Le Comité national de gestion (Cng) veut mettre fin au désordre qui règne dans l’arène. Dr Alioune Sarr et son équipe ont décidé de mettre en place des réformes pour cette saison. Il s’agit entre autres de l’encombrement de l’enceinte, de la sortie délibérée, de l’obtention de la licence, de la remise des blocs de tickets, de la limite d’âge, de la limitation des face-à-face, des fausses déclarations sur les cachets, des galas de lutte et Cie
Le Cng a décidé d’instaurer de l’ordre dans l’arène. C’est ce qu’a indiqué le président Alioune Sarr hier, lors de la cérémonie d’installation des fédérations. Et cela commence dans l’enceinte. Dorénavant pour accéder à l’enceinte et à la main courante, toute personne devra être munie d’un élément d’identification. «Nous avons une mission de faire en sorte que la lutte sénégalaise dépasse nos frontières dans sa plus belle expression. Il est inadmissible après un combat, que les gens nous maudissent. Il faudrait que la peur change de camp. Nous avons les moyens, il suffit de prendre des mesures», lance-t-il.
«Tout promoteur qui, en guise de compensation financière, remet des blocs de tickets à certains lutteurs sera sanctionné»
Les promoteurs ont obligation de déposer 72h avant les galas, leur chronogramme pour permettre de mieux gérer les compétitions. Par rapport à la mutuelle de santé qui est au point mort depuis quelques temps, le Comité national va se rapprocher de la Mutuelle de santé universelle et essayer de trouver une solution à cela. Toujours dans l’optique de la réorganisation, le Cng envisage de sévir contre les promoteurs qui, en guise de compensation financière, remettent des blocs de tickets à certains lutteurs sur certains combats qu’ils appellent de petits combats. Des sanctions sévères seront prises à l’encontre de ceux qui agiront de cette façon. Pour la sortie délibérée, Alioune Sarr affirme qu’elle n’existe plus depuis deux ans. Malgré tout, il indique que «tout lutteur qui quitte l’enceinte est sanctionné. Toute sortie est sanctionnée». Pour la chorégraphie communément appelée «Touss», elle se fera 15 mn après l’heure de convocation d’un lutteur. Passé ce délai, avertit M. Sarr, le fameux touss sera annulé.
«Un lutteur qui a plus de 45 ans n’est plus lutteur…Baboye à la retraite»
Pour la limite d’âge à 45 ans, Alioune Sarr et son équipe reste inflexibles. «La durée du mandat est de deux ans. Le règlement est très clair, on est lutteur entre 18 et 45 ans. Pour être lutteur, il faut être en possession d’une licence en cours de validité. Celui qui a plus de 45 ans n’est plus un lutteur. Si je fais une dérogation pour tous ceux qui en demanderont demain, cela veut dire qu’il faut supprimer la limite d’âge», explique-t-il.
Des propos qui scellent le sort du lutteur Baboye. Né le 26 novembre 1971, le Mbarodi a atteint les 45 ans d’âge limite fixée par le Cng pour faire valoir ses droits à la retraite. Un sort cruel pour le chef de file de l’écurie Haal Puulaar qui n’a pas envie d’arrêter. Car le promoteur Mansour veut l’opposer à Rocky Balboa pour un combat au Mali. Mais il peut d’ores et déjà oublier ce duel. Dans ce sillage, Alioune Sarr a tenu à mettre les «i» sur un éventuel combat au Mali. «Le Mali a une Fédération de lutte, les compétitions qui se passent au Mali sont sous la gestion de cette fédération de lutte. Si des Sénégalais titulaires de licence en activité doivent quitter le pays pour aller ailleurs, ils doivent obligatoirement avoir l’autorisation du Comité national», dit-il avant de poursuivre: «Quand une liste de lutteurs me sera proposée pour aller lutter au Mali, s’ils sont en activité, nous prendrons langue avec notre homologue, d’autant plus qu’il y a un protocole qui lie les fédérations sénégalaises, maliennes et gambiennes ».
«Qu’il vous plaise ou pas, je suis toujours là»
Arrivé au terme de leur mandat, Alioune Sarr et son équipe ont été reconduits par le ministre des Sports. Pour M.Sarr qui affirme qu’il n’a rien demandé à personne, en tant que patriote, il répondra toujours présent à chaque fois que son pays a besoin de lui. «Qu’il vous plaise ou pas, par la volonté divine je suis toujours là et il arrivera un jour, je quitterai. Je n’ai jamais rien demandé, mais je suis un Sénégalais, un républicain et un patriote. Tant que mon pays aura besoin de moi et que je n’ai pas atteint mon seuil d’incompétence, je travaillerai pour l’intérêt du Sénégal. Je le fais avec loyauté, honnêteté et rigueur. Tout ce qu’on me confie, je le tiens avec deux mains et avec dignité», souligne-t-il.
«Comment voulez-vous que je parle avec un lutteur (Khadim Gadiaga) non licencié»
Concernant son conflit avec l’Association des lutteurs en activité, Alioune Sarr a taclé sévèrement Khadim Gadiaga et sa bande. «Nous acceptons notre mission, nous échangeons avec les composantes de la lutte. Comment voulez-vous que je parle avec un lutteur non licencié» dit-il. Pour finir, Alioune Sarr estime que la violence n’est pas seulement physique, elle est surtout verbale, facilitée tristement pas la presse. «Cette violence se retrouve dans les tribunes surtout à Demba Diop avec cette fameuse bande jaune. Il faut sensibiliser les gens», conclut-il.
(Source: L’As)