XALIMANEWS-A deux semaines d’élections locales qui s’annoncent difficiles pour les conservateurs au pouvoir, un rapport indépendant a établi que Dominic Raab, également ministre de la Justice, avait eu des comportements relevant du harcèlement moral envers des collaborateurs dans de précédentes fonctions ministérielles.
« J’avais demandé cette enquête et m’étais engagé à démissionner si elle établissait des faits de harcèlement, quels qu’ils soient. Je crois qu’il est important de respecter ma parole », écrit M. Raab dans une lettre adressée au Premier ministre et publiée sur Twitter.
Rishi Sunak a accepté cette démission et dans une lettre adressée à son désormais ex-ministre, il a exprimé sa « grande tristesse », louant longuement les années de services de Dominic Raab dans différents gouvernement, sans remettre en cause son comportement.
L’affaire tombe mal pour le gouvernement conservateur à l’approche de scrutins locaux mais aussi au moment où Rishi Sunak, à Downing Street depuis octobre, semblait stabiliser son parti après des mois de scandales et de chute dans les sondages.
Le chef de l’opposition travailliste Keir Starmer a rapidement réagi, taxant le Premier ministre de « faiblesse » pour ne pas avoir démis M. Raab de ses fonctions: « Tout le monde veut un leadership fort (au gouvernement) et cela n’a manifestement pas été le cas ».
« Discréditer » et « humilier »
Cette enquête avait été lancée à la suite de huit plaintes concernant le comportement de Dominic Raab quand il était ministre des Affaires étrangères, ministre du Brexit ou encore lors d’un précédent passage au ministère de la Justice.
Le rapport, qui le disculpe de plusieurs accusations, a toutefois considéré qu’il avait agi de manière « intimidante, dans le sens d’une conduite continument et irraisonnablement agressive » durant une réunion de travail.
Ou encore qu’il avait commis un « abus ou un mauvais usage de (son) pouvoir » qui a eu pour conséquence « de discréditer et d’humilier » un collaborateur.
Dominic Raab a toujours démenti ces accusations qui empoisonnent depuis des mois le gouvernement.
Il s’est d’ailleurs encore défendu dans sa lettre de démission, jugeant « fausses » toutes les mises en cause.
« En fixant le seuil du harcèlement si bas, l’enquête établit un précédent dangereux » pour la conduite du gouvernement, estime-t-il encore. « Les ministres devraient pouvoir critiquer directement » le travail des hauts fonctionnaires, ajoute-t-il, concédant que « bien sûr cela doit se faire dans des limites raisonnables ».
Avec Le Point