La communauté lébou de Rufisque, regroupée au sein de la Convention des cadres et du collectif des lébous de souche, est très inquiète quant au sort réservé au projet Rufisque ville neuve. Réunis en Assemblée générale, ils ont dénoncé le dilatoire de l’actuelle équipe municipale qui semble ne pas vouloir mettre à leur disposition lesdites terres. La Convention des cadres a décidé de prendre à bras-le-corps le problème des 210 ha, qui avaient fait l’objet d’une délibération sous la précédente mandature pour le recasement des populations menacées par l’avancée de la mer. Cette zone, qui avait déjà bénéficié de 10 millions de francs Cfa pour les frais de terrassement, devait aussi accueillir les cimetières musulmans et catholiques qui sont de plus en plus envahis par les eaux. «Nous avons écrit au président de la République et à toutes les autorités de cette ville. Monsieur Ndiawar Touré, ancien maire de la ville, nous a certifié que les 210 ha étaient bel et bien dégagés et réservés à cet effet. Nous ne pouvons pas comprendre que, deux ans et demi après son accession à la tête de notre cité, l’actuel maire refuse de se prononcer sur ce dossier», peste Ousmane François Guèye, président de la Convention des cadres.
Cette structure, qui se bat pour la sauvegarde des intérêts des Rufisquois, envisage même de porter l’affaire devant les juridictions compétentes puisque, disent-ils, «7 ha ont déjà été amputés de la superficie initiale au bénéfice de privés étrangers à la ville. Et nous soupçonnons le maire de vouloir ériger les logements qu’il a promis au personnel municipal sur ce site et cela nous ne l’accepterons jamais.» Pour l’heure, ce collectif qui a mis en place un comité de pilotage pour diligenter ce dossier compte mener la bataille jusqu’à la mise à disposition de ces terres qui reviennent de droit aux lébous de Rufisque.
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