Le Ministère public s’est dit convaincu de la culpabilité de l’adjudant-chef Lamdou Dione et des brigadiers Moussa Coulibaly et Mbaye Diouf, mis en cause dans l’agression des journalistes Kambel Dieng et Kara Thioune. Dans un réquisitoire transmis au doyen des juges, Mahawa Sémou Diouf, le maître des poursuites demande le renvoi des trois agents de la Brigade d’intervention polyvalente (Bip) devant le tribunal militaire de Dakar, les faits ayant été commis alors qu’ils étaient en service.
Ce sera sans doute le dossier de l’année au niveau du Tribunal militaire de Dakar. Comme le révélait « L’As », le doyen des juges, chargé de l’instruction de l’affaire dite Kambel Dieng et Karamako Thioune, avait bouclé récemment son dossier et sollicité les réquisitions du procureur de la République. Elles sont tombées depuis ce début de semaine et le maître des poursuites a, comme qui dirait, asséné le coup de grâce à l’adjudant-chef Lamdou Dione et aux brigadiers Moussa Coulibaly et Mbaye Diouf, tous membres de la Brigade d’intervention polyvalente (Bip). Dans son réquisitoire transmis au juge instructeur, le maître des poursuites demande le renvoi des trois mis en cause devant le tribunal militaire pour les faits de coups et blessures volontaires, atteinte à la liberté de travail et actes de torture. Le parquet pouvait demander le classement pur et simple du dossier ou ce renvoi qui vient de tomber et qui sera confirmé par une ordonnance finale du doyen des juges, Mahawa Sémou Diouf. Une fois le dossier retourné au parquet, à la suite de cette ordonnance du juge, la date du procès sera connue.
C’est une vraie leçon que la justice sénégalaise a administrée à ses détracteurs. Alors que le doyen des juges d’instruction avait fait une délégation judiciaire à la Section Recherches de la gendarmerie de Dakar, les rumeurs les plus folles avaient circulé. N’empêche, les hommes du lieutenant-colonel Moussa Fall avaient fait un vrai travail de professionnels, notamment en mettant clairement des noms sur X, sur la base de multiples témoignages. Les trois mis en cause avaient été ensuite confrontés aux témoins, avant une reconstitution des faits qui a permis aux pandores de se faire une idée plus précise des faits.
À la suite de la réception du rapport de la gendarmerie, le doyen des juges d’instruction avait procédé aux inculpations des mis en cause, avant de solliciter les réquisitions du parquet. Ces dernières se passent sans appel, puisque le Ministère public s’est dit convaincu de la constance des faits et de la culpabilité des mis en cause.
Cheikh Mbacké GUISSE
lasquotidien.info