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Ruptures à risque des grossesses issues de viol et d’inceste: Awa Ndiaye pour la révision de la loi sur l’avortement

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Le ministre en charge du Genre plaide pour l’assouplissement de la loi sur l’avortement pour la protection des droits reproductifs des femmes en autorisant l’avortement médicalisé, en cas d’agression sexuelle, de viol ou encore d’inceste. Ça suffit, les souffrances des femmes victimes de viol et d’inceste. En plus d’être traumatisées par les assauts qu’elles ont subis, elles sont souvent obligées de traîner une grossesse non désirée pendant 9 longs mois ou de recourir à des avortements pratiqués dans de mauvaises conditions. Pratiques qui leur sont parfois fatales comme en atteste le chiffre de 5,6 millions d’avortements à risque pratiqués en Afrique et qui ont occasionné 36 000 décès, soit 13% de la mortalité maternelle. Même si la part du Sénégal est inconnue dans ces statistiques régionales, à cause notamment du peu d’études sur la prévalence des avortements dangereux, le ministre en charge du Genre se dit convaincu que le pays y laisse un lourd tribut.

Alors qu’elle présidait hier, un panel sur les risques liés aux avortements pratiqués dans de mauvaises conditions, Awa Ndiaye laisse entendre qu’il est temps de se départir de l’hypocrisie qui entoure la pratique de l’avortement et de poser le débat en toute «honnêteté». Ainsi, religieux, leaders d’opinion, parlementaires, professionnels de la santé, tous sont invités à parler des ravages que les ruptures clandestines de grossesses sont en train de causer au Sénégal, pour amener l’Etat à revoir la loi sur l’avortement. Pour elle, c’est un véritable problème de santé publique et une atteinte aux droits des femmes qui se posent, comme reconnu d’ailleurs par l’Organisation mondiale de la santé (Oms). Une instance mondiale qui définit l’avortement pratiqué dans de mauvaises conditions ou avortements à risque comme étant : «L’interruption d’une grossesse non désirée effectuée soit par des personnes qui ne possèdent pas les compétences nécessaires, soit dans un contexte où les conditions sanitaires minimales n’existent pas ; ou les deux.»

Suffisant pour le ministre du Genre et des Relations avec les associations de femmes africaines et étrangères d’appeler à la cassure avec les pesanteurs sociétales afin de protéger des milliers de femmes. Aussi, propose-t-elle, dans le cadre de la révision de cette loi, la protection des droits reproductifs des femmes en autorisant l’avortement médicalisé, en cas d’agression sexuelle, de viol ou encore d’inceste.

Aux députés et sénateurs qui ont assisté à la rencontre, elle les invite à adhérer à la grande campagne de plaidoyer, pour arriver à une modification de la loi sur l’avortement.

Egalement présente à ce panel, Penda Mbow indique que si l’Etat veut régler les nombreux cas d’infanticide, il n’a qu’à régler l’épineuse question de l’avortement. Aujourd’hui, constate l’historienne, les cas d’emprisonnement pour infanticide et autres cas de suicide de femmes victimes des abus d’homme(s) sans moral, deviennent de plus en plus nombreux, sans la moindre introspection des législateurs.

Evoquant les barrières religieuses, le Pr Mbow se félicite du fait que l’Islam a déjà approuvé l’avortement thérapeutique, mais appelle les religieux à pousser la réflexion, relativement aux conditions d’épanouissement de la femme.

lequotidien.sn

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