Les candidats qui comptaient sur la «révolution» du bulletin unique peuvent déchanter. Le président de la République a écarté, hier, définitivement cette option. Le Parti démocratique sénégalais (Pds) avait déjà annoncé la couleur : le rejet du bulletin unique. Le président de la République, Abdoulaye Wade vient d’officialiser l’option de son parti. Pour les formations qui siégeaient dans la Commission de revue du Code électoral, «c’est le Secrétaire général du Pds et candidat déclaré» qui n’en veut pas. Le chef de l’Etat qui recevait, dans l’après-midi d’hier, le rapport de ladite commission a décidé que les électeurs votent pour février 2012 avec les bulletins multiples. Le président de cette commission, Ndiaga Sylla souligne que le rapport fait état de «mention unanime» sur le choix du bulletin unique. Le Président Wade a, lui, estimé, après avoir reçu le rapport, qu’avec 80 partis politiques, il est impossible d’adopter cette formule car cela installerait une «confusion» chez les électeurs. Ndiaga Sylla, par ailleurs directeur exécutif de l’Alliance Jëf Jël rappelle que lorsque Abdou Diouf a reçu le Code consensuel en 1992, il n’y avait touché la moindre virgule. Mais là, constate-t-il, «déjà les règles du jeu sont faussées» pour une élection transparente.
Il y a quelques jours, le porte-parole du Pds Babacar Gaye expliquait, dans les colonnes du Quotidien, que la «révolution du bulletin unique» ne peut avoir lieu à quelques mois seulement de la Présidentielle. Et qu’un tel choix pourrait entraîner une «une déperdition électorale». Il soutenait également que la commission était simplement chargée «de discuter et de trouver des consensus, sous réserve que le parti les approuve». En résumé, poursuivait-il : «On ne change pas les règles du jeu à quatre mois des élections.» Pourtant, même le président du Comité de veille et de suivi du processus électoral, Abdoul Mazid Ndiaye, avait dit sa «surprise» de voir le bulletin unique remis en cause.
