se réjouit de la tenue prochaine en Afrique du Ticad VI.
Pour l’ambassadeur nippon, Takashi Kitahara, le Japon et le Sénégal devront travailler en étroite collaboration pour contribuer au développement de leurs relations personnelles, ainsi que celles de la sous-région et du continent africain.
Le Japon va financer une unité de dessalement d’eau de mer
Le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan a profité de la revue 2015 de la coopération entre le Sénégal et le Japon pour réitérer l’importance que le gouvernement accorde à la mise en œuvre du projet de dessalement de l’eau de mer dont le financement est attendu de la partie japonaise.
Amadou Ba qui a renouvelé les sincères remerciements du gouvernement du Sénégal à l’endroit du peuple et du gouvernement japonais « pour son soutien aux actions de développement économique et social de notre pays », Amadou Bâ a rappelé que c’est un projet hautement stratégique pour l’approvisionnement en eau potable de Dakar.
Le budget de ce projet de construction de l’unité de dessalement d’eau de mer est de 80 milliards de FCfa. Il entre dans la coopération économique pour la période 2015-2016. Ce sera un prêt concessionnel.
La principale raison, c’est que les ressources du gouvernement japonais, pour la coopération financière non remboursable, sont en baisse. Toutefois, rappelle l’ambassadeur nippon au Sénégal, Takashi Kitahara, le Japon est disposé à continuer d’étudier d’autres projets susceptibles d’être financés par le prêt.
S’inspirer du modèle de développement nippon
Pour le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, Amadou Bâ, il est important, pour nos pays qui aspirent à l’émergence, de s’inspirer du modèle de développement du Japon. Ce pays ne disposant que de faibles ressources naturelles, mais il s’est très vite concentré sur son bien le plus précieux : la qualité de ses ressources humaines, explique M. Bâ. Aussi, at-il fait siens les propos du Premier ministre japonais Shinzo Abe selon lesquels :
« La croissance n’est pas uniquement alimentée par les ressources naturelles. Ce sont les gens qui la stimulent et la maintiennent, à travers leurs compétences, leurs formations, leur innovation et leur cohésion sociale ».
C’est pour ces raisons, souligne le ministre, que la stratégie d’intervention du Japon au Sénégal est basée sur le développement des ressources humaines, avec notamment de nombreux stages offerts par le gouvernement japonais à beaucoup de nos fonctionnaires.
817 milliards de FCfa injectés par Tokyo depuis 1974
Depuis le lancement de la coopération entre le Japon et le Sénégal, le pays du Soleil Levant a injecté, dans notre économie, 165 milliards de yens, soit environ 817 milliards de FCfa, pour toutes les catégories de coopération confondues (coopération financière non remboursable, coopération technique et prêts).
Selon le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, Amadou Bâ, les principaux secteurs d’intervention de cette coopération sont l’hydraulique avec la réalisation de 120 forages et la fourniture d’équipements sur l’ensemble du territoire ; l’agriculture avec la réalisation de périmètres hydro-agricoles ; l’éducation avec la construction de 572 écoles pour un total d’environ 2 500 salles de classes.
Ce financement, rappelle Amadou Bâ, a permis, sur le terrain de l’environnement, de créer 18 pépinières. La pêche a été aussi financée. Le Japon ayant construit deux marchés au poisson et des quais de pêche.
En santé, Tokyo a érigé deux hôpitaux, les centres de santé de Saraya, Maka Coulibantang et Dianké Makha, et équipé le centre hospitalier régional de Thiès. Le Japon va prochainement construire le Centre d’application de la santé de la mère et de l’enfant à l’Ecole nationale de développement sanitaire et social (Endss). Ces financements concernent également le secteur des infrastructures et celui de l’assainissement.
Le Soleil