La  conquête des lieux du passage de Jésus est toujours d’actualité  à Jérusalem. Au Saint Sépulcre, l’un des sites les plus importants du christianisme en terre sainte, les chrétiens se disputent  cet espace car chaque communauté veut avoir une église à côté de la tombe de Jésus  où près de Golgotha. Et pour faire régner la paix, la garde des lieux est confiée à une famille musulmane qui ferme et ouvre le Saint Sépulcre selon ses horaires.
La Via dolorosa ou « rue de la douleur », est le chemin qu’a pris Jésus-Christ après avoir été condamné par Ponce Pilate pour arriver au site de la crucifixion  et au calvaire, actuel Saint Sépulcre. L’un des lieux  les plus importants du christianisme en terre sainte mais qui est source de divisions entre chrétiens.  Pourtant, c’est un chemin étroit bâti à partir des ruines de l’ancienne Forteresse Antonia qui va jusqu’à la basilique du Saint Sépulcre.  Elle abrite  à la fois le site du calvaire et celui du tombeau de la résurrection de Jésus.  Ce site visité avec un énorme plaisir par les pèlerins sénégalais qui se sont recueillis pendant plusieurs heures après un chemin de croix en revisitant la passion du Christ, fait l’objet d’une convoitise entre les différentes communautés chrétiennes.
La rivalité dans ce lieu où Jésus a été enterré, remonte depuis le 4eme siècle de l’air Romain.  De nos jours, le Saint Sépulcre est partagé entre chrétiens arméniens, catholiques, orthodoxes et coptes d’Égypte. Les chrétiens éthiopiens ne disposant pas d’église autour du saint sépulcre, mais on leur permet de prier sur les lieux.  Dans ce même lieu, la tombe de Jésus tant convoitée est en copropriété entre les catholiques, les grecs orthodoxes et les arméniens. Une partie de Golgotha appartient aussi aux catholiques et aux grecs orthodoxes. Cette rivalité est souvent source de batailles rangées entre les populations se réclamant du Christ, surtout lorsqu’une communauté dépasse  son horaire de prière. Pour éviter  ces bagarres entre  chrétiens, la garde du lieu est confiée à une famille musulmane. C’est elle qui  ferme et ouvre  le domaine du Saint Sépulcre selon ses horaires. « Ce n’est pas normal que des musulmans ouvrent et ferment le Saint Sépulcre », a dénoncé un pèlerin sénégalais en murmurant. Cette rivalité entre chrétiens pour le contrôle des lieux saints les plus importants existe depuis plusieurs siècles. « Il faut que des solutions soient trouvées  pour éviter que les frères en Christ   se battent pour des édifices » a souhaité Loïc Le Méhauté, l’un des guides des pèlerins sénégalais.Cette rivalité ne concerne pas  seulement les chrétiens mais aussi des pays européens.  Au Saint Sépulcre  des pays comme la France, ont des  droits autour du lieu. Pour garder ces droits, la France à travers ses autorités gouvernementales ou consulaires, doit être  présente aux célébrations eucharistiques à l’occasion de grandes fêtes chrétiennes.  « Sinon elle risque de perdre ses droits en pénalisant la communauté catholique de Jérusalem.  C’est une situation complexe et difficile », indique notre guide.
A son avis, « s’il faut prier pour la paix à Jérusalem, prions d’abord pour  la paix entre les chrétiens qui se battent pour les lieux saints. Ce qui ne rend pas la gloire à Dieu. Car au Saint sépulcre, les services de l’ordre israéliens interviennent souvent  pour faire régner la paix. Ces querelles ne reflètent pas l’amour de Jésus », a-t-il dit.