Samba Sékou Dia Sow est fougueux. Le présumé meurtrier de la responsable des femmes de l’Alliance pour la République (Apr) est sur la défensive. Pis, il ne mâche pas ses mots devant la Chambre criminelle de Dakar.
Alors qu’il a brandi la thèse de l’envoûtement dans l’assassinat de Fatoumata Mactar Ndiaye, le juge lui a rappelé les déclarations faites par sa petite amie, Mbenda Fall, à la police. «Votre copine a dit aux enquêteurs que vous deviez vous marier le 26 novembre et qu’il vous fallait la somme de 300. 000 FCFA pour la cérémonie. Raison pour laquelle vous êtes entré dans la chambre de votre patronne pour lui voler cette somme. Mieux, vous saviez qu’elle avait toujours de l’argent dans son armoire», a rapporté le président de la chambre criminelle.
« Arrêtez de me parler de mariage ! »
«Le jour du 16 novembre 2016, c’était le jour de mon anniversaire. Je ne suis pas pauvre. C’est le marabout qui a tranché la gorge à Fatoumata Mactar Ndiaye avant de me donner le sang de cette dernière à boire et je l’ai bu. J’ai été ensorcelé». Le parquet de revenir à la charge : «Revenons sur votre projet de mariage. Car, ce que vous dites n’est pas cohérent. Vous avez manipulé l’opinion avec vos enregistrements vocaux pour accuser d’honnêtes citoyens. L’argent est le mobile du crime car vous en aviez besoin pour votre mariage car il manquait dans le compte de la victime 327.000 FCFA».
Agacé, Samba Sow hurle : «Arrêtez de me parler de mariage ! Ma Tante Fatou Sow et la politicienne Awa Niang sont les coupables de la mort de celle que j’ai toujours appelée « Yaye ».
Cependant, le substitut du procureur lui fera remarquer : «L’erreur est humaine, mais persister dans l’erreur est diabolique. Ayez l’honnêteté de reconnaître votre crime car vous avez aussi tenté de tuer Adama Ba qu’est le fils de Fatoumata Ndiaye qui va venir tout à l’heure à la barre pour donner sa version des faitsfat».Mamadou Mangane
lERAL
A ceux qui veulent comprendre notre monde, et pas seulement en profiter quelque soit le prix, à ceux qui veulent sérieusement avoir des outils de lecture, je rappelle une histoire réelle que personne ne niera. Lisons la ensemble.
Pour assassiner Kennedy, des services secrets utilisent Oswald. Il reçoit toutes les instructions sur le scénario retenu de l’assassinat et de sa fuite. Oswald s’exécute et tue Kennedy. Puis un autre agent, Ruby, est utilisé pour tuer Oswald. Il l’exécute.
C’est donc un assassinat en deux scénarios. Le premier agent utilisé l’a été en vrai idiot utile qui sera sacrifié aussitôt sa mission accomplie. Mais ça, on ne le lui dira jamais. Jamais on ne le laissera comprendre qu’il y a un scénario superposé à celui qu’on lui a répété inlassablement, qu’on lui a expliqué sous tous les angles au point qu’il finisse pas avoir confiance. Oswald avait une partie de l’information, l’autre partie lui était cachée.
Aujourd’hui, de pareils assassinats peuvent se faire par une superposition de scénarios qui peuvent aller jusqu’à une dizaine. Les acteurs utilisés n’ont, chacun, qu’une portion de l’information globale. Chacun d’eux peut donc se retrouver accusé de ce qu’il n’a pas fait ou simple assassiné lui même. C’est ce qu’il faut comprendre pour ne pas accepter d’être utilisé par certains groupuscules secrets. Vous êtes un outil, mais vous ne saurez jamais à quelle sauce vous serez mangé.
Observez les attentats actuels dits islamistes jihadistes avec des accusés toujours tués sur le coup, sans arrestation; sans procès. Parfois, dans la superposition de scénarios dont l’acteur n’est informé que d’un seul, il peut ne lui être demandé que d’être présent à un endroit donné à une heure donnée, avec un habillement choisi. Et brusquement il se retrouve accusé de crime et tué séance tenante. Un idiot utile.