Jadis rangé dans le groupe des quartiers résidentiels, la cité des Sicap Liberté est caractérisée aujourd’hui par une paupérisation accrue doublée d’une insécurité qui fait d’elle l’un des nids de malfaiteurs, de drogués et autres auteurs de phénomènes déviants. Interpellé sur cet état de fait, le maire de la commune d’arrondissement, M. Santi Sène Hagne a essayé de donner des explications et dévoile la manière envisagée par l’équipe municipale qu’il dirige pour venir à bout des ces phénomènes.
Après un an d’exercice, quel bilan pouvez-vous tirer ?
Comme vous le savez, notre année a été fortement tronquée. Nous avons eu le malheur de perdre notre premier maire élu au 22 mars, paix à son âme. Vous savez, dès que vous perdez un maire, il y a toute une période de latence, le temps qu’on le remplace et ça correspondait à peine avec l’année budgétaire. Donc l’un dans l’autre, nous avons eu à perdre quatre à cinq mois de cette année sans compter que nous avions pris les reines du pouvoir municipal en cours d’année budgétaire. Donc nous avons été un peu perturbé las dans mais Dieu merci parce ce que maintenant on peut dire que les choses sont remises à plat. Le budget a été bien voté et nous sommes en train de travailler comme si nous sommes une équipe qui était installée depuis très longtemps.
Le bilan c’est d’abord l’approche. Nous avons une approche novatrice par rapport à ce qui se faisait dans les Sicap. C’est-à-dire aujourd’hui, nous sommes en train de mettre en place une démarche participative qui veut dire tout simplement que nous ne comptons pas gérer les Sicap tout seul. L’équipe municipale est composée de 56 personnes. Les ressources locales dans les Sicap dépassent largement celles qui sont dans le conseil. Ici vous trouvez toutes les compétences que nous comptons mettre en œuvre. C’est pour cela que nous avons mis en place des conseils de quartier où vous trouvez des gens à la retraite, des gens en activité, toutes les palettes de compétence.
La deuxième démarche c’est que nous avons du prendre à bras le corps tous les problèmes qui sont de notre ressort. C’est ainsi que la mairie des Sicap, pour la première fois dans l’histoire de la commune d’arrondissement, a soutenu tous les lieux de culte. Elle a également, pour la première fois, apporté secours invariablement à la communauté musulmane et aux autres communautés religieuses notamment les chrétiens. En matière de secours, nous avons aussi innové c’est-à-dire nous ne faisons plus de secours seulement à l’occasion des fêtes. Nous avons décidé de prendre à bras le corps le phénomène de pauvreté en aidant autant que faire ce peu, avec nos maigres moyens, notamment en privilégiant le domaine de la santé. C’est ainsi que la commune a pris en charge des co-citoyens qui étaient dans le besoin sanitaire. Nous les avons même hospitalisé, s’il le fallait avec les fonds de la commune. Je pense que ça c’est une réalisation qu’on ne peut pas nous nier. De la même manière, au niveau de l’école, nous avons fait ce que tout le monde faisait déjà c’est-à-dire embellir les écoles, donner des fournitures…Mais nous travaillons également en étroite collaboration avec l’Inspection départementale de l’éducation nationale (Iden) sur le plan pédagogique. Quand cette inspection a voulu organiser au niveau de la cité les essais des CM2 pour l’ensemble des écoles dans les conditions de l’examen, c’est nous qui avons financé. Ça c’est des acquis que nous avons eu à faire dans les six mois que nous avons véritablement géré la commune. Comme autre innovation, le maie et ses collaborateurs reçoivent systématiquement dans la semaine les citoyens qui veulent les rencontrer. Il n’y a pas de barrière. Les gens nous interpellent quand ils veulent et il y a véritablement une synergie entre populations et la mairie de la Sicap.
Comment se présente aujourd’hui les Sicap Liberté ?
Les Sicap d’aujourd’hui c’est comme les cités résidentielles d’avant. Elle a perdu de son lustre. Le cadre de vie n’est plus ce qu’il était. Les enfants qui sont nés il y a 20 ans ne connaissent pas les véritables Sicap. Egalement le quartier connaît tous les problèmes que connaissent les Sénégalais. Les jeunes ont besoin de formation professionnelle, d’aller à l’école, avoir une occupation, vivre l’art et la culture. Malheureusement, tout ça est contraire. Il y a quelqu’un qui disait que : « Aujourd’hui, ce qui différencie les Sicap de la banlieue c’est qu’il n’y a pas de robinets publics dans les quartiers mais sinon c’est presque la même chose ». Ce que nous faisons aujourd’hui, c’est que nous nous sommes dis que ce sont des problèmes très importants mais ça ne nous empêchera pas de faire face. Nous allons le faire avec les moyens dont nous disposons et comme je l’ai dit, si nous arrivons à mettre en synergie toutes les capacités techniques dont regorge la cité, on n’aura pas de problème. L’importance c’est d’arriver à mettre en synergie toutes les compétences et surtout de mettre les moyens de la mairie en adéquation avec les possibilités de la cité et des populations. Si on y parviens, je pense qu’on peut relever énormément de défis.
Quelles sont, aujourd’hui, les difficultés qui frappent réellement la cité ?
C’est le chômage, la pauvreté, l’inoccupation des femmes qui ont besoin d’activités génératrice de revenues et cadre de vie. Si vous prenez beaucoup de jeunes, ils vous diront qu’ils n’ont pas de formation. La formation a un coût, il faut y mettre les moyens. Si vous prenez les femmes aujourd’hui, c’est l’oisiveté. Il n’y a pas d’activités attractives dans les Sicap. C’est pour cela que nous commençons le week-end culturel où on n’est pas allé chercher des sommités pour animer. On a pris des compétences locales. C’est les artistes locaux qui vont se produire. C’est les jeunes de Sicap qui sont là et qui ont énormément de talents qui vont se produire. Nous allons essayer de trouver des capacités financières pour nos femmes. Il y a beaucoup de groupements féminins qui sont là et qui expriment leur besoin de financement. Beaucoup de jeunes et de femmes nous disent qu’ils veulent travailler mais ils n’ont pas les possibilités. On va essayer, ensemble, de trouver les moyens parce que notre budget ne peut pas le faire. Mais nous allons d’abord chercher au niveau local et ensuite au niveau de la coopération internationale. Je pense qu’on en a les moyens et les capacités. On va le faire mais il faut de la méthode. Ce qui veut dire qu’on va travailler avec les conseils de quartier. Tant qu’on n’ait pas une bonne assise, on ne pourra pas le faire parce que pour les pérenniser il faut les conseils de quartier.
Qu’est ce que vous préconisez pour éradiquer les maux qui frappent votre commune d’arrondissement ?
Une chose est claire, tant que vous n’aurez pas changé les mentalités, vous ne pouvez pas lutter de manière efficace aux fléaux auxquels nous faisons face. Il faut beaucoup de travail à la base. Je vous dis que chaque fois que je me lève, je m’attend à ce qu’on me dise que mon propre fils est en train de faire des dégâts quelque part. Nous tous, nous nous couchons avec cette hantise. Nous nous réveillons avec cette hantise de voir nos fils dévier. Face à cela, il faut travailler les consciences. Il ne faut pas se dire qu’on va casser parce que si vous le faites ils vont juste se déplacer. Certes, il faut de la répression mais il faut également de l’éduction. Le changement de comportement est évolutif. Il est jugé dans le temps. Vous ne pouvez pas décréter un changement de comportement d’autant plus que, comme vous le savez, ce type de politiques n’est pas du ressort des compétences décentralisées. Mais nous allons tout faire pour que nos enfants soient dans un environnement plus sécurisé, plus épanoui, plus embelli et plus assaini. Nous allons tout faire pour ceux qui doivent apprendre ou être formés, continuent de l’être. Nous allons tout faire pour que les ménages disposent d’un minimum pour que les gens n’aient pas besoin d’agresser, vendre de la drogue pour vivre parce que c’est concomitant. Il y a une liaison dialectique entre les phénomènes dialectiques et la paupérisation. Il faut donc inverser cette liaison. Ce n’est pas facile mais ce n’est pas parce que c’est difficile qu’on ne va pas essayer de faire face. Il y a 15 jours, on a fait du « set setal » (opération de nettoiement, ndlr). Quand on a éradiqué toutes les broussailles, on a trouvé beaucoup de seringues. C’est vrai que là où l’on a enlevé les broussailles, les gens ne viendront plus mais ça ne règle pas le problème parce qu’ils vont aller ailleurs. D’où l’importance d’actions sur les mentalités et également sur les conditions de vie surtout la pauvreté.
Est-ce que vous avez les moyens de votre politique ?
Non !
Où est ce que vous comptez les trouver ?
Si nous fondons nos actions sur toutes les compétences, les ressources qu’il y a dans la cité, nous allons réussir. On n’a plus de chance de réussir si tout le monde adhère dans les comités de quartier. Si moi, je vais par exemple à Liberté 6 extension pour décréter une politique, ils vont m’écouter mais après ils vont rigoler parce qu’ils se diront que ce gars là pour qui il se prend. Mais si ces même habitants disent qu’entre autres nous avons identifier la déviance, la drogue…et nous allons lutter contre, ça c’est déjà un atout pour moi. Dans ce cas, je ne ferrais que mettre un peu de moyens et les gens prennent le problème à bras le corps, s’organisent, discutent…pour trouver ensemble des solutions. Mais moi si je décrète la lutte contre la drogue, jusqu’à l’an 2500, je n’aurai pas les résultats. C’est les populations qui ont les populations. Pour les conseils de quartier, si les gens comprennent et n’en font pas des histoire de lutte, de tendance…Moi je m’en fou que ça soit dirigé par un Ps, un Afp ou un autre. La lutte politique, elle est terminée. Mon problème c’est qu’on développe pour les Sicap. Je vous dis encore une fois que si les conseils de quartiers font ce qu’on attend, on va réussir. Si on s’attarde à se tirailler, on va revenir à l’ancien système dont les populations ne voulaient plus. Je disais aux populations de Liberté 5 que ce n’est pas souvent de voir une équipe qui fait ce qu’elle dit. Ce qui est contraire à nous parce qu’on fait ce qu’on dit même si on réussit ou pas. On est là pour bosser et la population est là pour juger. Si elle estime qu’on déconne, elle n’a qu’à venir vite dire au maire qu’il a tord.
sudonline.sn
du n’importe quoi ce maire, il sait tres bien les doleances que ne cessent de lui assener les habitants de la sicap, c’est entre autre la fermeture du canal qui est en face de college sacre coeur, l’eclairage public et l’assainissement des points chauds ou pillulent les gens qui y vont juste pour fumer leur crack, il essaie de bluffer les gens, mais de qui se moquent t’on