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SAES / Le coup de gueule d’un enseignant-chercheur « À l’université de Thiès, des maisons dans des quartiers populaires sont transformées en salles de cours, en UFR et bureaux »

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« Le ministre de l’Enseignement supérieur Tidiane Ba a montré son incapacité à solutionner les points de revendications du SAES. » C’est en substance ce qui ressort de la rencontre du 9 février dernier entre le bureau national du Syndicat Autonome de l’Enseignement Supérieur et leur ministre de tutelle.

De l’UCAD à l’université Gaston Berger de Saint-Louis en passant par les nouvelles universités de Thiès, Bambey et Ziguinchor, les infrastructures sont insuffisantes voire inexistantes, comme en atteste le coup de gueule de Ibrahima Mbaye, le secrétaire général de la section des UFR de Thiès, enseignant-chercheur à l’université de Thiès et membre du syndicat autonome des enseignants du supérieur. Le professeur de mathématiques n’a pas pris de gants pour déplorer les conditions d’étude et de travail dans lesquelles évoluent étudiants et professeurs dans les différents campus. « A l’Université de Thiès, des maisons dans des quartiers populaires sont transformées en salles de cours, en UFR, instituts, bureaux d’enseignants ou de personnels administratifs », explique M. Mbaye, qui déplore également qu’ « à Thiès comme à Bambey, des centres sont créés partout pour loger des étudiants, des centres qui ne respectent  aucune norme universitaire. »

« Des hangars abandonnés sont transformés en dortoirs et en amphithéâtres pour les étudiants », renchérit l’enseignant-chercheur. Pour lui, le mal du système universitaire est profond. Et dans le souci d’améliorer les conditions de travail dans les universités sénégalaises, le SAES demande au gouvernement de répondre à son appel à travers sa plate-forme revendicative. « La qualité des enseignements dans nos universités est en danger, faute de moyens, le taux d’encadrement très faible, le manque de matériel pédagogique et de recherche est visible, la liste est loin d’être exhaustive », a-t-il ajouté.

Le SAES favorable à la mise en place d’une police universitaire
Le Syndicat s’est assigné comme objectif de défendre l’université sénégalaise et demande à l’Etat de donner aux universités des moyens suffisants pour résoudre les problèmes, notamment par une hausse conséquente du budget dans les différents établissements. « A l’heure actuelle, nul n’ignore la montée de la violence dans notre espace universitaire. Ce phénomène écorne l’image de nos universités et instaure un climat d’insécurité », a regretté M. Mbaye pour qui il est temps de mettre fin à la violence qui gagne du terrain dans les universités. « Le SAES, a-t-il précisé, en tant que syndicat responsable, appelle l’Etat à mettre en place une police universitaire, avec un cahier des charges bien élaboré avec les différents partenaires de l’enseignement supérieur, car l’université sénégalaise est en danger. »

Le syndicat se dit donc prêt à déployer toute son énergie pour sauver l’enseignement supérieur, et lance un appel à tous les acteurs concernés qu’il a invités à le rejoindre « pour que l’université sénégalaise rayonne et reprenne sa place dans le classement des grandes universités ».

Dans un rapport du SAES fait à Ziguinchor le 12 février dernier, le secrétaire général chargé des revendications, Moustapha Sall, a abordé le point relatif à l’achèvement immédiat de toutes les constructions pédagogiques et sociales entamées dans les différents campus. Il précise : « le ministre promet l’achèvement du bloc pédagogique de l’Université de Ziguinchor pour la fin février, la finition de la bibliothèque de l’UGB, mais ne peut s’engager quant à l’amphithéâtre de 1000 places de l’UGB. Concernant l’UT, le restaurant et la réhabilitation de l’« Hôtel du rail » seront réceptionnés en fin mars. Pour la FLSH de l’UCAD, il avait demandé sa livraison en janvier mais il espère l’avoir en mars… »

Dans un préavis de grève couvrant la période du 12 janvier au 31 décembre 2011, le syndicat dit se réserver le droit d’aller en grève pour la satisfaction des revendications, et a décidé de poursuivre la mobilisation en décrétant un mot d’ordre de grève de 96 heures. Des assemblées générales d’évaluation sont prévues mercredi 23 février à 11h.

Le SAES, conscient des exigences pédagogiques et environnementales inhérentes au bon fonctionnement de toute université, appelle l’Etat et tous les partenaires de l’enseignement à mettre en place les moyens nécessaires afin de « doter les universités d’un budget conséquent, recruter suffisamment d’enseignants-chercheurs, les mettre dans de bonnes conditions de travail, et sécuriser les campus pédagogique et social », entre autres revendications que tardent à satisfaire les autorités qui se targuent d’avoir consacré à l’éducation 40% du budget de l’Etat.

Momar Mbaye, avec Dr. Ibrahima Mbaye, Enseignant-chercheur à l’U.T.

http://mbayemomar.over-blog.net

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