L’ancien champion de lutte des années 70, Robert Diouf voit d’un mauvais oeil le départ des lutteurs sénégalais vers l’Europe ou les Etats-Unis pour préparer leurs combats. Oncle et conseiller du roi des arènes, Mohamed Ndiaye dit Robert estime que « Yékini a au Sénégal ce qu’il va chercher aux Etats-Unis ».
« Les voyages à l’extérieur pour les préparatifs des combats ne sont qu’un moyen de gaspiller de l’argent. Les lutteurs y dépensent beaucoup. Yékini a au Sénégal ce qu’il va chercher aux Etats-Unis », déclare Robert Diouf, l’ancien champion de lutte des années 70.
Les lutteurs invoquent souvent la quiétude et la qualité des moniteurs pour justifier leurs départs vers l’Europe ou les Etats-Unis pour préparer leurs combats.
« Ce n’est pas la même chose. Yékini peut bien récupérer ici », tranche l’ancien champion de lutte, dans une interview accordée à nos confrères de Sunu lamb ce mercredi 30 novembre.
« Je ne suis pas d’accord », a-t-il insisté. Sur un autre sujet, Robert Diouf a admis que lors de ses combats, des gens passent par des proches de Yékini pour l’atteindre mystiquement.
« Il y a des gens qui sont tellement méchants qu’ils ne peuvent voir quelqu’un réussir. Pour ce combat, des sérères de haut rang travaillent en cachette à faire tomber Yékini. Ce qu’ils oublient est que ces genres de trucs ne peuvent pas passer inaperçus. On sait tout », dénonce l’ancien lutteur.
Robert Diouf semble dire que le comportement de ces gens « malintentionnés »explique souvent la méfiance qu’adopte l’enfant de Bassoul, roi des arènes à l’approche de ses combats. Il doit affronter Balla Gaye 2 le 22 avril dans un combat au sommet.
« Yékini n’est pas méfiant. De mon temps, j’étais mille fois plus regardant que lui. Quand je luttais, je ne mangeais jamais dans une cérémonie, quelle que soit la ferveur du supporter qui m’invitait. Quand je finissais de croquer des arachides, je rassemblais toutes les coques pour les ramener à la maison », raconte Robert Diouf.
L’ancien champion poursuit : « quand je finissais de manger de la viande, je rassemblais tous les os et je rentrais avec. J’avais un chien avec lequel j’avais une grande complicité. Quand je partais pour un combat, je lui demandais de tout faire pour que personne ne rentre dans la maison derrière moi. Au retour de mes victoires, il sortait pour me recevoir. »
Interrogé sur le silence de son poulain face aux attaques de son adversaire du 8 avril prochain, Robert Diouf souligne qu’en lutte, avant un combat, le silence vaut mieux que des sorties répétées. « Quand on multiplie les attaques verbales et qu’à la fin on perd le combat, comment va-on réagir ? » s’interroge-t-il.
Et Robert Diouf de se désoler : « Balla Gaye II a même dit que si le combat a lieu à Joal ou à Fadiouth, il battra Yékini. Je lui laisse la responsabilité de cette sortie car il est le seul à oser tenir de tels propos ». L’attitude du fils de Double Lee fait dire à l’ancien champion sérère que ce dernier « dafa diafour » (Il ne sait plus ce qui lui fait parler).
Robert Diouf a démenti le père de Balla Gaye II qui a dit, lors de son séjour à Sédhiou, que Yékini a affirmé que les marabouts de cette localité ne connaissent rien. « Yékini n’a jamais dit cela. « Quiconque connaît Yékini sait qu’il n’est pas du genre à tenir de telles paroles déplacées. Il n’a qu’à dire qu’il veut amener les marabouts à s’investir de toutes leurs forces pour la défaite de Yékini. Il a même versé des larmes de crocodile en Casamance. C’est n’est que de l’hypocrisie », fustige-t-il, promettant de cracher ses vérités à Double Less qu’il a battu deux fois.
Samba NDIAYE